Lors de son arrivée sur Steam, Recettear a fait parler de lui. Est-ce pour son design manga voir même loli, entre les jeux virils et occidentaux de Steam ? Certains joueurs sur les forums se plaignaient alors que Recettear les fasse ressembler à des « weebawoo ». Malgré ses qualités et son originalité apparente, la première chose qu'on voit en effet dans Recettear c'est que le personnage principal soit une petite fille, ce qui ne manque pas alors de faire glousser le geek moyen. Mais le problème, c'est que le jeu est bon : il s'agit d'entretenir un magasin afin de rembourser chaque semaine les dettes de son père. Alors forcément, le geek moyen va tout de même y jouer, mais en cachette, craignant pour sa virilité.

On incarne donc Recette qui voit arriver chez elle une fée nommée Tear lui annonçant que suite aux dettes de son père, sa maison et tous ses biens seront saisis. Heureusement, Tear a une solution de secours : transformer la maison en magasin afin de se faire de l'argent. Quelques règles de capitalisme plus tard, Recette apprend qu'elle doit aussi engager des aventuriers dans des donjons pour récupérer des butins et de s'en servir comme marchandise. Attention cependant, il faut savoir gérer son temps, sachant que : 1) la journée et découpé en 4 parties. 2) ouvrir son magasin coûte une part, tout comme aller en ville. 3) partir à l'aventure dans les donjons en coûte 2. Chaque semaine vient le paiement de la dette, de plus en plus importante. Autre importance de taille aussi, c'est nous qui fixons les prix, lors de l'achat par le client. Pour nous aider, un prix de base et donné. A nous de voir, selon le client, jusqu'à combien on peut élever le prix. Si le prix est un peu trop élevé, le client peut nous demander de le baisser. Si il est beaucoup trop élevé, il s'en va furieux. Et c'est encore plusieurs subtilités qui nous attendent au fur et à mesure, comme la fluctuation des prix, les commandes à prendre, les pénuries, les clients qui viennent nous vendre un de leurs biens... En fait, on distingue plusieurs types de clients : ceux qui viennent acheter quelque chose en particulier (ils ne regardent mêmes pas si le produit est dans les rayons), ceux qui viennent nous vendre quelque chose, ceux qui viennent passer ou prendre une commande, et enfin, ceux qui viennent faire du shopping, c'est-à-dire, prendre un truc plus ou moins au hasard en rayon. C'est toutes ces choses qu'il faut apprendre à bien connaitre, surtout si on veut faire beaucoup de bénéfices et gagner des points d'expériences. Monter en niveau permet non pas de pouvoir vendre plus cher, mais d'avoir d'avantages de possibilités pour aménager son magasin, comme changer le papier peint, le sol, la disposition des meubles... Pour monter en niveau, il faut faire très attention, car il faut faire des « combos ». C'est à dire, lorsque vous effectuez une vente ou un achat avec un client et que vous trouvez du premier coup un prix qui lui convient, vous avez un bonus d'expérience. Si vous faites la même chose avec le second, vous aurez encore un bonus supplémentaire, mais avec une valeur doublé ! Et ainsi de suite... jusqu'à la fin de la partie de la journée ou lorsque vous brisez cet enchainement de juste prix. Bien sûr, cela implique de bien connaitre le client qu'on a en face de soi, ainsi que son porte monnaie. Mais c'était sans compter sur une autre importance de taille, l'ambiance de notre magasin. Importante, car c'est elle qui détermine le type de client qui va arriver, et donc, le type de marchandise à mettre en rayon. Le mieux cependant, c'est d'arriver cette fois ci à quelque chose de très équilibré.

Bien sûr, le capitaliste que nous sommes doit aussi trouver des marchandises à vendre. On peut aller se fournir directement dans les magasins, surtout quand les prix sont au plus bas, mais on peut aussi partir à l'aventure dans un donjon, en engageant un aventurier de la guilde. Il faut cependant avoir leur carte avant de pouvoir les engager. La partie donjon de Recettear est des plus classiques, surtout qu'ils sont générés aléatoirement. En temps normal, ça veut dire qu'on ne tombe jamais deux fois sur le même donjon. En réalité, et surtout dans Recettear, ça veut dire la même succession de salles et de couloirs avec quelques trésors, pièges et monstres semés un peu partout. La partie donjon, sans être forcément mauvaise, est surtout d'une banalité affligeante. Heureusement, il ne s'agit pas de la partie la plus importante du jeu.

L'intérêt de Recettear repose très clairement sur la partie magasin. Elle n'est pas aussi profonde qu'un véritable jeu de gestion, ce qui conduit alors à une certaine répétition. D'autant plus que les clients ne changent pas beaucoup du début à la fin du jeu. Elle a en revanche le mérite d'être assez originale. Mais Recettar, c'est aussi un univers sympa avec beaucoup d'humour, et contre toute attente, de l'humour assez geek, avec notamment des références à certains films ou jeux viédo, ou bien encore un vocabulaire parfois très drôle, ce qui mène à des citations désormais célèbre du jeu, tel que « Capitalism, ho ! », « yayifications », ou encore « A little bit leeeeesssss, please ! ». Mais c'est aussi une certaine utilisation du français, avec cette héroïne qui se prénomme Recette, ce gamin qui s'appelle Caillou, l'autre qui s'appelle Louie, cette gamine qui s'appelle Alouette, et Tear qui ne cesse de dire « Merde ».

Bref, sans êtres absolument transcendant, Recettear est une petite réussite de la scène indé japonais, plus communément appelé la scène doujin, et c'est un vrai plaisir de voir ce genre de production débarquer en anglais sur des plateformes de téléchargements célèbres. Alors, lorsque le succès est au rendez vous, ce qui veut dire que d'autres jeux du même genre vont être aussi importé, on est enthousiaste !
leo03emu
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le 13 janv. 2011

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