‘Ravenous’ avait tout pour être un film incisif et passionnant, malheureusement le soufflé s’effondre bien vite.
Ce qui marque au premier abord, c’est l’atmosphère sournoise de l’œuvre. Les premières minutes du film sonnent affreusement faux, et annonce très vite que le récit va déraper dans le mauvais goût, pour notre plus grand plaisir. Malheureusement, ‘Ravenous’ échoue complètement à imposer une véritable tension au récit. Du début à la fin, on ne comprend pas dans quelle direction le film s’oriente, et l’ensemble est terriblement bancal.
La première partie, entre western, horreur et survival était prometteuse, mais on se doute trop vite que le récit du rescapé n’est pas complet. Du coup, toute la séquence dans la forêt est plus pesante que vraiment excitante, et on se demande comment le récit va pouvoir rebondir après ça.
Et effectivement, la seconde partie du film prend une tournure fantasque et fantastique qui peine à convaincre. Non pas que l’idée d’une communauté de cannibale-vampires soit complètement détestable, mais le film va trop loin. On ne croit pas à un seul instant aux propriétés régénératrices de la chair humaine, et le récit part dans tous les sens à ce stade du film. Le duel final rassemble à lui toute la médiocrité de cette seconde partie : une absence d’enjeux, de crédibilité et de vaillance.
Pour autant, ‘Ravenous’ propose tout de même de bonnes choses : un montage parfois oppressant, des propos déviants par moment, une imagerie horrifique esquissée, ou encore la bande-originale au contre-pied génial composée en partie par Damon Albarn. Les acteurs en revanche ne sont pas bien convaincants non plus.
Une œuvre qui rate son créneau de subversion.