Dragon Quest !...

J'en avais entendu parler comme étant le concurrent éternel de la saga Final Fantasy, mais n'étant pas beaucoup porté sur l'import, je n'avais jamais eu l'occasion d'y jouer avant l'arrivée de cet épisode VIII sur PlayStation 2, dans la lignée de la popularisation de masse des J-RPG en terres européennes. Pour la petite histoire, je découvrais par la même occasion qu'à défaut d'avoir eu les jeux chez nous, le dessin animé Fly, qui avait fait son apparition vers la fin du Club Dorothée, était une déclinaison de cet univers.

Bref ! La série concurrente de FF ? Une saga également adulée au Japon par sa qualité millénaire ? Quelques critiques et previews plutôt engageantes ? Il n'en fallait pas beaucoup plus pour que j'acquiert rapidement la galette et que je me lance dans l'aventure.

Le premier et plus puissant souvenir que je garde de DQ8 reste sans conteste son OST. Dès le départ, j'ai été transporté par les musiques symphoniques, d'une très grande qualité sonore (c'est vrai que ça change des sons Midi), et bien souvent assez joyeuses et entraînantes. Elles resteront l'empreinte du jeu dans ma mémoire.

Bien sur, pour le gamin gavé aux épisodes de Dragon Ball Z que j'ai été, bien que ce soit mes premiers pas dans l'univers de Dragon Quest, je n'étais visuellement pas perdu, avec le character design qui me rappelait furieusement (un peu trop même) les San Gohan et autres Trunks, le tout servi par un rendu Cell-Shadé peut-être un peu trop prononcé et saturé, mais qui se mariait merveilleusement bien avec le design général du titre.

Ajoutons à cela l'attachement cultivé par les différents personnages dont les mimiques sont globalement assez réussie et participe à un effort de mise en scène du jeu.

C'est beau et ça sonne bien. C'est un bon départ mais ça ne fait pas un jeu. C'est au niveau du gameplay que DQ8 cultive une identité singulière et finalement un brin d’ambiguïté. DQ8, c'est le traditionalisme du J-RPG qui tente de faire un petit pas vers la modernité. Alors que la démocratisation des RPG en Europe, notamment grâce à Final Fantasy, nous avait amené à nous interroger sur la pertinence du modèle classique du J-RPG, Enix livre ici un Jeu de Rôle "by the book" où tous les éléments ancestraux et fondateurs du genre sont présents.

On commence avec les combats à quatre combattants sans vraiment aucun choix dans la constitution de son équipe, ni dans l'inclinaison des personnages au combat. Autant dire que la fille finira comme c'est de tradition Healer de l'équipe et que vous repérerez au premier coup d'oeil le Tank du groupe, le héro principal faisant - c'est également une tradition - office de personnage équilibré. Toujours pour les combats, du tour par tour des plus classiques : ça n'innove pas mais c'est une recette connue et qui a fait ses preuves. Et pour finir des combats aléatoires à qui mieux mieux, avec un bestiaire sympathique issu de la série, mais qui finit bien entendu un peu par nous lasser considérant le grand nombre de combats qu'il va falloir mener.

Mais le classicisme est également très présent dans l'histoire et le déroulement du jeu. Et il est ici un peu moins bien venu. Autant dire que le scénario, loin d'être désagréable, restera du début à la fin relativement convenu et prévisible, avec quelques petites piques et surprises, mais rien de bien méchant ... C'est sans doute le point qui m'a le plus déçu (mais je me rends compte en l'écrivant que "déçu" est un peu fort) : cette incapacité de Dragon Quest 8 à me surprendre et me chambouler.

Car DQ8, c'est bien cela : le confort d'un genre maîtrisé et calibré depuis bien longtemps par Enix, livré pour la première fois au public européen. Pas de surprise, pas de témérité, juste du très bon RPG dans la grande tradition de la série et selon une recette connue depuis bien longtemps par les développeurs du titre. Le confort, et également une certaine naïveté. Et on ressent au contact de ce jeu un bonheur qui nous rappelle ce qu'on ressentait à la lecture de nos histoires d'enfants. Le monde est grand, le monde est beau, même s'il contient du bon et du moins bon, et à défaut de nous surprendre au moindre recoin, il est à portée de nos pas pour une vaste exploration.

Et un peu comme la peinture classique peut, à défaut de nous prendre par surprise, nous inciter à un voyage constant et sans cesse renouvelé, DQ8 nous démontre en quoi cette saga est mythique et légendaire, héritière d'un savoir-faire jalousement conservé par Enix.

By the book, très bon néanmoins.

Créée

le 29 mars 2013

Modifiée

le 22 août 2014

Critique lue 1.8K fois

18 j'aime

Red13

Écrit par

Critique lue 1.8K fois

18

D'autres avis sur Dragon Quest VIII : L'Odyssée du roi maudit

Du même critique

Final Fantasy XV
Red13
4

Une question d'ère

Un Final Fantasy pour les fans et les nouveaux venus Ouais ... Ben je me demande ce que vont penser les nouveaux venus ! Parce que cette épisode XV, plus qu'aucun autre, aura selon moi bousculé...

le 29 déc. 2016

59 j'aime

35

Final Fantasy IX
Red13
9

Un Final Fantasy rayonnant, le chant du cygne sur PSOne

Après un Final Fantasy VII révélateur et un Final Fantasy VIII parfois plus proche de la démo technique que de la saga de RPG de Squaresoft, l'opus n° 9 pointa son nez sur notre PlayStation le 16...

le 20 mars 2013

50 j'aime

22

Mario Kart 8
Red13
8

Excellent, jusque dans le terne !

Ecrire la critique de Mario Kart 8, c'est un peu comme faire le corrigé d'une dissertation d'un très bon élève de sa classe lorsqu'on est professeur. La copie est bonne, pertinente, mais finalement...

le 23 juin 2014

41 j'aime

12