Ok donc aujourd'hui on va parler d'Assassin's Creed Origins et… Oh ?! Un passage sauvage sur l'optimisation apparaît ! D'habitude, sauf cas de force majeure, j'ai plutôt tendance à traiter ce sujet en fin de critique parce que, soyons francs, on s'en branle quand même un petit peu, surtout quand l'expérience de jeu a lieu presque cinq ans après sa sortie initiale… sauf qu'Assassin's Creed Origins est un cas de force majeure ! En effet, avant de lancer le titre dont il est question aujourd'hui, je n'avais pas entendu tant que ça parler de son optimisation. Je pensais donc tout naturellement que ce n'était pas une catastrophe à ce niveau-là, mais pas un exemple non plus : dans la moyenne haute de ce que l'on pouvait voir chez Ubisoft quoi. Tel ne fut donc pas ma surprise de constater que le jeu tournait à 5 FPS, contenait des scripts qui ne se lançaient pas (les premiers ennemis que j'ai croisés étaient presque au format fil de fer et il a fallu que je les tape en premier pour que le combat s'engage), faisait apparaître de longs chargements toutes les cinq secondes… bref, une catastrophe d'optimisation catastrophiquement catastrophique qui m'a immédiatement fait penser que le problème ne venait pas forcément du jeu.

Je vais vous épargner ma courte enquête (étant quelqu'un de très intelligent, je l'ai de toute façon rondement menée) pour vous révéler de suite l'identité du coupable : uConnect ! À moins que vous viviez dans une grotte (ce qui serait peu vraisemblable) ou que vous soyez Ubisophobe (ce qui serait bien plus vraisemblable), vous n'êtes pas sans savoir qu'uConnect est le remplaçant d'uPlay, mais en exactement pareil… sauf pour l'optimisation des jeux ! En effet, l'overlay uConnect (à s'avoir l'interface qui se superpose en jeu) fait littéralement tout boguer à peine on la lance : d'un point de vue expérimental ça peut être intéressant, mais d'un point de vue plaisir de jeu beaucoup moins (à moins que vous soyez masochiste, je ne juge pas j'ai été autrefois chasseur de succès).

Solution très simple : désactiver ce maudit overlay via les paramètres. Problème réglé.

Bref, mais que vaut l'optimisation du coup ? Hé bien, c'est surprenamment bien optimisé. En fait, je n'ai pas eu affaire à un jeu Ubisoft, et encore moins à un Assassin's Creed, aussi bien optimisé depuis… depuis… depuis très longtemps en fait (là comme ça je dirais Far Cry 3 ou 4) ! Avec ma vieille GTX 970, ça tourne à 60 fps (presque) constamment en mode élevé et le titre inclus pas mal de trucs sympas comme un outil de performance graphique ou un guide indiquant directement ce que chaque option fait. Bon après, on a quand droit à certaines spécificités un peu moins jouassent tel que le TAA pour seul véritable anticrénelage (à savoir l'AA préféré des ophtalmologistes), le fait de devoir redémarrer le jeu pour appliquer certains paramétrages, ou encore, pour mettre en avant le côté iconoclaste de l'éditeur, le fait qu'uConnect demande les droits d'admins à chaque démarrage.

Quelle ironie ! Pour une fois qu'un jeu édité par Ubisoft est bien optimisé, il faut que ce soit le launcher qui vienne foutre la merde. À croire que ça en est la marque de fabrique de l'éditeur… Quoique…


C'est très bien tout ça, mais maintenant, il va parler du jeu lui ? Ce serait bien quand même !

Ok allons-y !

*long soupir*

Vous ne voulez pas que je continue à parler de l'optimisation plutôt ?

Non parce que je dois bien avouer que j'ai trouvé Assassin's Creed Origins quand même vachement décevant. C'est ça le meilleur jeu, le renouveau, de la saga ? Sérieusement ?!

Je ne dis pas que le jeu est mauvais, mais force est de constater que beaucoup de trucs ne vont pas. Par quoi commencer alors ? Le gameplay ? Le scénario ? Allez, va pour ce dernier.


