Super Mario Advance
6.9
Super Mario Advance

Jeu de Nintendo R&D2, SRD et Nintendo (2001Game Boy Advance)

(Via Romstation)


Ah Mario Bros 2... Je me souviens encore de la stupeur qui m'a envahi après l'avoir lancé dans les années 90 via la fabuleuse compilation Super Mario All Stars sortie en 1993 sur Super Nintendo (Snes). Il était déjà question d'une réédition du jeu sorti à l'origine sur Nes en 1988.
Je devais être terriblement conformiste avant mes 10 ans parce que la multitude de changements apportée au gameplay de ce Mario m'avait fait capituler dès les deux-trois premiers niveaux. Comment ça on ne tue plus les ennemis en sautant dessus ? Pourquoi je dois déterrer des foutus légumes ? C'est quoi cette potion créant des portes vers des endroits parallèles où il n'y a rien ? Sont où les pièces ? Pourquoi ce faux Yoshi rose me lance des œufs à la gueule ? Pourquoi, pourquoi, POURQUOI ?!?


Quasiment 20 ans après, je me décide à retenter l'expérience via ce portage sur Gameboy Advance (GBA) sorti en 2001. On peut toujours choisir entre quatre héros ayant chacun leurs forces et faiblesses en termes de puissance, vitesse et saut ainsi que des caractéristiques propres : si Mario est standard, Luigi peut sauter plus loin/haut, Toad court/arrache les plantes plus vite et Peach peut planer).
Fait rigolo : la princesse semble absolument nulle sur le papier mais se révèle complètement craquée à mon sens. Le jeu de base est accompagné d'un remaster du bon vieux Mario Bros jouable en Multijoueur (pas testé).


Je vais soulever d'emblée les différents points qui font que je mets 8 à ce jeu quand j'aurais pu facilement mettre 9 au même jeu sur Nes/Snes.
Graphiquement, c'est beau et coloré comme dans le jeu de base mais insuffisant pour de la GBA, surtout pour cette licence. Le tout est plus brouillon que sur Snes ce qui se comprend mais la console portable est capable de mieux et différents effets graphiques modernes auraient pu être ajoutés.
Un autre point noir est la durée de vie du titre : il m'a fallu un peu plus de 2h30 pour finir l'aventure principale en prenant mon temps (20 niveaux répartis sur 7 mondes). Après la fin du jeu, vous avez la possibilité de refaire les niveaux avec le Yoshi Challenge (collecter des œufs du célèbre dinosaure). Je n'ai pas pris le temps de le faire mais j'ai pu voir en vidéo que cela doublait seulement la durée de vie. Un peu juste pour un jeu de 2001 malgré l'ajout appréciable.
Enfin, la bande-son comme les voix des différents personnages auraient mérité de petites retouches et ajouts. Si l'on s'étonne dans un premier temps de la musique type Zelda à l'entrée des cavernes qui côtoie des thèmes plus classiques en extérieur, un manque de variété se fait sentir sur la durée. Les interjections des personnages sont drôles au début mais parviennent vite à être crispantes car elles se répètent au moindre déterrage de légumes/touché d'objets. J'ai pour cette raison que j'ai très vite fait une croix sur Toad pour l'aventure (je t'aime quand même petit bout).


Passons à présent au jeu en lui-même qui est bourré de qualités (j'étais décidément un enfant stupide).
Niveau jouabilité, c'est excellent comme un Mario. Quelque soit le personnage pris, ça répond du tac au tac et avec précision. Ce qui avant avait fait mon horreur a ici fait ma joie : on ne se contente pas de courir et de sauter, mais nous pouvons de façon totalement instinctives déterrer navets et poireaux afin de faire gouter aux Maskass et autres membres d'un bestiaire surprenant la toute puissance des légumes. Ici, pas d'écrasement de Goompa : il est possible de se poser sur la tête des ennemis et de les porter pour finalement les faire valdinguer sur un maximum de ses potes. On se prend finalement très vite au jeu. Un "extra jump" est possible pour trouver les hauteurs, un point qui me permet de souligner l'ingénieux mélange entre verticalité et horizontalité du titre.


On perçoit l'immense richesse du jeu et la variété des mécaniques à mesure que l'on avance. Ce n'est ici "que" Super Mario 2 mais impossible de ne pas sentir la volonté des développeurs de casser les codes mis en place précédemment, de tenter, d'expérimenter. Une démarche qui ne peut que faire plaisir à voir rétrospectivement, quand on constate la frilosité aux changements de certains studios actuels concernant leurs licences.
Et vas-y que je te mets des cerises (en attraper 5 dans le niveau donne le droit à la fameuse étoile de toute puissance), et vas-y que je mets en place un système de cœurs pour représenter la vie de nos héros (la potion qui provoquait jadis mon incompréhension sert en fait à trouver des champignons permettant un cœur en plus pour le niveau), et vas-y qu'ils te font casser des murs grâce à des bombes péchées dans le sol. Lasser de ne déterrer que des légumes de pacotille ? Et bien on va occasionnellement te mettre des légumes plus gros que toi, et puis même parfois des montres qui stoppent momentanément le temps. Les tuyaux, c'était un peu chiant : Mario & co' se laisseront à présent glisser dans des jarres où un manège coloré les attendra. Soyons fous !
Je pourrais continuer longtemps tellement le titre fourmille de nouveautés et de pointes de folie.


Le bestiaire est conséquent et étonnant comme dit plus haut. Pas de Goompa, pas de Koopa ni même de Bowser mais d'autres ennemis que nous reverront plus tard comme les Maskass, les Bob-omb ou encore les Cheep Cheep pour ne citer qu'eux. On a aussi des piafs comme de mignons petits hérissons aux épines violettes (?). Chaque niveau vous fera affronter à son terme une (fausse ?) Birdo de façon un peu répétitive : lorsque qu'elle vous lancera un œuf, il suffit de sauter dessus pour finalement lui renvoyer à la figure. Les vrais boss de fin de monde sont plus drôles même si la technique pour les battre reste relativement similaire : on passe d'un rat vantard lanceur de bombes à une Birdo mécanique géante en passant par une transformation "réaliste" d'un crabe de Mario Bros. Et quelle surprise d'avoir pour boss final Wart, ce personnage-grenouille de Link's Awakening !


En définitive, c'est un très bon jeu Mario avec lequel j'ai pris un grand plaisir dans la découverte de toutes ses fantaisies. Mon jugement de jeunesse un brin hâtif est à l'évidence totalement corrigé. Même si je ne découvre que maintenant ce titre sur GBA, il faut quand même replacer sa sortie dans le contexte d'époque pour être objectif : quelques efforts supplémentaires aurait pu permettre d'enjoliver davantage cette réédition de Super Mario 2 qui comporte certains aspects un poil vieillots contrairement aux rééditions de jeux Mario qui arriveront plus tard sur la console.

Czzo
8
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le 17 févr. 2022

Critique lue 72 fois

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Czzo

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