Même s'il est un peu inégal, je dois avouer qu'il m'a assez plu ce « Vorace ». Oh il est parfois excessif, et ce déchaînement de violence pendant près d'une heure ne plaira clairement pas à tout le monde, mais quelle ambiance ! Exploitant à merveille ces décors glacés, Antonia Bird nous livre un film d'action comme on n'en voit plus beaucoup, à savoir plutôt réaliste dans son déroulement et traitement, ce qui ne l'empêche pas d'être terriblement efficace. D'autant que réaliste ne vaut pas forcément dire attendu : au contraire, la réalisatrice parvient à nous surprendre à de nombreuses reprises par la façon dont elle amène les événements, si bien que nous ne voyons qu'en définitive rarement ce que l'on attendait au départ, à l'image d'un dénouement plutôt culotté et donc logiquement réussi. Dommage alors que certains seconds rôles ne soient que très peu exploités (à l'exception du colonel Hart, incarné par un excellent Jeffrey Jones), car Guy Pearce et surtout Robert Carlyle sont excellents, offrant à leurs personnages une intensité bienvenue. Imparfait donc, mais une expérience que l'on ne vit pas tous les jours dont on sort presque sous le choc : pas mal du tout ce « Vorace ».