Le livre fait des morceaux de livres à emmener sur une île déserte, faute de se contenter d'un seul ou de pouvoir emporter une bibliothèque qui, dans le meilleur des cas, aura déjà servi de radeau

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C'était effrayant, au début. Je voulais juste explorer le processus, apprendre, seule dans mon coin. Puis j'ai repensé à Hubertus, à ses idées, à ce qu'il avait fait. Des stratégies marketing dignes de la guérilla. De curieuses inversions de logique ordinaire. Cette idée japonaise des marques secrètes. La construction délibérée de microéconomies parallèles, où la connaissance importe plus que la richesse. J'ai décidé que j'aurai une marque, mais qu'elle serait secrète. Son image de marque, ce serait juste qu'elle était secrète. Pas de publicité, aucune. Pas de presse. Pas de défilés. Je continuerais à faire ce que je faisais, en restant la plus cachottière possible, en évitant le baratin. Et j'étais très douée pour garder le secret. J'avais hérité ça de mon père également.

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« Ce matin, c'est lundi. Je balaye les cinq femmes du regard. Je sais qu'elles sont là pour des injonctions temporaires. Et je sais, je peux l'affirmer d'ici, qu'elles vivent toutes sous le seuil de pauvreté. La façon dont elles attendent, en silence, sans se parler, l'esprit tout à la raclée que leur mari leur a mise samedi dimanche, ça sent les clientes à emmerdes. Pauline ne pourra pas s'en débarrasser. Et comment je fais, moi, pour trouver cinq excuses à la suite ? Tout le monde va savoir que je mens. Je vais être démasqué avant la pause déjeuner. Pas possible autrement. »

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La société de consommation américaine montrait la même tendance à aller du moins au plus probable, de la différenciation à la monotonie, de l'individualité à une sorte de chaos. Bref, il se surprit à répéter en termes de société ce qu'avait prévu Gibbs : sa culture connaîtrait une mort calorique ; les idées, comme l'énergie calorique, ne seraient plus transmises, chaque élément ayant finalement la même quantité d'énergie. Par conséquent, le mouvement intellectuel s'arrêterait.

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"Vous ... vous êtes qui ?
- Je m'appelle Roy Richards. Je suis le cousin de Nicky Coppola. Et si vous continuez à déconner avec lui, je viendrai vous trouver et je vous botterai le cul. Les uns après les autres. Dehors. Devant tout le monde. C'est bien compris ?"

Les gamins transis, restent bouche bée, tandis que Roy Richards les jauge longuement du regard.

"C'est bien compris ?
- Oui ... Oui, c'est bien compris."

Hochant la tête, Roy Richards se retourne. Les trois garçons le regardent se diriger doucement jusqu'à la porte du bus puis s'éloigner sur le trottoir, dans la lumière exsangue du début de journée. Sous le déguisement de ce cousin d'opérette composé à partir de vêtements empruntés à son frère ainé, Nicolas Coppola avance d'un pas souple, assuré. Au rythme de deux mesure de cowbell et d'un petit funk démantibulé. Ponctués par un breakbeat qui vient sonner une charge de cuivres tonitruants.

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« Le monde est petit, dis-je.
- Quand on le fourre dans un cimetière, oui.» Marvin Breed était gras et vulgaire, malin et sentimental.

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Le vieux camé a trouvé la veine... le sang s'épanouit dans le compte-gouttes comme une fleur chinoise... l'héroïne court en lui et soudain l'enfant qui jouissait au creux de sa
main il y a un demi-siècle resplendit, immaculé, à travers la chair délabrée, embaumant la cabane d'un parfum sucré de noisettes, l'odeur des adolescents en rut...
Combien, combien d'années ainsi enfilées sur cette aiguille de sang ?

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au cœur du moi de chacun il était censé exister quelque chose d'irréductible et d'inviolé. Faux, dit Delgado, "chaque personne est un composé transitoire de matériaux empruntés à l'environnement." Le mot important était "transitoire" et il ne parlait pas d'années, mais d'heures. Il citait des expériences durant lesquelles des étudiants (...) devenaient hallucinés en quelques heures. Sans le village entier, la jungle entière, pour occuper la cavité, ils n'avaient plus d'esprit

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Dans le cas somme tout improbable où sa visiteuse inconnue verrait d'un mauvais œil la consommation de marijuana, Doc s'activa, une bombe de désodorisant de supermarché à la main, emplissant le bureau d'un atroce et épais brouillard aux notes florales synthétiques. La porte s'ouvrit et entra alors, juste ciel, cette incroyable beauté, même avec la visibilité réduite et tout.

