Et si Yakuza était la licence la plus représentative de SEGA ?

Il aura fallu des soldes Steam pour que je me frotte à Yakuza, une de ces licences du jeux vidéo auquel je ne m'étais pas frotté. A l'époque, je me suis dit "ok, ça me fera un jeu pour l'été, je vais y passer une cinquantaine d'heure" vers la fin de l'été, je me suis dit que j'allais aller vers les 100 heures. En novembre j'avais dépassé les 200 heures de jeu même si j'avais terminé le jeu depuis longtemps, j'essayais toujours de chopper un ou deux trophées très chaud a obtenir.

Le pire, c'est que le jeu a bien fait chauffer mon PC et je crois que c'est avec GTA V un des deux jeux qui ont testés les limites de mon appareil : Au dessus de ça, c'est le claquage du processeur garanti. (Et c'est pas le moment de changer de PC.)

Premières impressions :

Au départ, j'étais assez étonné par la plastique des cutscenes, ce début interminable où ça parle beaucoup, où les mini-jeux sont assez rares et où j'avais l'impression d'avoir aucune liberté entre les missions tant celles-ci me semblaient cruciales. Jusqu'à ce que je me dise "ho et puis merde" et que j'aille jouer à des bornes Sega en laissant totalement en plan une mission ultra-urgente de l'intrigue principale.

Yakuza, c'est un peu la réponse de Sega au GTA de Rockstar avec un univers très très japonais. On est sur des plus petite map, mais où l'action est très concentrée : tu ne peux pas faire trois pas sans que quelqu'un ne veuille te foutre sur la tronche. De plus le fait d'avoir coupé le jeu en deux villes (le quartier de Kamurocho pour Kiryu et celui de Sotenbori pour Majima) offre quand même un terrain de jeu assez vaste que l'on va arpenter souvent, notamment lorsque le jeu t'offre des récompenses pour avoir courru 10km ou pour avoir bouffé chaque plat de chaque restaurant du jeu. (Oui, j'ai fait ça.)

D'ailleurs chapeau pour Majima : m'étant très peu renseigné sur le jeu, j'ignorais qu'on avait un autre personnage que Kiryu, et lorsqu'il apparait dans une cutscene, je me dis que c'est un futur boss que l'on devra affronter (j'avais à moitié raison) pas un autre personnage jouable avec lui aussi sa ville, son système de combat et ses missions à faire.

J'ai fait la plupart des missions secondaires, ainsi que les deux grosses quêtes "bizness" (sur l'immobilier pour Kyriu et le cabaret à hotesse pour Majima) entre les missions 6 et 12 du jeu. D'ailleurs c'est assez rigolo de voir que les missions bizness racontent une histoire dans l'histoire, avec ses propres personnages secondaires, ses missions et que ça va limite en contradiction avec l'histoire (Majima étant en train de booster l'essort d'un cabaret minable TOUT en s'occupant du plus grand (lol) cabaret de la ville.)

Il faut dire que le système de CP (completion Point) est une sorte de carotte suffisamment motivante pour pousser à tester tous les mini-jeux et enchainer les combats en te disant que si tu atteint tel ou tel petit défi, tu gagnera de quoi te faciliter le reste du jeu. Au final, j'ai fait 93% de ceux-ci.

La folie des mini-jeux

Même s'il y a un scénario principal qui peut occuper des heures (parfois rien qu'à regarder des cinématiques) le coeur d'un jeu Yakuza sera de faire des mini-jeux et à l'instar d'un GTA certains sont des vrais jeux à part (le billard épouse la vraie physique d'un billard, le jeu de baseball demande des réflexes, le jeu de Mah Jong et celui de Shogi vous demande de bien maitriser les règles de ces jeux, etc...)

J'en ai pris conscience après avoir passé une nuit entière sur le jeu de Poker. J'avais passé 5 ou 6 heures dessus, et je me suis aperçu que j'étais devenu accro à ce mini-jeu, quitte à y jouer en plein milieux d'après midi au lieu de bosser. Je me suis dit "ok, mon petit père, faut que tu finisse vite la quête visant à gagner 1 millions au poker sinon tu vas devenir accro." J'ai essayé d'obtenir le plus vite possible j'ai eu cette carotte avant de jeter mon dévolu sur d'autres quêtes (après le jeu de poker devient plus facile lorsqu'on s'aperçoit que l'I.A. ne va jamais bluffer.)

Évidemment, j'ai voulu me frotter aux autres jeux, et c'est là qu'a été le coeur de mes parties. Ceci dit le 100% m'a semblé un horizon inatteignable : il faut littéralement que vous soyez bon à tout, aussi bien à la baston qu'au Poker, au Shogi qu'aux jeux d'arcade SEGA, à la pèche qu'au Mah Jong.