L'écriture c'est comme la confiture ? Ça je ne sais pas, mais soit les stocks étaient vides, soit Ubisoft suit un régime

Déjà, sans grande surprise, c'est un scénario à base de vengeance : le fils de Bayek, notre héros breton du jour, meurt au début de l'aventure et on va le venger en éliminant l'ordre responsable de sa mort. Ce n'est pas original certes, mais à la limite, ça, je l'accepte. Une base classique n'empêche pas le reste d'être original, en plus, et surtout, d'être bien écrite : là par exemple, je pense à Red Dead Redemption, voire tout simplement Assassin's Creed II. Hormis sa fin, il était quand même pas si mal non ? Sauf que là, la base est pourrite… mais le reste aussi : que ce soit en termes d'originalité ou d'écriture.

Par exemple, que ce soit concernant les protagonistes ou les antagonistes, on passe d'un PNJ à l'autre sans vraiment les connaître, seuls quelques-uns bien spécifiques reviennent régulièrement comme Aya, Apollodorus ou encore Cléopâtre pour ne citer qu'eux. En fait, j'ai ressenti une sensation bizarre durant toute l'aventure principale : d'un côté, j'ai trouvé ça trop long, notamment parce que la narration n'est absolument pas captivante en plus de ne pas être originale ; mais de l'autre, j'ai trouvé de nombreux passages bien trop vite expédiés. Par exemple, on rencontre Hepzefa, l'un des meilleurs amis de Bayek, lors de l'introduction, qui semble être un personnage plutôt important… mais celui-ci disparaît complètement du reste de l'aventure pour qu'on le revoie assassiné vers la fin. Prenons un autre exemple, celui de la "pyramide" de cibles à assassiner, qui fait fortement penser au premier épisode : premier épisode qui mettait bien en avant le fait d'assassiner une cible après l'autre. Eh bien ici, on n'a pas réellement le temps de connaître nos cibles. On nous dit : « il faut tuer X ! » et hop, on fait grand max une ou deux missions insignifiantes et la cible est assassinée ; il arrive même parfois qu'on tue la cible désignée dès la mission l'introduisant. Ce n'est pas vraiment captivant.

Le pire, je crois que ça concerne Flavius : l'un des trois principaux méchants du titre. On le voit derrière César lors de notre première rencontre puis on apprend d'un coup que c'est lui le grand méchant qui a tué notre fils… et au moment où on le tue (l'affrontement le concernant est d'ailleurs particulièrement raté, ennuyeux et oubliable), le jeu rentre dans un délire chelou dans lequel Bayek lui parle comme s'ils se connaissaient de longues dates (ce qui n'est bien évidemment pas le cas)… on a l'impression que les développeurs ont retirés des pans entiers du scénario sans aucune raison. D'ailleurs, je dois bien avouer que l'identité du tueur du fils de Bayek, Khemou, m'a donné l'impression d'avoir affaire à un running gag tant l'identité des véritables assassins change tout le temps.


Origins apparaissant dans le titre, comme déjà présagé plus haut, les développeurs ont logiquement voulu se rapprocher des origines de la saga, à savoir Assassin's Creed I & II. On retrouve donc des scènes hors animus, nous mettant dans la peau de Layla… et franchement, quel ratage ! On s'ennuie ferme ! Les personnages du présent arrivent à être encore plus inintéressants que ceux du passé ! On a par exemple droit à une scène dans laquelle sa pote se fait tuer car Abstergo les a localisées, et finalement, après avoir tué les trois soldats d'Abstergo venus pour nous buter… Layla décide de retourner bien sagement dans l'animus, sans se soucier du fait que de nouveaux soldats puissent venir. Les scènes du présent se concluent d'ailleurs sur l'arrivée William Miles qui vient gentiment nous dire bonjour et discuter deux minutes avant de se mettre dans un coin.

Le problème vient peut-être de l'équipe d'Ubisoft qui s'est occupé de ces passages-là (le titre ayant impliqué environ un millier de personnes, c'est un peu difficile de savoir qui a travaillé sur quoi)… ou peut-être qu'ils se sont tout simplement rendu compte que ces passages-là étaient inintéressants au possible. Les fans du lore pourront au moins consulter l'ordinateur de Layla afin d'en apprendre plus sur l'univers… mouai.

