Kirby Mass Attack par Sandro

Dreamland, maison du Boss, 07h24.
- Chef! Chef! Chef!
- Rhaaa on peut plus bouffer ses tartines tranquilles ici!
- Chef! On a un problème avec Kirby.
- Laisse-moi deviner: Il est rose, vous mange et vous pique vos pouvoirs. JE SAIS! Casse-toi et LAISSE MOI BOUFFER!
- Non chef, c’est pas ça. Ils sont plusieurs et… ils nous frappent.
- Tu te fous de moi Julius?
- Je vous jure chef. Ils sont au moins dix à l’instant où je vous parle. Ils sont ultra violents. Ils nous sautent dessus et nous mettent des coups. Sans vouloir vous accuser chef, nous on est jamais plus de deux ou trois par écran et on se fait piétiner. Pour vous dire, c’est tellement facile qu’ils prennent même plus la peine de nous manger.
- Julius, tu sais bien que vous êtes complètement cons. Trois c’est le grand maximum pour vous diriger efficacement. Ils sont dix tu dis? C’est impossible. Quelqu’un a vu comment ils s’y prennent?
- Un stylet. Comme dans un jeu de stratégie chef. Ils cliquent sur nous et hop! ils viennent et ils nous tuent. Ils font des trucs incroyables. Ils peuvent se séparer pour taper chacun sur quelque chose. Ils peuvent aussi se répartir sur l’écran pour éviter nos pierres. Dès fois même ils nous cassent nos niveaux et font des puzzles avec.
- Julius! Arrête de me mentir sinon ça va mal finir. On est dans un jeu de plateforme ici. Je veux bien avaler la multiplication hostile mais de là à croire qu’on est devenu un jeu de stratégie ou de puzzle, faudrait voir à pas me prendre pour un débile.
- Mais chef, je vous jure! Il y a même des niveaux où comme dans Arkanoïd on est dans des bulles en haut de l’écran et les Kirby se jettent sur nous pour nous exploser. Ca fait mal chef.
- Oui évidemment Julius! Et ils font du surf sur des étoiles tant qu’on y est.
- …
- …
- Alors justement chef, je suis content que vous ameniez le sujet parce que dit comme ça j’étais persuadé que vous ne me croiriez pas.
Le Boss fulminant jette son croissant par terre et se lève. Julius panique.
- Julius! Je viens voir, mais si tu m’as menti c’est toi que je bouffe pour mon déjeûner.

Sur place, 08h24.
Le Boss pose ses jumelles, s’assied, s’allume un cigare et se met à pleurer.
- Julius… Ils sont dans un flipper…
- Je sais chef, je sais…
- Si j’ai pris ce boulot c’est parce que je n’aime pas les surprises… On est chez Nintendo, merde. Une entreprise sérieuse, avec des valeurs. Nous on est les méchants, lui il est rose, vous mange, devient très fort, me bat et on recommence. Les journées, s’enchainent, j’ai le temps de lire le journal et de boire mon café jusqu’à dix heures. Deux heures de pause à midi et si le joueur n’est pas trop minable à dix-sept heures je suis à la maison avec mes gosses. De temps en temps il faut refaire un peu la peinture et changer le numéro derrière le titre, c’est l’affaire d’une bonne journée de travail tout au plus. Mais là, Julius, que se passe-t’il? C’est créatif, surprenant, presque risqué. On se croirait dans un jeu indépendant.
- Ou un jeu Sega d’il y a 10 ans chef.
- SEGA! C’est la fin…
Il se lève.
- Je ne vais pas me laisser faire. Ils veulent faire n’importe quoi? Grand bien leur fasse, mais ce sera sans moi.
Il tourne les talons et sort du jeu.
- Chef vous allez où? Nous laissez pas tomber.
- Adieu Julius! Je pars à la guerre. La vrai. Celle qui ne change jamais.

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