Parallel

Annotation :

[1] Il y a d'abord des similitudes en termes de structure narrative, au premier arc typé "feeling good" succédant une rupture dramatique marquante.

Mais bien plus encore, tous deux mettent en scène des parias, dont les univers respectifs heurtent...

Annotation :

... la bien-pensance sociétale. C'est dans cette optique que les liens familiaux, par-delà ceux du sang, prennent toute leur importance.

À ceci près que là où Goodfellas misa sur un abandon final empreint d'ironie, Boogie Night se conclura de façon plus optimiste. [1]

Annotation :

[2] Si Dragon tenait déjà le haut du pavé, sa suite tient de l'éclosion en fanfare : un monde étendu, une écriture subtile et mature... quand bien même il y perdrait en humour et poésie.

Ce dernier point n'est toutefois pas absolu, l'empreinte folle d'une filiation touchante comme remuante...

Annotation :

... accroissant la portée d'un univers on ne peut plus prometteur.

Alors à la croisée d'une ampleur épique et d'un héritage familial marquant, le parallèle avec L'Empire contre-attaque émerge : si les dynasties et ressorts peuvent différer, leur parenté, aussi ténue soit-elle, fait sens. [2]

Annotation :

[3] Avec pour toile de fond commune une terre d'accueil riche en ascensions tumultueuses, Scarface et Le Parrain II partagent bien des points.

La comparaison est d'autant plus logique que chacun traite de l'isolation, croissante, de leur sujet : malheureusement...

Annotation :

... Tony Montana fera montre d'une écriture profondément grossière, au point d'invalider toute cohérence et saborder le moindre soupçon d'empathie.

Tout le contraire de l'accession au sommet de Michael Corleone donc, dont la dramatique solitude finale s'adjugera une ironie aussi cruelle que révélatrice. [3]

Annotation :

[4] Première date-clé au sein de la Triade de l'épouvante-fantastique, Alien posait les bases d'une gestion du cadre hors du commun : en dépit d'un budget des plus modestes, les couloirs exiguës et sombres du Nostromo composait une ambiance sacrément oppressante...

Annotation :

... un terrain de jeu rêvé pour un Xénomorphe se fondant à la perfection dans le décor. Le procédé se reproduit également dans The Thing, à ceci près que c'est désormais la blancheur immaculée de l'Antarctique qui confère au long-métrage un carcan idéal.

Mais bien plus encore que cet environnement hostile à l'homme, et le théâtre confinant qu'est la station de recherches, l'antagoniste sans-visage qu'est la Chose fera des personnages-mêmes une panoplie de réceptacles pervers à souhait...

Annotation :

... de par sa capacité à détruire l'unité de ses victimes du jour. Dernier rejeton du lot, l'actioner-référence qu'est Predator ne versera pas dans pareil biais malsain, celui-ci optant pour un hors-champs des plus malins au cœur d'une jungle suffocante à souhait - et avec laquelle son sujet ne fera qu'un. [4]

Annotation :

[5] Délaissant tout faux-semblant et enjolivement, Le Tombeau des Lucioles est de ces souvenirs traumatisants, lui qui aura dépeint d'un poétisme mortuaire le Japon de 1945.

Mais si son titre préfigurait déjà de sa teneur, les mots de Seita résonnent bien plus encore, eux qui tiennent de l'inauguration funestement prémonitoire...

Annotation :

... un procédé qui se répétera des décennies plus tard, par-delà les vagues de l'océan Pacifique dans un registre intimement différent.

Enclin à l'humour noir comme acide, Lester Burnham ne fera ainsi pas de mystère quant à son devenir : néanmoins, ici point de désespoir-roi, le récit s'adjugeant un crescendo ironique ô combien mordant. [5]

Annotation :

[6] En dépit des coups du sort et des mésententes, Jambes Brogan aime plus que tout son fils : sur la route de la prison fédérale d'Otisville, il lui conte alors ce que pourrait être sa vie s'il fuyait vers l'ouest avec son concours.

Un nouveau départ, difficile mais possible, et la promesse de beaux lendemains : toutefois, ce long monologue s'en tiendra aux contours du songe…

Annotation :

… trouvant ainsi un écho par-delà la frontière canadienne : usée par les affres de la vie et leurs discordes, Diane Després décide de confier son fils à une institution publique.

Ce trajet éprouvant sera toutefois précédé d'un rêve éveillé poignant, la somme des espoirs magnifiés mais vains d'une mère l'aimant malgré tout. [6]

Annotation :

[7] Sous ses dehors intimidants, Jacky oscille sur le fil : car par-delà le trafic d'hormones et sa carrure imposante, ses fêlures et secrets dictent sa violence et ses errances.

Émasculé dans son enfance, son histoire n'évoque que trop bien...

Annotation :

... celle de Julian, mafieux américain de son état reclus à Bangkok.

Assujetti à l'influence castratrice de sa mère, celui-ci trouvera en finalité une rédemption difficile, marquée du sceau de sa propre impuissance. [7]