The Witcher 2: Assassins of Kings par Landy

Mon premier contact avec la série The Witcher s'est fait à travers ce second épisode, le premier ayant déjà été chaudement accueilli par la critique et réputé être un très bon jeu de rôle, notamment grâce à son univers tout droit tiré des romans d'Andrzej Sapkowski. J'en attendais une aventure haletante, intéressante et des mécaniques de jeu de rôle solides.

The Witcher 2 m'a offert bien plus, une aventure humaine dans un univers sombre et splendide, captivant et réel, aux personnages touchants.

Depuis le prologue, abrupt pour le joueur qui ne connait rien des personnages et de l'univers, jusqu'au final flamboyant et terrible, The Witcher 2 a su me happer, me faire plonger dans son monde avec un plaisir rarement vu auparavant. Il faut dire qu'incarner Geralt de Riv donne immédiatement au joueur des perspectives intéressantes en terme d'aventures et de chasse aux monstres.
Et c'est sans se reposer que nous aiderons le sorceleur à retrouver ses compagnons et peut-être influencer l'univers du jeu dans lequel les oppositions et les guerres des différents royaumes sont au centre de l'intrigue. C'est le cœur serré que l'on sera amené à prendre des décisions pour influencer le sort de ce monde loin d'être manichéen.

Etre sorceleur signifie souvent être en mesure de sortir son épée et résoudre des problèmes en croisant le fer, et sur ce point Geralt a plus que du répondant. Le gameplay lors des combats nécessite un réel apprentissage et ce n'est qu'après quelques heures de jeu que l'on commencera à savoir utiliser correctement la palette de coups d'épées et d'esquives qui nous sont offertes, d'autant plus que la difficulté de ces combats est assez élevée dès le début du jeu et le restera tout au long de l'aventure, ainsi chaque rencontre ou escarmouche pourra potentiellement se terminer devant l'écran d'un game over, synonyme d'un retour à une sauvegarde antérieure.
Basés sur un système de combos rapides et brutaux, d'esquives et de magie, les affrontements conservent toujours leur caractère épique et expéditif.
Néanmoins, la montée en puissance de Geralt se fait sentir dès la moitié du premier acte, et l'apprentissage de nouvelles capacités parmi celles de combat, de magie ou lors de l'utilisation de potions nous dévoile des subtilités dans les combats, les rendant plus expéditifs ou plus faciles sur la durée. Le calibrage de l'expérience acquise est remarquable et on atteindra le niveau maximum dans les derniers chapitres même en terminant un maximum de quêtes secondaires, qui permettent également d’acquérir souvent de l'équipement de meilleure qualité, synonyme de combats facilités contre les ennemis les plus coriaces ou ceux qui parfois sont tout simplement trop nombreux pour nous.

L'histoire principale et toutes les quêtes secondaires du jeu seront l'occasion de mettre à mal les capacités de notre héros et de comprendre tout le dynamisme et la fluidité des combats, mais parfois aussi de trouver des moyens détournés de résoudre des problèmes, en mettant ainsi en valeur la qualité d'écriture des dialogues ainsi que celle de l'ensemble des quêtes et récits du jeu. Quel régal de lire le résumé des quêtes en cours narrées comme dans un roman ouvert !
Les quêtes secondaire ne sont pas extrêmement nombreuses, mais elles sont riches en rencontres et en événements, et nous en apprennent plus sur l'univers du jeu sans se répéter et en apportant toujours son lot de surprises, un vrai plaisir. Tout ces éléments rendent l'univers de The Witcher 2 totalement cohérent, humain, même crédible, et on se retrouve impliqué dans ce RPG comme trop peu de jeux savent le faire. Une franche réussite.

L'aspect technique et artistique du titre est tout aussi réussi, de toute beauté sur PC, le jeu ne se dégonfle pas trop sur Xbox et nous propose des environnements naturels aux couleurs judicieusement choisies, qui savent se transformer et évoluer au fil de nos voyages, proposant différentes ambiances dans des espaces malgré tout assez fermés. La version Xbox 360 ne démérite pas, et quoi qu'elle soit loin d'être comparable à sa version PC en termes de finesse et de défonçage de rétine, elle nous propose l'un des plus beaux jeux de la console de salon de Microsoft, un excellent portage qu'il faut saluer.

The Witcher 2 nous offre ainsi une aventure palpitante, un vrai jeu de rôle comme on en voit trop peu, qui sait nous faire aimer, rire et pleurer. On lui pardonne ainsi rapidement les quelques errements au niveau de la gestion de la difficulté, le manque de praticité de la gestion de l'inventaire, ou le fait qu'on trouve parfois les zones à explorer un peu trop fermées. Tout ce qu'on espère, c'est que la volonté de CD Projekt de créer un univers ouvert dans The Witcher 3 gommera les quelques défauts du 2 tout en nous offrant la même qualité d'écriture pour une aventure qui n'en sera que plus captivante.