Alan Wake Remastered par Jérémy Claeys

La grande qualité du jeu réside dans son atmosphère très réussie, espèce d'amalgame de Twin Peaks, Twilight Zone, films de série Z inspirés de Stephen King. Visuellement même aujourd'hui ça fonctionne, et les passages au début de chaque chapitre où on explore un peu l'environnement sont très sympas, ponctués de petits dialogues, de personnages secondaires amusants (la femme à la lampe pompée sur sur la femme à la bûche de Twin Peaks, les frères Tor) et le tout donne vie à cette ville. Le découpage en épisode avec de très belles musiques de fin à chaque fois signées par des groupes de rock alternatif pas dégueu apporte du dynamisme, et hype pour la suite. Même le résumé quand on reprend le jeu est une bonne idée.

Pour le reste... c'est là que le bât blesse. Au sein de chaque épisode on passe le plus clair de son temps à se battre, or le gameplay du combat est très daté, mal conçu et répétitif. L'idée de base, se servir de la lumière pour se défendre, aurait pu donner quelque chose de bien mieux. Au lieu de ça on enchaîne des boucles de gameplay très répétitives qui vont consister à éclairer les ennemis pour leur faire perdre une sorte de bouclier pour ensuite les bourriner à l'arme à feu. Il n'y a que 5 ou 6 types d'ennemis maximum, le système d'esquive est bancal, les ennemis arrivent constamment dans votre dos sans que vous ne pouviez l'entendre (mauvaise spatialisation du son), Alan Wake est essoufflé au bout de deux pas... Dès l'épisode 2 (sur 6) on se lasse et les quelques tentatives de varier un peu le gameplay sont bien trop rares ou tombent à plat. Heureusement le jeu n'est pas très difficile.

Le scénario ensuite est assez moyen, ça aurait pu partir sur quelque chose d'intéressant sur la folie mais ça se contente finalement d'un scénario à la sous Stephen King que le découpage parvient parfois à rendre haletant, mais avec des maladresses (on nous rabâche l'agent Nightingale pendant la moitié du jeu alors qu'on ne le voit quasiment pas et qu'il a aucune influence sur l'histoire), un personnage principal assez insupportable et une fin pompée sur Twin Peaks. Je re-cite cette série mais entre l'ambiance - réussie - de la ville, les personnages secondaires et la fin, on flirte avec le plagiat.. J'ai bien aimé le côté série Z, quasi nanardesque, que je pense assez assumé, mais ça ne vole pas très haut.

Le jeu original date de 2010 donc je suis clément avec ma note, certaines choses étaient beaucoup moins datées à ce moment-là comme le gameplay, tandis que l'ambiance, je le redis, est une franche réussite et impressionne même aujourd'hui que ce soit visuellement ou musicalement. On passe finalement un bon moment et même si le gameplay est exaspérant, comme le jeu est court ça vaut malgré tout le coup de se plonger dedans à coup de petites sessions !