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« Vous trouvez pas que ce serait sympa si la vie, c'était comme dans la série ? J'ai beaucoup pensé à ça. Ils travaillent tous ensemble. Tout le monde s'entend bien. Il y a de l'amour, c'est sûr, mais pas le genre d'amour qui brise les gens, ou qui détruit les choses. Un amour de petit chiot. Personne ne souffre. Ils sont simplement tous ... amis. Ça ne serait pas mal, je crois. Une vraie bonne vie, conclut-il en riant. avec un rire strident de petit chien. Mais je suis stupide. »

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« Nous avons du temps avant que Sirius, -(Maskelyne, tout rouge d'avoir chanté) que diriez vous si je dressais le vôtre maintenant, et vous le mien plus tard ?
- Quoi ? »
Mason se dirige vers l'ouverture de la tente.
« Votre Thème astral, Mason. L'avez-vous jamais établi ?

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« J'ai vu de mes propres yeux des cadavres d'écolières ébouillantées vivantes dans un château d'eau par mes concitoyens très fiers, à l'époque, de lutter contre le mal à l'état pur. » C'était véridique. Billy avait eut le droit au spectacle des corps bouillis à Dresde. « Et j'ai, de nuit, cherché mon chemin (...) avec des bougies confectionnées à partir de la graisse d'êtres humains assassinés par les pères et frères des écolières brûlées vives. Les Terriens sont sûrement la terreur de l'univers

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Puis le rabbin se fait entendre :
« Regardez, ils ont The Queen Is Dead des Smiths, dit-il. La chanson I Know It's Over. "Oh mother, I can feel / The Soil falling over my head ..." Ce pressentiment d'être enterré pourrait être vraiment intense.
- Par pitié, pas Morrissey, marmonne le médecin en roulant des yeux. Vous avez une super vidéo d'exécution ratée et vous voulez la gâcher avec du Morrissey ?

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ATTENTION : ça spoile !
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Nous avons trouvé le moyen de rendre les gosses immortels, mais le traitement leurs est fatal - « L'opération a parfaitement réussi, mais le patient a succombé »...

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- Pensez à cela, ajouta-t-il, tout aussi soûl qu'elle. Toute une société occulte de suicidés ratés, et qui tous gardent le contact grâce à un système secret de correspondance. Que peuvent-ils bien se raconter ?
Il secoua la tête en souriant, il se leva de son tabouret en titubant, et alla pisser, disparaissant dans la foule dense. Il ne devait pas revenir.
Œdipa resta assise là, plus seule que jamais. Elle était la seule femme, dans une salle pleine d'homosexuels soûls.

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(pour clore un chapitre consacré à une poupée gonflable)

Quant à l'artifice à cent cinquante balles oublié par Antoine sur un banc de square ou dans un café tapageur, il resta, telle l'humanité en temps de guerre, introuvable.

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« Pour savoir se battre, il faut commencer par se battre, et j'ai calculé un jour qu'en entrant chez les amateurs, j'avais déjà derrière moi un millier de "combats". Certains des gosses avec qui j'ai grandi étaient des enfants bien élevés qui allaient à l'école, portaient des vêtements propres et avaient des parents respectables. Pour eux, une bagarre, c'était tout un événement. Ce n'est pas de cette façon qu'on apprend à se battre. »

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La vie ne dure qu'un instant, il faut avoir la force de la vivre en faisant ce qui nous plaît le plus.
Dans ce monde fugace comme un rêve, vivre dans la souffrance en ne faisant que des choses déplaisantes est pure folie. Ce principe, mal interprété, peut toutefois être nuisible, aussi ai-je décidé de ne pas l'enseigner aux jeunes gens...
J'adore le sommeil. En réponse à la situation actuelle du monde, je pense ce que j'ai de mieux à faire est de rentrer dormir chez moi.