Autre chose, j'ai passé certaines nuits où je finissais de bosser à 1h du matin et à me dire "aller, une partie de Yakuza avant d'aller dormir" mais où j'étais trop crevé pour être bon sur un jeu de rythme, de karaoké ou de réflexe. Ce qui fait que j'ai littéralement passé des heures à faire de la merde et que ça vient s'ajouter aux 235 heures que j'ai passé dessus.

Allez, histoire de tous en parler, je les ai classés en plusieurs catégories.

Ces jeux qui me semblaient facile et ça l'était effectivement :
- Le jeu de pêche. Surtout si on a une bonne canne à pèche. Après ils ont planqués quatre poissons qui poppent rarement, mais je laisse ce problème aux complétionnistes.
- Les jeux de drague par téléphone : une fois qu'on a le coup de main, c'est bon. Il faut juste apprendre à pas tomber deux fois sur la même fille.

Ça semblait dur mais je les ai fini sans trop de soucis :
- Le jeu de fléchette : a la manette, à partir du moment où l'on prend le coup de main on peut enchainer les cibles centrales.

- Des jeux de casino comme la roulette, le cee-lo, le cho-han, le oicho-baku. Notamment lorsqu'on a assez de thune pour vite faire des grosses mises et gagner gros (ou abandonner la partie et recommencer.)
- Les jeux de petites voitures... si on regarde comment les customiser de manière parfaite sur le net. (Même pas honte.)
- Le UFO catcher. Très vite on s'aperçoit que c'est bien plus facile que dans la vraie vie.

Ça semblait facile et en fait, c'était chaud :
- Le jeu de Karaoké, lorsque tu t'aperçois qu'il faut faire du 90% et que ça signifie ne jamais te planter sur certaines chansons. Il y a quelques morceaux où j'ai jamais atteint ce chiffre.
- Les jeux de combats de meuf en bikinis. "Un moyen facile de gagner de l'argent" : mes fesses. Il y a une grosse part d'aléatoire et du mashing-button de l'enfer.

Ça semblait inatteignable, mais à force de détermination, j'ai réussi :
- Tous les jeux d'Arcade Sega, pour le coup, j'ai consacré un article sens critique à chacun d'entre eux : (Fantazy Zone – Space Harrier - Outrun sauf Off-road qui était étonnement super facile.)
- Le Bowling.... mais j'ai regardé sur le net pour trouver la bonne configuration pour atteindre les 3 strikes à la suite.
- Le jeu de Baccarat (faut avoir pas mal de chatte) et le koi-koi. A noter que j'ai kiffé apprendre à jouer à des jeux avec des cartes d'Anafuda.
- Les jeux de danse : au départ je ne comprenais rien au jeu. Il m'a fallut du temps pour les maitriser ET pour réussir à faire des chansons 3 étoiles. Ceci dit il y a trois chansons que j'ai pas fini en niveau difficile + 3 étoiles.
- Le Mahjong (voir plus bas)
- Les combats clandestins : En vrai, comparé aux boss cachés ou à Mister Shakedown, dans l'ensemble ça va, mais je pense que le fait que mes personnages étaient boosté par un entrainement de forcené y est pour beaucoup. Le problème est que soit on est trop faible et on encaisse les échecs de façon très frustrante (surtout que la vie ne revient pas après un combat raté) soit on est méga fort et ça devient un peu facile. Arrivé au niveau B, ça devient juste un enchainement de bagarres pour atteindre le niveau A, ce qui fini par être un peu lassant.

- J'ai laissé tomber :
- Le jeu de baseball : Jusqu'ici j'ai jamais réussi à taper la balle à temps
- Le billard : A ce niveau là, autant apprendre à jouer au billard pour de vrai.
- Le shogi : Je suis déjà mauvais aux échecs... du coup, un jeu qui est encore plus dur, propose des combinaisons très différentes et dont toutes les pièces sont en japonais. Je crois que c'était soit apprendre le Shogi soit le Mahjong et j'ai choisi le Mahjong.

Ceci dit pour gagner le Shogi, les guides de jeux te proposent une solution de fourbe : installer une application de Shogi et transcrire les coups proposé par l'IA de Yakuza et les proposer à l'IA de l'application. Mais du coup, c'est un peu pas moi qui joue et c'était pas super super drôle. J'essayerais peut-être de m'y intéresser lorsque je jouerais à Yakuza Kiwami, histoire de ne pas finir idiot (et de peut-être un peu mieux comprendre Marsh comes in like a Lion.)

Yakuza passion Mahjong :

C'est un peu le dernier défi que je m'étais lancé dans le jeu : apprendre le Mahjong. Il faut dire que depuis gamin ce jeu m'intriguait avec ses tuiles et ses enchainements bizarres. J'ai donc regardé des vidéos de tutos de Mahjong, regardé des guides puis je me suis lancé dans le jeu en ayant pour but de réussir le challenge visant à gagner 10 millions en parties cumulées.

