En 2007, CDProjekt alors totalement méconnu réalisera une vraie prouesse. En un petit épisode, ils parviendront à imposer une gueule, le grand Geralt de Riv et transformer un outsider en blockbuster quatre années plus tard. C'est donc avec une certaine impatience que de nombreux fans attendaient le retour du Loup Blanc en espérant revivre une aventure aussi puissante que la première.
Pas la peine d'épiloguer longuement, à mon sens, c'est un pari gagnant, s'il est plus court que son ainé, c'est pour proposer à côté une replay value d'exception qui vous donnera l'impression de revivre le jeu d'une manière totalement différente. Si le gameplay a été repensé c'est avant tout pour donner un côté plus dynamique et nerveux aux heurts , et en plus d'une difficulté accrue, ce système sied à merveille à la fougue d'un Sorceleur en pleine action.
Hormis, ces 2 points, le studio Polonais a su se servir de son expérience et a bien pris le temps pour proposer une suite du même calibre que son grand frère. Geralt version 2011 pète la classe et on retrouve avec plaisir ses répliques cinglantes et détachées. la duo attachant Jaskier/Zolan est bien présent et en grande forme, quant à Triss, elle est tout simplement superbe.
Le scénario est impeccable et apporte son lot de grand moments et décisions très douloureuses à prendre, tout sauf manichéen, il s'agira dans la plupart du temps de tenter le moins mauvais des choix et de sacrifier des choses auxquelles on tient., décisions qui auront des conséquences immédiates sur la suite de l'aventure. On appréciera de ce fait de conclure de manière totalement différentes certaines quêtes, des personnages que vous avez aidé vous rendront la pareille s'ils ont l'occasion, de même la vengeance sera de mise si vous vous êtes mis à dos les mauvaises personnes. Tout ceci ne fait que rajouter une pression au joueur et crédibilise cet univers, une vrai leçon signée CD Projekt qui maitrise à merveille son RPG.
Habitué de la sérié, vous retrouverez rapidement vos marques en vagabondant dans des forêts labyrinthiques inquiétantes ou en prêtant attention aux différentes élocutions des villageois, cru, drôles ou malsaines, on plonge à nouveau dans l'ambiance très Dark Fantasy qui faisait mouche. Le nombre de quêtes annexes a été revu à la baisse pour miser davantage sur la qualité, même la plus basique comme une tuerie de monstre trouve un intérêt, puisqu'il faudra mener une enquête pour découvrir le meilleur moyen d'annihiler totalement ces parasites. Côté mini jeux, en plus des traditionnels Poker et Combats de tavernes qui ont été totalement remaniés, le bras de fer fait son apparition. Toujours aussi sympathiques, voilà de quoi faire retomber la pression histoire d'infliger quelques raclées quelques humiliations aux téméraires qui pensent pouvoir rivaliser avec un Sorceleur. La nouvelle version du combats à mains nues mise cette fois ci sur le timing, chose que j'ai apprécié, en revanche petit bémol sur le Poker très brouillon, se voulant réaliste, demandant au joueur de simuler un jet de dé, plutôt insipide au final.
Enfin, que ce soit dans la mise en scène parsemé de flashback ou dans son développement, cet épisode s'inspire bien plus de l'univers de Sapkwoski quitte à mettre en avant des personnages importants jamais mentionnés dans le premier opus, un gros plus pour les lecteurs en tout cas.
Au final The Witcher 2 malgré quelques défauts dont une interface affreuse tient toutes ses promesses et même un peu plus, je n'ai pas mentionné la qualité visuelle bluffante du titre au préalable. Quoiqu'il en soit, bien écrit, mature, profond, addictif, mettant le joueur mal à l'aise au travers de dilemmes et de choix cornéliens, nous avons entre les mains un petit bijou, un RPG d'exception d'une qualité rare.
Merci CDProjekt !