Cover Seb C. - Liste commentée : Joués en 2022

Liste de

73 jeux vidéo

créee il y a plus de 2 ans · modifiée il y a environ 1 an

Divinity: Original Sin II - Definitive Edition
8.4

Divinity: Original Sin II - Definitive Edition (2018)

Sortie : 31 août 2018. RPG, Stratégie tour par tour

Jeu sur Nintendo Switch, PlayStation 4, Xbox One, PC, Mac, iPad

Seb C. a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

En gros drogué aux CRPG modernes, je me devais de commencer l'année par un second run sur cet excellent jeu, dont la version Definitive traînait injustement intouchée dans mon backlog. Pour l'occasion, je me suis lancé en mode Tacticien, un mode de difficulté particulièrement élevé, sans doute le plus dur jamais proposé par un jeu Larian (à mon sens, le mode Normal de ce jeu équivalait déjà au mode Tacticien de son précédesseur, donc pas surpris). Même s'il me donne régulièrement envie de balancer mon PC par la fenêtre tellement la plupart des combats semblent absurdement impossibles au premier abord, force est de constater qu'il s'agit d'une manière intéressante de redécouvrir le jeu, dont les nombreux pièges retors forcent à exploiter chacune de ses (très) nombreuses mécaniques. Les combats au tour-par-tour, déjà au cœur de l'expérience en mode Classique, tirent ici toute la couverture à eux, transformant chaque affrontement en puzzle tactique ne laissant pas le plus petit droit à l'erreur. Pour les amateurs, penser Into The Breach à l'échelle d'un RPG de 150 heures en ligne droite : on y sue des hectolitres de sang et de sueur, presque chaque affrontement exige d'être recommencé plusieurs fois, avec une énorme importance accordée à l'anticipation et aux synergies entre les personnages. Entre deux pétages de plombs tactiques dont la résolution est incroyablement gratifiante, Original Sin 2 brille toujours par ses aspects RPG et quest design, particulièrement aboutis : son écriture brillante, ses ramifications scénaristiques tentaculaires et souvent passionnantes, la totale liberté accordée dans la manière de résoudre la moindre quête sont même mis en valeur par la difficulté du jeu, qui se transforme dans sa globalité en une sorte de gigantesque partie de jeu d'échecs aux règles multiples et interconnectées. Outre l'aspect stratégique exceptionnellement riche (valorisé par les innombrables classes, possibilités d'évolution et synergies possibles entre les styles de combat, mais aussi par l'intelligence machiavélique des contraintes du mode Tacticien pour chaque combat), Original Sin 2 s'épanouit dans la communication perpétuelle entre le combat et les à-côtés, avec une narration tellement fouillée et complexe que je me suis surpris à prendre des notes régulièrement tant les enjeux s'accumulent au fil de la progression. Peut-être ma meilleure expérience dans le genre depuis une bonne dizaine d'années malgré un journal de quêtes toujours à l'ouest.

Hitman 3
7.8

Hitman 3 (2021)

Sortie : 20 janvier 2021. Action-Aventure, Infiltration, Réflexion

Jeu sur PC, PlayStation 5, Xbox Series X/S, PlayStation 4, Xbox One, Nintendo Switch

Seb C. a mis 7/10.

Annotation :

Hitman 3 est un peu à la trilogie moderne ce que Contracts fut à la trilogie originale : du rab' de luxe, entre le vrai nouvel épisode et la grosse extension bien dodue. Il compense son rythme ronronnant par un gameplay toujours aussi solide, et de modestes mais sympathiques twists d'ambiance ou de gameplay. Par rapport à ses deux précesseurs immédiats, c'est clairement un jeu moins ambitieux, plus ramassé, avec "seulement" 5 niveaux à la superficie relativement réduite, et qui essaye de se recentrer sans succès sur un scénario global de toute façon ni très clair, ni très intéressant. Comme fin de trilogie, j'aurais espéré mieux, mais même en étant (un peu) décevant Hitman 3 reste un très bon jeu, qui capitalise brillamment sur ses acquis : les niveaux sont sublimes, s'y perdre est toujours un plaisir qui prend presque le pas sur le gameplay réel tant le fan connaît par cœur la recette. Les level artists et level designer de Io Interactive continuent tranquillement de prouver qu'ils sont les meilleurs du monde avec des zones aussi agréables à regarder qu'elles sont intéressantes à explorer. Alors tant pis pour cette impression d'en faire trop vite le tour, tant pis pour ce manque de maps (même pas de nouveaux niveaux inédits en 1 an de vie, j'aurais été prêt à payer, mais rien, nada, que pouic à part des modes Escalade payants), tant pis pour la légère impression de déjà joué : même en service minimum, Hitman 3 domine sans effort et reste un jeu d'infiltration toujours aussi unique, sublime et stimulant, sur lequel je sais que je vais passer de nombreuses heures - que ce soit sur ses niveaux propres ou ceux du 1 et du 2, directement inclus et qui invitent naturellement à être redécouverts par leur seule présence. A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire, mais on triomphe quand même.

