Quoi de plus beau qu'une amie qui arrive un bel après-midi et qui me dit en tendant une boîte : "Tiens, je viens de finir ce jeu vidéo, alors je te le prête." Bon ben ok. Je prends la première console acceptant les cartouches DS, j'enclenche et j'essaye pour voir dès que je me retrouve seul. Par le passé, ce jeu m'avait fait envie, donc c'était une bonne chose en somme. Voilà que je peux tester cette nouvelle aventure et tout ça gratos.
On suit Kyle Hyde, un ancien flic rongé par son passé qui travaille pour Ed (lui aussi un ancien flic) dont le boulot est de retrouver des objets pour certains clients. Au cours de son travail, Kyle se rend dans l'hôtel Dusk tenu par Dunning. Les clients et les employés de cet hôtel semblent tous avoir un lourd secret. Et Kyle se laisse entrainé par sa déformation professionnelle et va mener son enquête. Petit à petit, il découvre que cet hôtel recèle de secrets qui pourront peut-être donner des réponses aux interrogations qui le rongent.
Au départ, je ne suis pas très emballé. J'aime beaucoup l'ambiance et le point&click, mais il y a de bons gros défauts qui me sautent aux yeux. Tout d'abord, les graphismes. En vrai c'est plus compliqué parce que d'un côté on a les personnages qui sont réussis et de l'autre un décor assez moche. On a une douzaine de personnages qui se trouvent "enfermés" dans cet hôtel. En effet vous ne pourrez pas sortir de l'hôtel avant la fin de la partie donnant à ce jeu vidéo une ambiance à huis clos très intéressante. Chaque personnage est travaillé et possède une panoplie d'expressions. Le character design ressemble à celui que l'on peut voir sur la jaquette du jeu vidéo et je trouve personnellement cette idée très efficace et très réussi.
Graphiquement, j'aurais pu m'arrêter sur ce point positif, mais le reste n'est pas aussi beau. Les décors notamment sont immondes. Peut-être que c'est le support DS qui fait ça, mais je reste persuadé que l'on peut mieux faire avec cette console. C'est sale, on distingue à peine les formes quand il s'agit de simples dessins, c'est découpé à la serpe quand il s'agit des meubles (les plantes par exemple ne ressemblent à rien, et sont exactement identiques à croire qu'elles sont toutes en plastiques et du même modèle). A limite, je ne demande pas des supers designs dignes des plus récentes consoles de salon, mais au moins un petit effort pour ne pas souffrir du contraste entre le travail fin qui a été fait sur les personnages et le truc dégueulasse que l'on appelle "décor".
Autre chose qui fâche : le design de l'écran de droite (pour les droitiers). En effet les deux écrans de la Nintendo DS se répartissent la tâche : celui de gauche affiche ce que votre personnage voit alors que celui de droite présente un plan de la salle, vous permet de vous déplacer et d'accéder à vos affaires. Sur cette carte, là aussi on retrouve le même manque de travail que ce que l'on avait pour le décor. Les salles deviennent des carrés avec à l'intérieur d'autres petits carrés qui symboliseront le journal, un cadre de photo, un tableau, un fauteuil.
Le Gameplay lié à cette carte ne m'a pas spécialement convaincu. Au delà du système point&click qui est toujours aussi efficace, le système de déplacement et de fouille ne m'a pas vraiment convaincu. Pour s'intéresser à un objet, il faut se positionner avec la bonne orientation pas trop loin, mais pas trop prêt. Alors vous enchainez les mouvements de recul et les changements de position vous rappelant le goût amer de vos anciennes leçons de conduite alors que l'objet est juste là, sous votre nez. Et si jamais tu oubliais de cliquer sur un objet insignifiant, alors tu te trouvais bloqué sans avoir de réelle indication, mais en définitive, c'est un peu ce qui représente la seule difficulté de ce jeu.
En définitive, ce léger désagrément semble peu important. Vous prenez de plaisir à fouiller les différentes salles au fur et à mesure que celles-ci s'ouvrent à vous et à découvrir de nouveaux objets et de nouveaux indices. D'autant plus que Hôtel Dusk : Room 215 utilise un bon nombre des possibilités de la Nintendo DS, de manière ponctuelle (cela m'a rappelé la galère dans laquelle je me trouvais dans Phantom Hourglass où je devais fermer la Nintendo DS pour imprimer un logo sur une carte).
