Film d'horreur, si l'on peut dire, qui présente une certaine originalité au travers de la description, lente, des conditions qui pousseront le jeune homme asocial éponyme à user d'une force insoupçonnée tout aussi originale. On peut dire qu'ils sont rares, les films à utiliser les rongeurs de la sorte, et "Willard" est comme une extension du passage de "Nosferatu" consacré à la propagation de la peste, cette fois-ci mis en scène de manière beaucoup plus pragmatique et concrète.


Ce n'est pas un chef-d'œuvre, et justement toute la partie initiale pré-pétage de plombs est vraiment très longue, et ce en grande partie à cause du personnage principal qui donne l'impression de sortir d'un téléfilm bas de gamme (pardon pour Bruce Davison) et ce malgré la présence de Sondra Locke, la future madame Eastwood. En fait il n'y a rien de particulièrement brillant dans l'interprétation, et Ernest Borgnine en patron cupide et manipulateur n'apporte vraiment pas grand-chose au film. On suit péniblement la série de brimades et d'humiliations que subit Willard, de la part de sa mère, de son patron, des autres employés, etc. jusqu'à ce qu'il se découvre une passion et une amitié envers les rats.


Et là, ça devient un peu mignon et un peu ridicule, tant cette nouvelle amitié que le rapport qu'il entretient avec eux, la façon de les dresser, de leur parler. D'un côté le gentil rat blanc Socrate, de l'autre le méchant rat noir Ben (qui fera d'ailleurs l'objet d'une suite !). Il va peu à peu les transformer en machine de destruction, capable de ruiner la fête du boss, voire même de le menacer et plus encore. Bon c'est assez drôle de voir surgir ce segment narratif, initié par la demande de la mère qui souhaiter que son gentil fils s'en débarrasse... Malgré tout le film s'en sort pas si mal, sans effets spéciaux numériques ou mécaniques, et la dimension presque psychanalytique de la violence animale n'est pas traitée de manière lourdingue comme c'est si souvent le cas en matière de cinéma horrifique. Il aurait juste fallu plus d'aspérités et de nervosité pour en faire quelque chose de bien.

Morrinson
4
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Top films 1971, Mes films d'horreur, Avis bruts ébruités et Cinéphilie obsessionnelle — 2023

Créée

le 7 juin 2023

Critique lue 31 fois

1 j'aime

Morrinson

Écrit par

Critique lue 31 fois

1

D'autres avis sur Willard

Willard
freddyK
7

Power Rongeurs

Sorti en 1971 et petit carton surprise du box office, Willard est l'un des premier films à mettre vraiment en scène des rats attaquant des humains. Succès oblige, le film engendrera de nombreux...

le 7 déc. 2022

5 j'aime

3

Willard
Boubakar
7

Drôles de rats.

J'avais découvert le remake de Willard quelques mois plus tôt, et j'avais été déçu du charcutage du studio ayant contraint Glen Morgan à tourner une fin inutile. Là, j'ai pu découvrir la version...

le 28 déc. 2020

5 j'aime

Willard
Fêtons_le_cinéma
6

Du parasitisme à l’émancipation

Willard se distingue des productions horrifiques mettant en scène des animaux tueurs dans la mesure où l’implication desdits animaux n’est pas stricto sensu négative mais sert de métaphore à la...

le 21 oct. 2020

4 j'aime

2

Du même critique

Boyhood
Morrinson
5

Boyhood, chronique d'une désillusion

Ceci n'est pas vraiment une critique, mais je n'ai pas trouvé le bouton "Écrire la chronique d'une désillusion" sur SC. Une question me hante depuis que les lumières se sont rallumées. Comment...

le 20 juil. 2014

142 j'aime

54

Birdman
Morrinson
5

Batman, évidemment

"Birdman", le film sur cet acteur en pleine rédemption à Broadway, des années après la gloire du super-héros qu'il incarnait, n'est pas si mal. Il ose, il expérimente, il questionne, pas toujours...

le 10 janv. 2015

138 j'aime

21

Her
Morrinson
9

Her

Her est un film américain réalisé par Spike Jonze, sorti aux États-Unis en 2013 et prévu en France pour le 19 mars 2014. Plutôt que de définir cette œuvre comme une "comédie de science-fiction", je...

le 8 mars 2014

125 j'aime

11