Final Fantasy VII: Reculte ?

Final Fantasy VII est déjà un jeu culte. On ne compte plus les classements de jeux dans lesquels il apparait. A juste titre. Premier épisode de la licence à paraitre chez nous. Nous pouvions penser au coup d’essai mais c’est devenu en réalité un coup de maître. Alors on peut se demander, est-ce qu’un jeu, déjà culte, peut être reculte (petit jeu de mot, oui) ?

Final Fantasy VII Rebirth est la suite de Final Fantasy VII Remake. Refonte totale prévue en trois jeux, ce second épisode à la série FF7R part des évènements après Midgar jusqu’à avant la fin du CD1 de l’épisode sur PS1. C’est donc pari osé : proposer un jeu comme avant, en proposant une revisite pour le rafraichir. Remake n’avait pas conquit tous les joueurs et joueuses, quand est-il de Rebirth ?

Final Fantasy Rebirth est généreux. Il noie le joueur d’évènements, de jeux, d’activités pour qu’on ne s’ennuie jamais. On a l’impression de jouer à deux AAA, voire trois. Même si on peut aisément anticiper les défauts du jeu en connaissant l’histoire de FF7 (la lenteur, l’intrigue principale qui évolue très peu), force est de constater que le jeu réussit à emporter le joueur. On joue à FF7R comme on joue à FF7 sur PS1. On était à l’école en journée et on se disait « ce soir je vais kiffer en jouant à FF7 ». Aujourd’hui, rien n’a changé. On est au boulot et on se dit « ce soir je vais kiffer en jouant à FF7 Rebirth ». C’est presque triste mais on est quand même content.

On joue dans différents petits mondes ouverts. On aime explorer des maps variées dont l’ambiance est fantastique. L’ensemble est tiré par une bande originale incroyable. BO écliptique qui ne fera pas mouche avec l’intégralité des musiques mais qui saura être exceptionnelle au bon moment. La précision dans les visages des personnages est phénoménale. Leurs relations sont également bouleversantes. Les liens qui les unies sont encore plus forts grâce aux nombreux dialogues entre eux et le doublage de qualité. Certaines scènes sont magnifiées (Barret & Dyne, Red XII & son père, Cait Sith dans le temple des anciens). Les ajouts ne sont pas de trop. La communauté des Gi qui entraine l’histoire dans la direction nécessaire, le retour de Cissney, le conflit géopolitique entre Wutaï et Shinra… Le Queen’s Blood, jeu de cartes du jeu, est remarquable et réellement fun à jouer. C’est réellement un jeu dans le jeu. Il propose sa propre quête. D’ailleurs, les quêtes annexes sont honnêtes et peu fedex. Elles proposent souvent des développements de personnages secondaires ou des informations sur des évènements qui restent intéressants. Le système de combat est toujours dynamique et fun. L’ajout des attaques synchronisées est pertinent. C’est toujours impressionnant de voir le combat ralentir pendant qu’on sélectionne une commande.

Pourtant, tout n’est pas rose dans FF7R. Comme dit plus haut, l’avancée de l’intrigue est faible. Le statu quo au début du jeu et à la fin a peu changé. Certains chapitres (notamment le 12) sont un peu longs. La scène de l’opéra vient de nulle part. Jouer les partitions au piano est beaucoup trop difficile. Certaines quêtes annexes et notamment pour les protoreliques font trainer des pieds. De même pour les donjons qui sont globalement les moments les plus chiants du jeu. Le monde parait vide. On fait toujours la même chose dans les maps, les rapports d’exploration se ressemblent. Chadley est inutilement bavard et insupportable. La façon dont on obtient des invocations est naze. La fin, très Tetsuya Numora dans l’âme, ne m’a pas pleinement convaincu. Je regrette également que l’image de Sephiroth soit surutilisée. L’antagoniste principal de FF7 a beaucoup perdu de son mythe avec Remake et est maintenant devenu presque banal avec Rebirth. Le choix frustrant de retirer une partie de l’histoire (Cid) pour surement la mettre dans la partie 3 (et pas en DLC on espère).

Bref, Final Fantasy VII Rebirth arrive à proposer une œuvre à la hauteur des espérances. Après y avoir joué 83h, fait toutes les parties de Queen’s Blood, réalisé tous les rapports d’exploration, terminé toutes les quêtes annexes, il est temps de faire un terme en pause cette aventure déjà incroyable. J’ai rejoué comme un gosse. On ne peut être que hypé à la fin quand on sait ce qu’il nous attend à la fin du CD1, dans les CD 2 et 3 et d’éventuels ajouts. Visiter le Wutaï ? Jouer d’autres personnages en plus de ceux de la version PS1 ? Il faut maintenant espérer que Tetsuya Nomura ne parte pas en live et n’explose pas tout. Cette histoire de mondes parallèles peut réellement briser la magie. Vivement la partie 3. Au final, ce Final Fantasy VII est déjà Reculte.