Et pour finir avec cette liste (qui me semble bien longue, mais il est toujours plus facile de dire ce qui nous a déplu) de points négatifs, je parlerai de dialogues qui des fois me semblent un poil trop long. Des fois vous aimeriez un peu moins de blabla et un peu plus d'actions.
MAIS ! Mais les dialogues sont super bien écrits. J'ai personnellement mis un bon moment avant de me rendre compte, mais j'ai trouvé vers la seconde moitié du jeu que les dialogues étaient pertinents et réalistes. Des fois, dans certains jeux vidéos, j'ai souffert de dialogues qui me semblaient forcés par les besoins du jeu vidéo. Ici, rien, c'est une sorte de roman bien écrit. Et même si comme je l'ai dit précédemment ils sont un peu longs, les dialogues sont légèrement interactifs. Même si je ne me leurre pas (je ne pense pas que les choix changent que l'on fait changent vraiment quelque chose), cette interactivité est vraiment intéressante. Le jeu nous offre la possibilité de choisir les questions que l'on souhaite poser pour interroger telles personnes. Certaines suggestions sont vraiment à côté de la plaque, si bien qu'on ne peut pas décemment les choisir.
Sachez cependant que c'est le seul moyen d'obtenir le fameux "Game over" qui vous empêche de visualiser à la fin du jeu vidéo à une séquence supplémentaire en guise de bonus. Ah non, il y a aussi le dernier chapitre où pris au piège, Kyle peut "mourir" dans des circonstances un peu particulières, mais je vous laisse la surprise. Je me suis fait avoir personnellement par trois fois, et je n'ai pas eu droit au bonus de fin (mais heureusement internet est là). Tout ça pour dire que vous êtes entrainés dans une histoire complexe, mais étoffée et complète. Les "gentils" ne sont pas ceux qu'on pense être et de même pour les méchants, si bien qu'à la fin de toutes les révélations il n'y aura pas vraiment de méchants parmi les personnages que vous rencontrez. Comme je l'ai déjà dit, chacun a son petit secret et à chaque révélation, les différentes briques qui composent la vérité s'assemblent petit à petit avec émerveillement.
D'ailleurs je remercie les développeurs d'avoir mis à chaque fin de chapitre (au nombre de 10) des récapitulatifs interactifs sur les informations que l'on a découverte au cours des récents évènements. Cela permet de se remettre les idées en place. Il aurait été intéressant de mettre en place aussi un système qui nous indique ce que nous devions faire avant d'éteindre la Nintendo DS. Cela m'est déjà arrivé : vous ne savez plus où vous en êtes et vous devez attendre de déclencher une réaction au hasard pour pouvoir continuer l'aventure. Néanmoins, j'ai trouvais que les évènements s'enchaînaient de manière correcte et assez rapide. Même s'il y a des phases d'exploration pure et dure, la plupart du temps, quand vous ne savez pas où aller, c'est un client de l'hôtel qui frappe à votre porte ou votre pager (pour ceux qui comme moi ne savaient pas ce qu'était un pager, c'est en gros un bipeur, sauf que ça date des années 80) qui sonne. Certains diront que c'est même trop rapide. Mon temps de jeu ne dépasse pas les 15 h (je ne sais plus exactement), mais étant donné que je suis quelqu'un de très lent pour les jeux vidéos, cela fait de ce Hotel Dusk : Room 215 fort sympathique, mais court. Enfin, je rappelle que je l'ai pas payé, donc bon, je ne vais pas me plaindre !
Parlons enfin de la musique. C'est assez étrange. Même si je ne la trouve pas spécialement merveilleuse, elle marque les esprits. Ce soucis vient peut-être du fait que ça soit du son de qualité moyenne, mais la musique fait parfaitement son travail. Elle traduit une ambiance et accompagne de manière organisée les différents passages de l'histoire. Une musique pour les instants de réflexions, d'autres pour les moments émotifs, d'autres encore pour les parties pouvant vous faire stresser... Il y a une grande diversité de musiques si bien que je n'ai pas vraiment retenu de musique en particulier pour vous faire partager ce que j'ai retenu de cette bande son. Il faut envisager la bande son dans son ensemble. A partir de 9h vous pourrez notamment toutes les réécouter grâce au jukebox qui se trouve dans le bar.
Si vous avez l'occasion de jouer à Hotel Dusk : Room 215, je vous conseille vivement d'essayer. Il a des défauts, sans nul doute, mais il a de nombreuses qualités qui font de ce jeu une expérience relativement nouvelle et surtout intéressante.