Pour continuer sur les « origines » de la saga, on retrouve aussi les cinématiques de mise à mort du premier : celles où le temps s'arrêtent et on parle à la cible assassinée. Pour le coup, je dois bien reconnaître qu'il s'agit des passages les plus inventifs du titre, on a le droit à des bonnes idées de mise en scènes et des morts plutôt originales.

Par contre, le coup de tout vouloir expliquer, parce que ce sont les « origines » justement… franchement, merci mais non merci. On a l'impression que les développeurs voulaient absolument tout caser : la lame secrète et l'annulaire à couper, la création du credo, le signe, la tenue… ça en devient ridicule ! Autant je trouve l'origine de la lame secrète et la création du logo plutôt bien trouvé, autant j'ai eu l'impression que Bayek et Aya ont décidé de créer la confrérie sur un coup de tête. Le titre aurait gagné à ne pas répondre à tout, à laisser subtilement quelques pistes pour la suite, ou même juste pour le joueur, afin qu'il puisse interpréter certains points par lui-même.


Je vais exposer un avis encore plus personnel, mais je crois que je n'aime pas ce qu'est devenu la saga au fil du temps. Je précise donc que les lignes ci-dessous ne concernent pas uniquement Origins.

Par exemple, on a perdu le côté « assassin de l'ombre » d'épisode en épisode. Je me souviens que dans le premier, il y avait ce passage dans lequel nous révélions notre identité à Richard Cœur de Lion : nous faisions alors, exceptionnellement, « tomber le masque » afin de révéler qui nous étions et qui nous combattions réellement. Cet aspect a disparu d'épisode en épisode pour devenir une licence dans laquelle, en plus de visiter une époque bien précise, nous allons forcément rencontrer les personnages illustres qui lui sont associés. En fait, on se retrouve à faire la blague du « James Bond, l'agent secret le plus populaire de tous les temps » : l'assassin s'efface d'épisode en épisode au profit d'un thème spécifique, il n'est plus dans l'ombre mais au premier plan… et même si je n'y ai pas (encore) joué, j'ai l'impression que c'est pire avec Odyssey et Valhalla qui suppriment carrément tout l'ADN « assassin » de la jaquette (la tenue, la lame secrète et même l'aigle sur certaines affiches).

Mais ça, ce n'est pas tout, car je viens tout juste de parler du fait que nous rencontrions forcément les personnages illustres associées à chaque époque, et pour le coup, je trouve ça encore plus ridicule. Ainsi, le jeu se déroulant en −50 avant Jésus-Christ (toute la Gaule est alors occupée par les Romains), on rencontre donc forcément Cléopâtre, Ptolémée XIII, César, Pompée, Brutus… Autant pour Cléopâtre, je trouve le fait de la rencontrer justifié, autant pour les autres, je trouve ça vraiment forcé. Surtout la rencontre avec Pompée qui fait d'Aya capitaine d'une trirème l'espace de plusieurs séquences, tout ça pour aboutir sur du rien, si ce n'est justement la rencontre avec Pompée qui ne dure qu'une minute trente, vu qu'on ne le revoit plus après et que rien n'est fait avec ce personnage.

Le cas César est, lui aussi, très particulier. Déjà, je trouve le personnage absolument pas crédible. Sa relation avec Cléopâtre arrive comme un cheveu sur la soupe, à croire, là encore, que certaines séquences ont été retirées du jeu. Aussi, sans aucune surprise, il passe de bro’ de Bayek à traître en l'espace de quelques secondes… vous vous en doutez, on le tue à la fin alors qu'il se défend (extrêmement mal) face aux sénateurs (moi à sa place je me serai vite barré en courant). Je crois que le pire avec lui c'est la séquence de course-poursuite en char qui ne ressemble absolument à rien tant c'est débile : du nanar ou du navet vidéoludique, c'est au choix.