Du coup, s'est installé une routine pendant tous le mois d'octobre/novembre où Yakuza devenait ce jeu de Mahjong où entre deux parties, j'allais faire du farming en bastonnant des gens dans la rue pour booster mes persos afin d'être suffisamment fort pour battre les deux boss cachés (Au final j'ai fini par utiliser la méthode permettant de gagner beaucoup d'argent en quelques heures avec les Mister Shakedown histoire de ne pas passer trop de temps à tenter de battre So et Jo Amon. J'ai boosté mes personnages au niveau 10 ce qui était largement suffisant, en combinant des armes, pour tuer les deux affreux.)

Ce qui était fou c'est d'avoir l'impression de vraiment progresser dans les tactiques de Mahjong et d'apprendre "à la dure" en me confrontant au jeu. Petit à petit, j'ai reconnu les tuiles qu'il fallait que j'écarte et celle que je garde, que je comprenne la règle du Dora et je suis capable de reconnaitre les chiffres de 1 à 9 écrit en japonais. Du reste, il y a pleins de moments où j'ai pas compris pourquoi je ne pouvais pas conclure : il me semblait avoir la main parfaite mais non. Je n'ai pigé qu'à la toute fin que cela venait du fait que j'avais une main ouverte ou pas.

Bref, je suis loin d'être un expert, mais j'aimerais voir ce que je vaux face à des joueurs humains un de ces jours, et je suis content d'avoir réussi ce petit challenge consistant à apprendre un autre jeu.

C'est fort plus Sega que toi :

Après, je pense que c'est vraiment la série la plus représentative de l'esprit de SEGA. Parce qu'il faut se souvenir de ce qu'était SEGA notamment à l'époque où c'était un constructeur de console.

Les mecs affichaient une attitude rebelle qu'on pourrait qualifier de Edgy : c'était eux les plus puissants, ils étaient irrévérencieux ils avaient des jeux badass pas comme ceux de Nintendo qui étaient pour les bébés, leur consoles étaient noires (sauf la Dreamcast) et ils envoyaient des communiqués pour tacler ceux d'en face lorsqu'ils avaient des problèmes de réapprovisionnement. Bref, des thugs. Alors qu'en vrai, les jeux Sega ils étaient surtout très chouette et très colorés, basé sur l'inventivité, et si Sega avait un vrai savoir faire pour des jeux d'arcade durs, la concurrence pouvait aussi balancer des challenges insupportables (les américains ont inventé l'expression "Nintendo Hard" pour parler de jeux limite infaisable.) Sega c'était les faux-méchants.

Et Yakuza, c'est un peu la même histoire, ce sont ces gens hyper forts, qui bastonnent dans la rue et sont empêtrés dans des histoires impossibles et très sombres... mais qui parallèlement sont foncièrement gentils et se retrouvent des missions secondaires où il faut aider un couple à remplir sa grille de mot croisé ou engagent une dinde comme conseiller en immobilier parce qu'ils osent pas le tuer. Les mecs sont toujours sollicité pour aider et ils le font de bon coeur. (Là où dans un GTA, les héros les missions secondaires sont souvent lié aux personnages se retrouvant empêtrés dans des coup foireux. Les gens dans GTA sont soit des pourris soit des fous.)

Même le délire un peu beauf des cartes et des vidéos coquines à collectionner entre dans ce délire "Edgy mais pas trop". Il faut dire que SEGA a casté 30 idols pour servir de trophée (qu'on retrouve sur des cartes ou pour débloquer des vidéos d'elles en bikini) que l'on retrouve dans des tas de missions secondaires. Ce qui fait qu'une fille avait un visage un peu trop différent des autres je me disais "tiens je vais la retrouver en bikini à un moment ou à un autre." Par contre, elles ont UNE seule expression pour la colère et à partir du moment où je l'ai remarqué, ça m'a perturbé.

Autre bonus du jeu, les clins d'oeil aux années 80 vue du coté japonais : alors oui, il y a une intrigue bien tordue autour d'un faux Michael Jackson, et des chansons qui sonnent comme des tubes de l'époque, mais on a aussi des références au crack boursier qui va mettre fin à la bulle économique japonaise, aux files d'attente pour Dragon Quest ainsi que les téléphones Club sans parler de références à des tubes ou des chanteurs en vogue à l'époque. C'est d'ailleurs très intéressant de voir à quel point l'intrigue se fait autour d'une parcelle de terrain à acheter, quand on sait que la restructuration des villes japonaises était un point important de ces années là.

Bref : je pensais y passer un mois, j'en ai passé presque 6, mais j'ai toujours pris du plaisir, même dans les trucs un peu redondant.

J'ai déjà acheté Yakuza Kiwami 1 lors des soldes Steam. Affaire à suivre.

Temps passé :

240,8 heures. (Ce qui constitue à ce jour le 2eme jeu sur lequel j'ai passé le plus de temps sur Steam. Le premier étant Skyrim avec plus de 350 heures)
87% des succès Steam
93,85% de la Completion List du jeu.