On a failli ne pas l'avoir, mais elle est dans nos machines préférées : la dernière saison de Telltale's The Walking Dead a été bouclée.


C'est toujours avec minimalisme que s'incruste le gameplay à la Telltale, avec quelques ajouts notables tels que des objets à collectionner, des QTEs plus intéressants ou encore la signalisation des interactions "importantes". Ça fait encore un peu fouillis par moments, mais ça ne devrait pas gêner ceux qui sont là pour l'histoire et les choix. Ah, ces choix... Plus impactants sur le jeu comme sur le joueur et loin d'être manichéens, leur exposition n'a jamais été aussi bonne.


La progression de Clementine en tant que personnage est une réussite sur toute la ligne. Bien sûr, dès la saison 2, on a eu peur du côté "héroïne inarrêtable". A vrai dire, certaines scènes des jeux le laissaient à penser. Mais dans cette ultime saison, c'est son côté maternel et endurci qui ressort. Libre à vous de l'adapter comme vous voulez pour élever le petit AJ. Ce thème riche et très pertinent pour une dernière saison donne une force certaine à l'intrigue et aux rebondissements, bien mieux que la 2ème saison un poil inégale ou la 3ème pas assez forte en elle-même. Le troisième épisode, tout particulièrement, est sans aucun doute l'un des meilleurs de la licence. La chute de Telltale n'était clairement pas scénaristique.


Justement, la transition entre Telltale et Skybound est quasiment imperceptible pour quelqu'un qui n'a pas connu le feuilleton juridique. On pestera bien contre une finition technique pas au top, mais entre le moteur plus que vieillissant, les circonstances exceptionnelles et le fait que cette saison a pu être achevée, on pardonne tout à la team "Still Not Bitten", les transfuges chargés de sortir les deux derniers épisodes.


Exception faite


de cette satanée Lilly


(et de Lee, bien évidemment), les personnages des précédentes saisons sont peu exploités, si ce n'est totalement oubliés.


C'est notamment le cas de Kenny, pourtant assez apprécié des fans et important dans le destin de Clementine. Plus personnellement, j'aurais aimé avoir des nouvelles de Christa


. C'est tout à leur honneur de ne pas toucher la carte nostalgie à outrance.


Un mot sur la fin :


la dernière scène divise bien évidemment les fans, et c'est compréhensible. Même mon propre bonheur de voir que Clementine avait survécu à la morsure de cette façon a teinté ma joie initiale. Cependant, a posteriori, je trouve que c'est une bonne idée que Clementine prenne sa "retraite" d'une manière plutôt positive : ça évite le parallèle Lee/Clementine qui aurait semblé forcé, et qui n'aurait de toutes façons pas été adapté ni à elle, ni à AJ. Ce qui veut dire que je ne crois pas à la théorie du "rêve". qui commence à circuler.
Plus globalement, j'ai beaucoup apprécié les dernières séquences. Un jeu qui utilise son gameplay pour servir la narration me touche toujours, et TFS n'est pas une exception. La manière dont les choix d'AJ sont présentés (formulation comme placement sur l'interface) sont une belle retranscription de la confusion qui règne encore en lui à la fin du jeu.


Durant ses 4 actes, Telltale's The Walking Dead a été une formidable expérience qui inspire nombre de successeurs encore aujourd'hui. Du moins, dans la forme. En ce qui concerne le fond, il lui est unique. Peu de jeux peuvent se vanter d'avoir fait grandir un personnage comme Clementine, et ce sans véritable fausse note (et oui, je pense que A New Frontier se vaut à ce niveau-là). Portée de bout en bout par l'interprétation parfaite de Melissa Hutchison (avec une "VF surprise" assez bien fichue pour cette saison), cette véritable épopée a fait de Clem l'un des personnages les plus attachants et fascinants du jeu vidéo tout entier. Cette ultime saison n'a pas été simplement développée pour la célébrer. Elle est bel et bien là pour l'amener davantage vers le haut. Et c'est tout ce qu'on espérait depuis l'annonce du jeu.


Aurait-on pu avoir plus épique, plus ambitieux que ce que l'on a eu ? Certainement. Mais il y a quelque chose qui fait mouche une fois que les crédits défilent pour la dernière fois. Un sentiment du devoir accompli. Avec le déchirement de se dire qu'on ne reverra plus jamais cet univers traité de cette façon. Mais aussi l'espoir, tout de même, d'y retourner un jour, on ne sait comment. Et c'est exactement pour cela que cette quatrième et dernière saison fonctionne aussi bien.

Créée

le 27 mars 2019

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