Bref, il y a une volonté d'incruster l'histoire secrète des assassins dans la grande histoire de notre monde… et il suffit de lire cette phrase à voix haute pour se rendre compte à quel point ça en est ridicule.


Ubisoft oblige, il ne faut absolument pas faire de politique dans un jeu vidéo… la conclusion à tirer de cette assertion est encore plus ridicule que la phrase de conclusion du dernier paragraphe. Bon, le problème c'est qu'entre Unity qui parlait de Révolution française et Syndicate qui nous mettait face à la Reine Victoria et Marx (c'est d'ailleurs via ces deux personnages que j'ai entendus deux des dialogues les plus stupides du jeu vidéo), le fait de ne pas vouloir « faire de politique » rendait le tout au mieux ridiculement drôle, au pire dangereusement con. Du coup, je suis quasi certains que le thème de l'Égypte antique a été choisi, car cette époque permettait un certain « apolitisme », de permettre à l'éditeur de ne pas se positionner, avoir des opinions tranchées, sur des sujets trop clivants : en fait, le truc le plus osé que fait le titre est de dire que César était méchant.

Mais la politique ne s'arrête pas là, et pour un certain Serge Hascoët, vendre un jeu vidéo dans lequel le joueur contrôle un avatar avec un vagin et non avec une verge est déjà bien trop dangereux. Pour les deux du fond qui ne l'auraient pas compris, Bayek ne devait pas être le personnage principal de l'histoire, mais c'est sa femme qui devait l'être. Si cela ne saute pas forcément aux yeux quand on débute l'aventure (si on oublie le fait que Bayek n'a absolument aucun charisme bien évidemment), ça se remarque tout de même un peu plus quand on atteint la fin et que celle-ci se concentre essentiellement, si ce n'est exclusivement, sur le personnage d'Aya… personnage que l'on contrôle d'ailleurs lors de quelques séquences bien précises (la mort de Ptolémée XII puis de César, la rencontre avec Pompée) parmi les plus importantes de l'aventure. Parce que oui, révélation de ouf guedin : Aya est en réalité Amunet, une assassine célèbre dans l'univers de la série et que l'on pouvait déjà apercevoir sous forme de statue dans le second épisode de la série. Sachez d'ailleurs que Assassin's Creed Origins n'est pas le seul épisode touché par ce choix, Syndicate et Odyssey l'ont été aussi de leur manière. Mais rassurez-vous, suite aux accusations de comportement toxique en 2020, le cochon Hascoët a décidé (été contraint ?) de se barrer de chez Ubisoft… c'est toujours ça de pris.

D'ailleurs, concernant Aya, en plus de subir une relation ratée avec Bayek, son gameplay est le même que celui de son conjoint, le choix de l'équipement et la montée de niveau en moins : autant dire qu'au niveau de la diversité concernant les différentes phases de jeu, cela ne change rien… d'ailleurs, concernant le gameplay !


Buffet froid à volonté

Ça, c'était pour le scénario, passons maintenant au gameplay. Déjà, j'ai décidé de commencer le titre en mode de difficulté « cauchemar ». Première erreur, ce mode de difficulté n'apporte aucune difficulté si ce n'est des barres de vie à rallonge pour les ennemis… et je déteste les jeux pour lesquels les développeurs sont persuadés que « barres de vie plus longues = difficulté ». Bref, ce n'est pas un mode « très difficile », c'est un mode « très chiant », ce qui n'est pas vraiment la même chose, à moins que se faire chier soit une composante de la difficulté… alors, dans ce cas, on peut dire que c'est parfaitement réussi. Taper avec une frite en mousse n'étant pas ce que j'attendais en lançant Assassin's Creed Origins, j'ai donc décidé très vite de passer en mode de difficulté « difficile ». Rassurez-vous tout de même, ce mode ne m'a pas empêché de rouler sur les ennemis 99 % du temps et d'avoir affaire à des sacs à PV inintéressants (surtout quand on affronte des boss). C'est un peu tout ou rien en fait : soit on croirait incarner Lu Bu de Dinasty Warriors, soit on a l'impression de jouer à une réinterprétation version caffè Americano de Dark Souls.

