Les 108 spect... euh sabres

Muramasa : The Demon Blade (MDB) est l'une des perles de la 2D sur Wii. Mais qui sont donc ces gens qui développent encore des jeux en 2D ? Et bien il s'agit de Vanillaware, les auteurs notamment de Odin Sphere sur PS2 ou du plus récent Dragon's Crown sur PS3, aussi en 2D. Plusieurs points importants pour ce MDB : les graphismes, le gameplay, et l'univers.

Je serai le roi des samouraïs !

Commençons par un petit peu d'histoire. Le jeu vous propose d'incarner deux personnages au choix : Momohime, une princesse possédée par l'âme d'un sabreur, et Kisuke, un ninja renégat ayant perdu la mémoire. Ces deux-là ne se croiseront qu'à de rares occasions, chacun possédant sa propre histoire. Les deux histoires sont d'ailleurs assez complexes et mêlent tout un tas de thèmes récurrents du genre. Enfin, en gros, les deux protagonistes sont experts dans le maniement du style Oboro (une technique de maniement du sabre), et sont à la recherche d'un puissant sabre leur permettant d'arriver à leurs fins (respectivement sauver son royaume et recouvrer la mémoire). Le monde est assez vaste et chaque histoire vous fera visiter une demi-douzaine de lieux comme autant d'actes différents. Petite particularité du jeu, de nombreuses barrières magiques de couleurs différentes vous empêcheront d'aller où vous voulez, et vous ne pourrez briser ces barrières qu'avec un sabre plus puissant (lié à l'histoire et obtenu généralement après un boss). Malgré la progression similaire à celle d'un Metroid, l'aventure est donc très linéaire, et le jeu peut se finir très vite si l'on va directement aux endroits demandés. En même temps, il n'y a pas grand chose à faire en plus de l'aventure. A part s'amuser à faire de l'XP, vous pouvez tenter la quinzaine de donjons bonus du jeu, mais la moitié n'est accessible qu'après avoir fini le jeu une première fois, et leur difficulté est assez élevée.

Bref, finir l'histoire est certes important, mais le plus stimulant reste d'obtenir les 108 sabres du jeu ! Parmi ces 108 sabres, une vingtaine s'obtient en battant des boss ou en finissant des donjons et servent de base pour forger d'autres sabres. Vous pouvez en effet créer des sabres de plus en plus puissant en fonction de votre niveau (puissance et vitalité) et de la quantité "d'esprit" et "d'âme" que vous possédez. L'âme s'obtient en tuant des ennemis ou en se baladant sur la carte, il s'agit en fait du feu vital de chaque individu. Et bizarrement, l'esprit s'obtient en se goinfrant de boules de riz, patate douce, et autres ragoût de faisan :p. Car oui, vous pouvez manger dans des auberges sur la route, ou faire vous-même votre petite cuisine. Bref, si vous avez assez de tout ça, vous pourrez forger de nouveaux sabres portant tous le nom de Muramasa, autrement dit des sabres démon. Et le plus puissant de tous est le fameux Oboro Muramasa, nécessaire pour débloquer les fins cachées du jeu !

D'où l'importance de bien manier le sabre

Mais comment utilise-t-on ces sabres ? Et bien c'est très simple, en vous promenant sur la carte de chaque lieu, à la manière de n'importe quel RPG des ennemis peuvent affluer de toutes part. Vous dégainez alors votre sabre et vous préparez au combat. Là, comme dans un beat-them-all 2D classique, toutes les mécaniques de base du genre sont possibles (attaque normale, attaque sautée, garde, esquive, etc...). Au passage, votre sabre possède une jauge de garde, et il se brise lorsque celle-ci est vide (ne vous inquiétez pas, les sabres démon se réparent tout seul avec le temps). Vous avez par contre la possibilité de changer de sabre en plein combat (sur un total de trois sélectionnés au préalable), et le faire au bon moment vous permet de faire un "défouraillage rapide" afin de toucher tous les ennemis à l'écran. D'autre part, deux types de sabres existent, les "lents" et les "rapides", changeant votre style de combat et votre puissance. Enfin, chaque sabre possède une magie propre, et la diversité en est très agréable, puisque vous pouvez aller d'un gentil combo à une tempête de feu, en passant par des coups de vent, des saltos, et d'autres magies défensives.

On s'habitue donc très vite au jeu, essayant de trouver la meilleure combinaison pour nos trois sabres, la difficulté étant progressive et agréable. J'en profite ici pour parler des boss, qui sont finalement assez inégaux en terme de difficulté et d'intérêt. En effet, certains boss sont longs mais faciles à battre, ce qui n'est pas très stimulant, tandis que d'autres donnent un sacré fil à retordre !

Un univers enchanteur et enchanté

Graphiquement, le jeu écope d'un magnifique cel-shading à la sauce "estampe japonaise". Vous évoluez toujours en 2D, mais chaque lieu est parfaitement élaboré, avec des arrières-plans tous aussi magnifiques les uns que les autres, que ce soit en pleine mer, dans une forêt de bambous, ou dans une ville fortifiée. Cet effet "estampe" permet donc d'avoir une multitude de couleurs et de tons, qui participent grandement à l'immersion du joueur.

Enfin, je terminerai par l'immersion et l'univers du jeu, qui représentent tout de même une grande partie de ce dernier. L'histoire tout d'abord est très particulière. On retrouve "l'esprit" des contes nippons, avec des notions de vengeance, de don de soi, etc... L'histoire de Kisuke est plus courte, mais plus sympathique, surtout à cause du fait que l'histoire de Momohime est parfois incompréhensible ! Certains dialogues relèvent en effet du surréalisme, tant les propos n'ont aucun rapport les uns avec les autres, l'expression typiquement japonaise n'aidant pas beaucoup.

Vous êtes en plein cœur du Japon féodal, les références sont donc très nombreuses, entre le Shogun, les ninjas, les moines... Difficile parfois de s'y retrouver avec tout ça. Mais le plus ludique reste les ennemis que vous combattrez. Outre les ninjas et les moines, vous verrez de nombreux Yokai, des créatures des enfers, des samouraï, ... Pour les amateurs, c'est un vrai plaisir de rencontrer tout ce beau bestiaire, chacun étant parfaitement retranscrit dans le jeu. On retrouve aussi quelques éléments récurrents et amusant du monde Nippon, comme un petit singe qui peut vous emmenez dans une source chaude au cœur de la montagne !

Conclusion

C'est donc une très bonne surprise que ce MDB, même si il est dommage que l'histoire n'ai pas été plus compréhensible. Enfin le jeu introduit tellement de bons éléments (la cuisine, les 108 sabres, les boss...) qu'on en oublie vite la courte durée de vie et qu'on cherche activement les fins cachées. Donc si le cœur vous en dit, allez vite défourailler !