Grand fan de la première trilogie Ace Attorney (et du 4e opus), ce n'est pas sans appréhension que j'attendais ce Spirit of Justice. J'étais en effet grandement déçu des deux derniers jeux Ace Attorney (à savoir la confrontation contre Professeur Laidron et Dual Destinies). Ma première déception concernait la modélisation 3D ratée et le scénario alambiqué faussement maitrisé. Ma deuxième déception concernait le passage à la 3D qui souffre de quelques lacunes, mais surtout des personnages et un scénario inconsistant, faute à une écriture nanardesque qui n'arrive pas à correctement cerner les enjeux de son scénario (même si il faut admettre que AA:DD est malgré tout un bon jeu). Je craignais ainsi que Spirit of Justice reprenne les traits de son ainé: OBJECTION !



L'emballage



Niveau graphismes et son, ce Spirit of Justice est un véritable "coup de maître". Le compositeur Noriyuki Iwadare (connu dans la série puisqu’ayant composé l'OST de Trials and Tribulations entre autres) a ici fait un travail remarquable. Les compositions resteront longtemps en tête et cernent efficacement les enjeux du scénario avec des mélodies tantôt incroyablement entrainantes ou tantôt puissamment mélodramatiques (contrairement à AA:DD dont l'OST était pour moi très inégale au niveau de sa qualité). Les environnements sont également très beaux surtout dans les phases originales du jeu que je détaillerai plus loin. On notera cependant que les cinématiques, en plus d'être mal doublées, ne sont pas assez présentes pour impacter la mémoire du joueur et trop mal exécutées pour soutenir le scénario (contrairement à la saga Layton). Ils devraient définitivement abandonner cette initiative dans les prochains jeux.



Les nouvelles mécaniques



Le jeu alternera des procès en Amérique (loul) et à Khura'in, une monarchie religieuse basée sur les enseignements de la mère sacrée. Les procès dans ce derneier pays inlcuent une nouvelle phase : les séances de Divination. En étant capable de voir les derniers instants des victimes, il faudra défendre votre client malgré tout. Ces phases sont une belle trouvaille et se combinent bien aux phases originales déjà présentes et utilisées dans le jeu (Bracelet d'Appolo, matrice d'Athena, Analyse de preuves d'Ema Skye et la Magatama de Phoenix). On peut regretter cependant la trop maigre présence d'analyse de preuves (contrairement à Ace Attorney: Appolo Justice où ce système était bien utilisé et mis en valeur).



Scénario



En tant que Phoenix Wright, vous découvrez le système juridique du pays soumis à une règlementation démentielle: toute personne complice de l'accusé recevra la même sentence que ce dernier. Lorsque suite à un concours de circonstances vous devrez reprendre la barre, une pression incroyable se pose sur vos épaules. Jamais il n'y aura eu autant de conflits dans la série Ace Attorney que dans Spirit of Justice. Voici les épisodes notés (Spoilers extrêmement maigres)



  • The Foreign Turnabout 8/10


Un bon épisode introducteur à toutes les nouveautés de la série qui met clairement en appetit. Avec une durée de 3h30, cet épisode est gratuit sur téléphone, alors je ne peux que vous conseiller de foncer. Une très bonne publicité pour le jeu donc.



  • The Magical Turnabout : 10/10


Jamais une deuxième affaire n'aura été aussi jouissive, surtout après un début très réussi. L'originalité ici (et qui continuera dans tout le jeu) et réduire le nombre de jours différents d'enquête et de procès sans pour autant raccourcir la durée de l'épisode. Les témoins et les retournements de situation de ce procès étaient trop parfaits pour être placés dans un deuxième épisode: bien joué !



  • The Rite of the Turnabout : 10/10 Coup de Coeur.


Depuis AA:DD, il semble que la malédiction de la 3e affaire moyenne soit révolue. Une enquête commençant assez classiquement, le contexte ainsi que la résolution de ce procès demeurent assez uniques pour être remarquables. C'est tout ce qu'on souhaitait dans un Ace Attorney depuis la fameuse affaire DL-6 ! Cet épisode est sans aucun doute l'un des plus bien écrits et conflictuels de la série, en plus d'être un pont idéal entre la 1ère et la 2e partie du jeu.



  • Turnabout Story Teller : 6/10


Je ne comprend pas trop cette affaire. Si dans les autres AA la 4e affaire "surprise" faisait office de pont entre la dernière affaire et le reste du jeu, force est de constater ici que cette affaire n'aurait pas dû être présente dans le jeu. En étant un HS complet par rapport au reste de la trame principale, elle ne bénéficie même pas d'une phase d'enquête (qui aurait pourtant grandement augmenté la note de cet épisode). Résultat, l'implication du joueur est assez maigre face à une Athena Cykes pâle et un Blackwill à l'apparition forcé (comme Pearl dans le précédent jeu qui ne faisait office que de caméo fan-service). Autre problème: la bonne connaissance et compréhension de la culture japonaise (surtout de sa culture culinaire) est obligatoire à la bonne compréhension de l'affaire, chose très étonnante étant donné que le procès a lieu en Amérique. C'est dommage, car l'affaire aurait pu fonctionner grâce à ses quelques retournements de situation.


-Turnabout Revolution : 7,5/10


La première partie de ce 5e épisode aurait dû être le 4e épisode du jeu en remplaçant Turnabout Storyteller. Cette première partie est haletante, surprenante (pour ceux n'ayant pas vu la bande annonce j'entend) et est surprenamment bien exécutée.


La deuxième partie de l'épisode aurait pu être proche de la perfection si il avait été moins mélodramatique et plus économe en terme d'effets visuels et scénaristiques impressionnants. Les retournements de situation sont cependant bien pensés mais, au vu des précédentes enquêtes, peuvent être prévisibles.


Ce qui handicape donc cet épisode, c'est surtout sa toute fin (crédits inclus) qui n'est pas à la hauteur des précédents épisodes du jeu, mais surtout des enjeux qu'ils installent (trop gros sans doute pour conclure de manière classique)



Conclusion



Ace Attorney: Spirit of Justice bouleverse les attentes avec un jeu beau à voir et à écouter et un scénario généralement bien écrit et exécuté, même si il souffre légèrement de la folie des grandeurs de son ainé et terme de mise en scène qui ne lui rend pas service. On se souviendra de cet épisode comme de celui qui aura installé une tension incroyable dans le tribunal comme on en avait pas vu depuis l'affaire du premier jeu contre Manfred Von Karma.

Guillaume_Erbs
8
Écrit par

Créée

le 24 janv. 2018

Critique lue 303 fois

Gui hewa

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