D'ailleurs, en parlant de Dark Souls, justement, le système de combat de celui de Assassin's Creed Origins s'en est beaucoup inspiré. En bien ? Non, quand même pas ! Déjà, je n'ai jamais eu à utiliser le bouclier en plusieurs dizaines d'heures de jeu (c'est probablement moi qui ne sais pas l'utiliser, mais de toute façon, je n'en ai jamais eu le besoin) ; ensuite, même en n'utilisant que l'esquive, on retrouve rapidement des patterns bien précis pour chaque ennemi : ce qui rend les affrontements très vite répétitifs. On ajoute donc, à la répétitivité due à certaines barres de vie trop longues, la répétitivité due aux comportements ennemis limités, résultat : on finit très vite par s'ennuyer.

Seule satisfaction liée au corps-à-corps : les exécutions bien sanglantes et violentes.

Picasso disait (le comble serait qu'il ait lui-même volé cette citation) :

Les bons artistes copient, les grands artistes volent.

Pour Assassin's Creed Origins, j'ai bien l'impression que Toto a eu du mal rien que pour recopier son petit camarade.

Heureusement, il est possible d'utiliser des armes à distance à la place d'armes au corps-à-corps. En fait, c'est même bien plus simple et agréable d’enchaîner les ennemis avec un arc qu'avec n'importe quelle arme de contact. Outre le classique arc de chasseur (pour lequel il faut bander l'arc pour faire un maximum de dégâts), il est possible d'utiliser un arc de prédateur semblable à un fusil de sniper (une fois la compétence débloquée, il est même possible de déplacer la flèche en plein air, rendant l'infiltration d'une facilité insoupçonnable), un arc de guerrier semblable à un fusil à pompe, ainsi que, probablement mon préféré, d'utiliser un arc léger, semblable à une mitraillette rafale. Le jeu deviendrait presque un bon TPS par moment… en tous cas, j'ai pris bien plus de plaisir à tuer les ennemis de cette manière qu'au corps-à-corps.


Quoique maintenant que j'y pense, la plus grosse difficulté du jeu, c'est le feu ! Oui, le feu ! Il suffit à Bayek d'être touché par des flammes durant quelques secondes pour s'embraser instantanément, tel Gabriel Byrne dans Hérédité. C'est à la fois ridicule (j'ose espérer que vous avez noté que de nombreux éléments étaient ridicules concernant Assassin's Creed Origins) et extrêmement frustrant, voire rageant, puisqu'on peut très bien devoir attendre une dizaine de secondes avant que les flammes ne s'éteignent ou finissent par nous achever. Résister à des coups de masses dans la gueule, ok… par contre, courir dans les flammes durant 2 secondes, du suicide ! À croire que Bayek se lave au Super Sans Plomb 98 (ça expliquerait la « flambée » des prix justement). Le plus drôle c'est quand on enflamme un ennemi, qu'on s'approche d'un peu trop près pour récupérer le loot… et que l'on meurt à cause des dégâts de feu que nous avons infligé à ce même ennemi.


L'infiltration est un peu mieux réussie. L'IA reste stupide, mais on a l'habitude que ce soit le cas dans les jeux d'infiltration et dans les Assassin's Creed. Ça reste tout de même très classique dans son fonctionnement, avec des hautes herbes pour pouvoir se camoufler, la possibilité de pouvoir ouvrir la cage d'un animal sauvage pour qu'il foute le boxon, ou encore la possibilité de rendre fou un ennemi pour qu'il s'en prenne à ses alliés.

On perd tout de même quelques gadgets et autres features liés à la fuite, notamment le fait de pouvoir se cacher dans la foule. De toute façon, dans Origins, il suffit de s'enfuir durant 5 secondes pour que les ennemis perdent notre trace.

Ce n'est pas non plus fantasmagorique, mais il y a quand même 2-3 trucs sympas comme la possibilité de saboter les feux d'alertes ou de créer des réactions en chaîne en infligeant l'état de décomposition à un cadavre ennemi (rendant ainsi malade tout un camp).

C'est simple et efficace en somme, mais pas mémorable non plus.


