Dying Light
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Dying Light

Jeu de Techland et Warner Bros. Games (2015PC)

Vous vous êtes procuré Dying Light parce que les screenshots tuent la gueule ? Vous avez bien fait.
Principale attrait du titre, les promesses visuelles sont tenues. Les graphismes sont époustouflants et distillent une ambiance qui confine au phénoménal par endroit, comme par exemple toute cette séquence en pleine tempête jusqu’à l’ascension d’une tour radio qui donne le vertige. Je n’avais pas été autant impressionné depuis The Vanishing of Ethan Carter, sauf que là il y a un vrai jeu derrière.

Dying Light est également plutôt bien optimisé, contrairement à ce que j’ai pu lire ici et là, et tourne sans souci sur ma Radeon 7950 OC avec un minimum de concession. Si vous en aviez marre des AAA mal finis qui font tousser votre carte graphique comme un vieux chauffe-eau, même si elle vous a coûté un demi-SMIC, rassurez-vous on n’est pas chez Ubi.

Le gameplay est la deuxième franche réussite du jeu avec des combats au corps-à-corps bien bourrins, quoique moins viscéraux que ceux d’un Condemned, et des phases de shoot brèves mais destructrices où toutes les balles comptent. De Mirror’s Edge, il ne reste en revanche pas grand-chose, le parkour est loin d’être aussi virtuose ou dynamique, même si les courses poursuites de nuit offrent des moments de tension assez puissants.

Une des rares occasions de tension d’ailleurs vu que le jeu est plutôt léger à ce niveau là. La mort sanctionne très peu et les zombies de bases sont inoffensifs. J’attends avec impatience qu’un « Romero mod » vienne mettre de l’ordre dans tout ça, mais ça semble mal parti vu la politique de Techland vis-à-vis des moddeurs…

Autre déception, le monde ouvert, incroyable à première vue, montre rapidement ses limites. Les interactions sont inexistantes et la ville semble vite figée, statique, voir factice. Avec ses routes encombrées de voitures inamovibles, ses appartements remplis d’objets incassables et sa multitude de portes condamnées, Dying Light m’a fortement rappelé ZombiU, ou disons plutôt une version gros budget de ZombiU. Heureusement, c’est quand le paysage commence à devenir barbant que l’on débloque la vieille ville et que l’illusion reprend toute sa force.

Mais le seul véritable problème de Dying Light reste – comme dans la plupart des jeux de maintenant – le manque de recul des développeurs par rapport à une histoire de série B, tout au mieux, racontée avec le plus grand sérieux. Difficile de ne pas grincer des dents devant des dialogues plus subis qu’appréciés et le premier degré qui anime des personnages sans nuances. Rien ne m’a été épargné, pas même la séance onirique/délirante où l’on arpente un chemin interminable en attendant qu’un personnage veuille bien terminer son monologue. En guise de climax, on a bien sûr droit à l’inévitable combat de boss en QTE, solution standard pour game designers en mal d’inspiration. Évidemment c’est complètement nul, le boss final en QTE ça a toujours été nul, inutile d’insister…

Pas gênés quand il s’agît de piquer des trucs à droite, à gauche (même les trucs mauvais, comme le crochetage de serrure Besthesda), on sent aussi la volonté des gars de Techland de créer un nouveau Vaas à travers le personnage de Rais, méchant fou grandiloquent qui distribue les grands discours moralistes à chaque apparition. Sauf que sans acteur et dialoguiste talentueux, on a surtout l’impression de se fritter avec un vendeur de tapis au comptoir d’un vieux bistrot. Un Vaas discount, tendance fond de tiroir, qui achève une histoire déjà bien attaquée.

Après le carton de Dead Island, Techland s’est peut-être cru roi du pétrole, mais qu’on ne s’y trompe pas, si l’emballage de Dying Light est éclatant le contenu est encore beaucoup trop juste pour prétendre être autre chose qu’une distraction éphémère. Sympa mais pas exceptionnel, la réalisation et les combats sauvent Dying Light du bide. Ça me suffira.
Tanaziof
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le 2 févr. 2015

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