FPS néo rétro développé par Voidpoint et 3D Realms, alias les créateurs du culte Duke Nukem 3D, Ion Fury se revendique être le successeur spirituel de ce dernier. A tel point qu’il partage bon nombre de similitudes et surtout son moteur graphique.
Abrégeons le scénario, complètement nanar au possible et pretexte. Le joueur va incarner la sulfureuse Shelly Harrison dit « Bombshell » . Une démineuse d’élite bossant dans le GDF et qui va devoir éliminer le Dr Heskel, scientifique fou ayant crée une armée d’androïdes pour dominer la ville de Neo DC.
Bombshell est clairement le penchant féminin de Duke Nukem : badass, ne fait pas dans la dentelle et elle est tout aussi riche en punchlines cultes que son alter ego masculin.
Côté gameplay, Ion Fury reprend trait pour trait les mécaniques old school des FPS des 90’s, surtout ceux de l’héritage du Build Engine via Duke 3D, Blood ou encore Shadow Warrior. Il s’agira toujours de progresser à travers des grands niveaux et labyrinthiques, tout en massacrant les cyborgs sur le chemin, en explorant pour ramasser carte d’accès, munitions et armes. Le tout avec évidemment des passages secrets bien cachés pour mieux se préparer face aux vagues d’ennemis qui ne feront aucun cadeau à Bombshell.
Les armes sont classiques mais très efficaces. Mention spéciale pour moi au shotgun, les bombes bowling ou encore l’arbalète ionique, complètement fumée avec son tir secondaire.
Les nostalgiques ne seront pas dépaysés, ça fonctionne très bien. Bombshell est rapide, les gunfights sont nerveux et le level design est en globalité très bon, malgré quelques errances dans certains décors parfois redondants. Le bestiaire va parfois aussi recycler les mêmes mobs et il faudra parfois attendre avant d’avoir de nouveaux ennemis, mais rien de grave.
Pour la réalisation, Ion Fury a l’audace d’être programmé directement avec le moteur de Duke Nukem 3D, à savoir donc le Build Engine jadis crée par le génie Ken Silverman. Un moteur graphique en son temps qui permettait des décors cohérents et surtout des interactions poussées avec le décor. Pour Ion Fury, le Build Engine version 2019 a été évidemment un peu remodelé pour tourner parfaitement sur les consoles et PC actuels.
Par conséquent, pour peu que vous appréciez les FPS rétro à base de sprites 2D, Ion Fury fait mouche avec ces bons vieux sprites 2D pour les armes et ennemis, des objets en voxel et des décors bien construits tout en étant plus grand, repoussant les limites du moteur graphique datant de 1996. La DA n’est pas en reste avec une belle ambiance cyberpunk qui se dégage de tous les niveaux du jeu. Et 3D Realms se sont amusés à coller bon nombre de références rétro à pas mal de FPS cultes des 90’s, Doom et Duke 3D en tête.
Côté bande son, les musiques font le job avec du bon synthwave et sont sympas, sans être mémorables. Les bruitages sont bons et les répliques de Bombshell, doublée par Valerie Michelle Arem, sont excellentes et dignes de celles de Duke et son doubleur Jon St John.
Pour la durée de vie, comptez bien 15 – 20h pour terminer Ion Fury et sa trentaine de niveaux, répartis en 7 chapitres. Les niveaux sont grands, blindés de secrets en tout genre et la difficulté dès le mode normal est corsée.
Bilan des courses, Ion Fury est un excellent FPS néo retro très bien conçu, que ce soit dans l’ambiance, le gameplay, ou évidemment sa réalisation rétro en reprenant carrément le moteur de l’illustre Duke Nukem 3D. Les aventures de Bombshell sont maîtrisées et agréables à parcourir du début à la fin pour les amateurs de FPS rétro, et surtout de cette époque cultissime des Doom Like dans les 90’s.
Malheureusement, comme IF repompe à droite et à gauche les FPS du Build Engine avec aussi un trop plein de références pas vraiment subtiles et qui font « forcing », je ne peux m’empêcher de penser qu’il manque un tout petit grain de folie à Ion Fury pour s’émanciper complètement.
Une nouveauté à lui qui aurait vraiment pu le propulser parmi les meilleurs FPS néo rétro ever, car il n'était pas loin derrière ! Mais ne boudons pas notre plaisir, Ion Fury mérite absolument d’être joué :)
Nono