Je disais plus haut que le gameplay jouissait d'une certaine diversité. Alors, c'est le cas oui, mais ce n'est pas parce qu'il y a de la diversité que c'est bien. Vu que c'est du Assassin's Creed, on a par exemple droit aux classiques séquences de chasse afin de pouvoir crafter un meilleur équipement : du coup, on doit aller exterminer la faune locale dans le but de récolter un dixième des ressources demandées afin d'améliorer d'un minuscule pourcentage l'utilité de l'un de nos équipements… pour le coup, on aurait très bien pu se passer de ce genre de feature encore une fois ridicule.

On retrouve aussi les batailles navales. Très classique dans leur fonctionnement, mais ça reste toute même plutôt efficace. Après, vu leur nombre limité et leur facilité, elles ne se révèlent pas aussi marquantes que dans un Black Flag ou un Rogue.

On a aussi droit aux courses de char dans lesquelles il faut tourner en rond durant 5 minutes pour pouvoir l'emporter. Là encore, on s'amuse comme des fous ! (c'est faux)

Enfin, reste les combats de gladiateurs, mais vous vous doutez très certainement de ce que j'en pense vu ce que j'ai auparavant dit sur le gameplay lié aux combats.


Bourrage Papyrus

Il y a une chose dont je n'ai pas parlé jusqu'à présent : la diversité des quêtes. Et si je n'en ai pas vraiment parlé jusqu'à présent c'est, car il s'agit, selon moi, de l'un des plus gros défauts du titre : les quêtes sont profondément inintéressantes. Outre les cibles à éliminer déjà évoquées plus haut, il faut savoir que, que ce soit pour les quêtes principales ou secondaires, la même chose va nous être systématiquement demandée. Dans l'ensemble, 99 % des objectifs peuvent se résumer à : Valaba ! Tutoulmonde ! Enkète ! Ramasseça ! Reviencherchélaréconpensse ! (tutoulmonde et enkète pouvant être intervertis, voir l'un des deux supprimé).

Le pire c'est que certains objectifs, si mieux amenés, auraient pu sortir du lot. Outre les phases « d'enquêtes » pour lesquels il faut juste interagir avec les éléments mis en avant dans un champ d'interaction précis, on nous demande par exemple à un moment de trouver une cible cachée parmi d'autres. Jusque-là pourquoi pas… sauf qu'on nous indique directement que la victime tousse et porte du bleu. Du coup, autant dire que nous n'avons absolument pas à chercher. À un autre moment idem, il faut retrouver un bateau bien spécifique et, au lieu de nous faire chercher un petit peu, on nous indique directement lequel est le bon.

Je pense que les quêtes et objectifs stimulants peuvent se compter sur les doigts d'une main tant tout nous est prémâché pour que nous n'ayons pas à réfléchir. Même les quêtes secondaires, qui auraient pourtant pu permettre une certaine exoticité, ne sortent pas du lot, j'ai très souvent eu l'impression d'avoir affaire à des quêtes générées par un ordinateur tant le déroulement reste le même d'une quête à l'autre :

— Par Sekhmet ! Les Grecs ont pillé ma ferme !

— Ces espèces de [insérer insulte égyptienne], ils ne reculent devant rien ! Laisse-moi m'en occuper !

— Oh merci medjaÿ !

Pour être totalement franc, j'ai très vite arrêté de suivre ce que l'on me demandait, que ce soit concernant les quêtes principales ou secondaires. Très vite, j'ai arrêté de me poser la question sur ce que je devais faire, ce qui m'était demandé, je jouais en mode automatique, je suivais les objectifs indiqués sans trop me poser de questions… et franchement, je trouve ça particulièrement triste.

Cela dit, je tiens à préciser que de nombreuses quêtes concernent des collecteurs d'impôts qui volent les honnêtes citoyens… cocasse, on pourrait presque croire qu'Ubisoft a des problèmes avec ça.


