S’il y a une chose à retenir de War Dogs, c’est le fait qu’il s’agisse d’une histoire vraie. Efraim Diveroli et David Packouz, deux amis d’enfance se lancent dans la vente d’armes. On parle ici de vente d’armes parfaitement légale et non de trafic façon Lord of War. Leur unique client, le Pentagone. Prenant de plus en plus confiance en eux au fil des petits marchés remportés, Efraim et David ne parviennent pas à résister à la tentation de plonger dans le grand bain en postulant pour un marché titanesque visant à équiper l’armée Afghane. Ils rencontrent à ce moment un marchand d’armes nommé Henry Girard, qui les met en relation avec l’armée albanaise pour récupérer 100 millions de munitions d’AK-47. Malheureusement la transaction, qui a tout l’air d’une aubaine, ne se passe pas comme prévue.


War Dogs est juste un beau gâchis, fruit d’un télescopage de deux stars des comédies américaines. D’un côté le réalisateur Todd Phillips qui exploite depuis 15 ans le thème de « la bande de potes qui part en road trip et bad trip » et de l’autre côté l’acteur Jonah Hill, le pote relou et ingérable. Le résultat est souvent lourd, clairsemé de running gag qui deviennent pesants, comme le rire débile de Jonah Hill. Avoir une bonne histoire dans les mains, est un film qui commence bien. Puis le rôle du réalisateur est de porter cette histoire à l’écran, de lui donner corps et âme. C’est à ce moment précis que le bât blesse car Todd Phillips n’a clairement pas les épaules pour un tel scénario. Quant à l’acteur Miles Teller, celui-ci semble s’en tirer le mieux, mais son personnage sans grande envergure, ne lui permet pas de se transcender comme il a pu le faire dans Whiplash.


L’absence totale de tension se fait durement ressentir. Le côté politique et engagé du film, à savoir dénoncer les failles du système d’attribution des marchés de l’armée américaine n’est en réalité que survolé. L’humour semble donc être la dernière cartouche de Phillips pour sauver ses chiens de guerre, plus proches des chiens de la casse. Mis à part quelques scènes comiques, le film ne parvient pas à faire rire. Peut-être car tout semble devoir venir du bourrin Hill, ne laissant au final que peu de place aux autres personnages.


War Dogs, une comédie fadasse qui se veut badass. Il ne reste plus qu’à maudire les dieux du cinéma de ne pas avoir mis cette formidable histoire sous le nez d’un autre réalisateur (au hasard Scorsese).

Vincent-Ruozzi
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le 19 sept. 2016

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Vincent Ruozzi

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