Avec Mass Effect 2, Bioware a prouvé une chose : prendre quelques risques pour bousculer parfois assez radicalement le gameplay d'un jeu paie. Cela a paru extrême à pas mal de joueurs à l'époque, mais Bioware s'est débarrassé d'une grande partie des défauts de Mass Effect par le vide. Plus d'inventaire débile, simplification de l'évolution des personnages, combats moins patauds, possibilité d'interrompre les dialogues par des actions parfois violentes et jouissives. Le jeu parait nettement plus fluide, comme en témoignent ces mécanismes rendant les dialogues quasiment aussi naturels qu'au cinéma.
Les combats sont devenus plus proche d'un jeu de tir classique, reposant toutefois un peu trop sur les couvertures indestructibles depuis lesquelles on aligne lentement les vagues d'ennemis. Si le level design oscille toujours entre le moyen et le très mauvais, cela reste une nette amélioration par rapport au premier. Les environnements des quêtes secondaires sont désormais nettement plus travaillés et leur conception a visiblement pris plus d'une matinée.
L'histoire est probablement un peu plus simplette : on connait déjà l'univers et l'enjeu semble au premier abord plus limité, d'autant que globalement, cela se résume à monter une équipe, résoudre les problèmes de chaque co-équipier et aller finir le jeu. Seulement le commanditaire change, pour le meilleur, car l'Homme Trouble, à la moralité éponyme, s'avère être un bon moyen d'explorer un peu les limites de l'éthique et de la moralité. Grâce à ce côté semi-clandestin, les nouveaux personnages introduits sont sortent parfois un peu du moule de l'ex-militaire ou ex-flic de ME1, tout en renouvellant complètement les effectifs.
En rafraichissant le gameplay et raffinant son univers et personnages, la magie prend et Mass Effect 2 prépare habilement le terrain pour la très apocalyptique conclusion de l'histoire.