Reste tout de même le côté carte postale, qualité inhérente à la série, nous permettant de visiter de nombreuses villes et villages de l'Égypte antique ; chacun ayant un style différent, que ce soit au niveau des couleurs ou de l'architecture : on ressent par exemple une influence grecque plus prononcée pour les villes au nord de la carte. Aussi, il est possible de suivre la route automatiquement quand on est à dos de cheval : une excellente méthode afin de débloquer tous les points de synchronisation sans trop s'embêter (quand le cheval ne se coince pas dans un mur) ou de profiter du décor.

Par contre, on a perdu le wiki. Alors certes, le titre possède un Discovery Tour qui remplace d'une certaine manière le wiki des précédents épisodes, mais je trouve dommage que ce soit à part. Du coup, en jeu, impossible de savoir si l'information qui nous a donné est véridique, un peu exagéré, ou totalement fausse. C'est dommage parce que le studio semble avoir fait appel à de nombreux historiens et consultants afin de pouvoir nous présenter une Égypte authentique. Par contre, si vous voulez lire des trucs chiants, dispersés n'importe comment, vous allez être servis.

Enfin, dernière qualité du titre : l'audio. Autant je ne trouve pas le thème principal aussi marquant que celui d'un Assassin's Creed II, III ou IV, autant les compositions restent bonnes, dans la continuité de la série. Mais c'est surtout le doublage français que je trouve de très bonne facture. Malgré quelques rares tares fort probablement dû à la tonne de scènes enregistrées, force est de constater que les comédiens (Slimane Yefsah et Olivia Luccioni principalement) nous livrent un travail monstrueux.


Assassin's Creed : Cahier des Charges - Sans Créativité Edition

À l'époque de la sortie du titre, après un Syndicate décevant et une année « sabbatique » sans gros Assassin's Creed (2016 ayant quand même été l'année du film Assassin's Creed, de l'Ezio Collection, d'un jeu mobile de la sortie des deux derniers épisodes Chronicles), tout le monde semblait d'accord pour dire que l'on avait affaire à l'un des meilleurs épisodes de la saga, si ce n'est LE meilleur. Depuis on a appris que le développement d'Origins avait débuté en 2014, tout juste après Assassin's Creed IV Black Flag, nous informant alors que le renouveau de la saga ne l'était pas tant que ça. Aussi, avec le temps, les critiques négatives contre cet épisode ont commencé à faire leurs apparitions ; puis, un nouvel ACO a été annoncé l'année suivant la sortie de Origins (se déroulant d'ailleurs avant ce dernier, histoire de bien semer la confusion) ; enfin, j'ai bien l'impression que le titre n'a pas conservé son statut de « meilleur de la série » autant de temps que ça.


Du coup, que reste-t-il à Assassin's Creed Origins ? Pas grand-chose en fait si ce n'est son monde ouvert. À l'heure où j'écris ces lignes, je n'ai pas débuté le Discovery Tour, et ça ne m'étonnerait pas que ce soit plus intéressant que le jeu en lui-même, surtout si la totalité de la carte est directement accessible.

En l'état, Assassin's Creed Origins est un jeu qui fait de nombreux trucs, mais mal. C'est un titre donc la présence du cahier des charges se fait constamment ressentir tant rien un minimum surprenant, de créatif, ne ressort de l'ensemble : c'est très plat quoi (et pourtant les têtes pensantes derrière cet épisode sont les mêmes que celles derrière Black Flag, le dernier épisode de la série que j'ai trouvée très bon). C'est long par contre (« that's was she said ») et donc les joueurs voulant se gaver en auront pour leur argent… personnellement, j'ai eu le tournis la première fois que j'ai ouvert la carte du monde.

En fait, je crois que c'est l'une des pires aventures principales de la saga, peut-être même LA pire en fait. En tous cas, à l'heure qu'il est, j'ai déjà oublié de nombreux passages du titre.

Avant de débuter Assassin's Creed Origins, cela faisait presque quatre ans que je n'avais pas touché à un épisode de la saga, et je pense que durant ces quatre ans, la perception que j'ai du jeu vidéo a bien évolué, que j'attends autre chose que des suites fades qui se contentent de cocher des cases d'un cahier des charges avec, en prime, la présence de microtransactions. En tout cas, ça expliquerait pourquoi je trouve Origins autant décevant.

MacCAM

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