Après une courte entrevue sur un pont avec chapeau, manteau noir et enveloppe papier kraft, vous partez sur une île tenue par une bande de gringo apprentis fascistes à la gâchette facile, eux même tenus en laisse par une demoiselle dominatrice férue de géologie minière. En débarquant sur l’île, votre contrat et votre première paye en poche, vous devrez contacter un service très particulier sur l’internet permettant d’embaucher, non pas des starlettes du pornos en devenir pour un show maison, mais des gueules cassés et bardées de cicatrices, le poil drus, les muscles bandés et des flingues plein les poches pour aller virer les crasseux terroristes d’un aéroport. C’est donc là votre première mission et la première prise de tête. Car oui, l’interface est assez peu ergonomique et déboussole à l’utilisation, le didacticiel n’aidant en rien car il se focalise sur les phases de mission. Mais rien de grave, une fois passé l’étape du : Bordel où je dois cliquer ? Tout rentre dans l’ordre et même si tout n’est pas expliqué on devine facilement ce que tel ou tel truc veut dire, ou alors on passe à coté sans s’en rendre compte. Bref c’est après avoir choisi les premières gueules qui vont nous accompagner tout au long du jeu qu’on rentre dans le cœur du gameplay.

C’est donc couteau entre les dents, mitraillette en bandoulière, flingue à la ceinture qu’on commence à crapahuter dans les fourrés, rampant pour ne pas attirer l’attention pendant que via les enceintes de notre ordinateur, notre petit mercenaire hurle à s’en péter les cordes vocales qu’il est d’accord pour aller sous le feu de l’ennemi. (Les chuchotements n’étant pas de rigueur à 2 pas d’un ennemi qu’on essaye d’assassiner d’un coup de lame dans la carotide). Pendant ce temps, notre démolisseur pyromane au cheveux gras fait péter un pan de mur pour faire passer l’homme à la mitraillette et l’accent allemand ainsi que la demoiselle aux kit de soin (L’apparence sexiste de ce jeu n’en n’est réduite qu’aux premiers personnages, les femmes de haut niveau sachant aussi bien se servir de mitrailleuse lourde que de grenade). Les deux zouaves fraîchement débarqués dans le bâtiment attendent que le raffut provoqué par l’explosion rameute quelques gardes pour les embusquer et les retrousser. Parce qu’il n’y a pas de petits profits et la barre céréalière coincé entre le treillis et la bedaine doit bien se vendre pour 1 dollar à l’armurier du coin (d’ailleurs on va récupérer le treillis aussi). Du moins c’est ce que le jeu propose de mieux, car entre deux guérillas au milieu de fabriques de vêtements aux employés pré-pubères et des pavillons tenus par des pontes de la mafia ; il a des barrages routiers, des cabanes perdues au fin fond d’une forêt sur une carte immense. Une seule solution : les snipers. Quand on regarde ces bonhommes allongés en ligne carabine en main faire du tir au pigeon, c’est tout simplement ennuyeux, voire, j’ose le dire, répétitif. De même on se retrouve rarement dans la situation de casser un mur pour surprendre l’ennemi puisque les murs destructibles se trouvent dans des endroits tout à fait improbables.

Au final on se retrouve ici avec un jeu très inégal, un gameplay sympathique, sans doute un bel hommage à Jagged Alliance (dont je n’ai pas dépassé la première mission, mais c’était foutu pareil anatomiquement parlant), mais un level design assez mal pensé dans l’ensemble. Ce qui nous laisse dans la bouche un goût assez étrange, partagé entre le plaisir d’avoir un jeu au gameplay atypique, quelques batailles mémorables, une difficulté au-dessus de la moyenne des jeux actuels, une durée de vie assez conséquente ; et la frustration des missions sniper répétitive ainsi que des défauts qu’on croyait ne plus jamais retrouver dans une production vidéo-ludique comme un pathfinding catastrophique ou la lourdeur dans la gestion des escouades.
Sterculier
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le 6 nov. 2012

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