Elex
5.8

Elex (2017)

Sortie : 17 octobre 2017. RPG, Aventure, Action

Jeu sur PC, PlayStation 4, Xbox One

Seb C. a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Pendant que le monde attend Elden Ring, une poignée de déviants attend Elex II, dont moi. L'occasion de refaire le premier, que je n'avais pas retouché depuis 2018, en choisissant un nouveau style de jeu et une faction différente. Malgré une fin de partie trop facile et tirant inutilement en longueur, c'est toujours le même plaisir : le game design n'a rien perdu de sa précision et de sa cohérence, les mécanismes de progression de leur incroyable potentiel de stimulation. J'ai découvert de nouveaux lieux étonnants dont je ne me doutais pas de l'existence malgré mon précédent run de 60h, un tout nouvel embranchement de quête fondamental (menant à la destruction d'une ville, oupsi), je suis allé plus loin dans les quêtes de compagnons qui possèdent des arcs narratifs vraiment denses, j'ai déverrouillé de nouvelles compétences qui changent assez radicalement l'approche des combats et j'ai été presque davantage séduit par la qualité du scénario, franchement bien pensé et proposant une alternative intéressante aux récits post-apo classiques. La dimension tournant autour de l'elex comme drogue et son illustration dans les mécaniques de jeu, notamment, est intéressante et apporte un vrai plus par rapport aux précédents jeux des développeurs. Tout dans ce jeu fleure bon l'amour du RPG allemand, dans ses nombreuses qualités comme dans ses petits défauts qui pourtant ne ternissent en rien l'expérience. Un petit diamant brut dans lequel j'engloutis les heures avec le même appétit qu'à sa sortie, en espérant que sa suite ne subira pas le syndrome Risen 2.

Ring of Pain
7.2

Ring of Pain (2020)

Sortie : 15 octobre 2020. Jeu de cartes, Roguelike/Roguelite

Jeu sur Nintendo Switch, PC, Mac

Seb C. a mis 7/10.

Annotation :

Après m'être injecté du Slay the Spire en intraveineuse pendant plusieurs mois, j'ai eu envie de tenter un nouveau jeu de cartes et ai jeté mon dévolu sur Ring of Pain, qui a reçu pas mal de nominations dont une à l'IGF 2021. Sans surprise, c'est de la bonne came : on comprend tout de suite comment on joue, les parties sont rapides, l'équilibre entre hasard et tactique est plutôt réussi et surtout, le concept est à la fois original et efficace. Disposées sur un cercle qui s'étend en profondeur, les cartes peuvent être des objets à ramasser pour améliorer nos stats, des potions ou des ennemis, que l'on peut attaquer ou contourner en faisant tourner le cercle, ce qui déclenche alors une attaque d'opportunité de ces derniers s'ils sont au premier plan. Les mécaniques sont assez riches, avec pas mal de petites finesses qu'il faut prendre en compte avant chaque action (ennemis qui tirent depuis l'arrière plan, qui vous suivent avant d'exploser...) et des synergies entre les différentes parties d'équipement qui peuvent donner lieu à des stratégies rigolotes et encourageant une certaine prise de risque (prendre cet objet intéressant ou en attendre un meilleur, augmenter la vitesse au détriment de la défense, fuir par cette carte sortie ou s'autoriser encore un combat avant de passer au niveau suivant, etc). A sa sortie, le jeu s'était fait un peu taper dessus à cause de sa difficulté paraît-il trop punitive, mais ce problème semble aujourd'hui réglé. Un très plaisant candidat au tuage de temps, qui, sans atteindre la profondeur et la qualité de l'équilibrage d'un Slay the Spire, reste très amusant, addictif et suffisamment bien fichu pour qu'on enchaîne les parties sans voir le temps passer.

God of War
8.2

God of War (2018)

Sortie : 20 avril 2018. Action-Aventure

Jeu sur PlayStation 4, PlayStation 5, PC

Seb C. a mis 7/10.

Annotation :

Le risque quand on pose enfin ses pattes sur un jeu vendu comme le chef d'oeuvre ultime des temps passé, présent et à venir, c'est qu'on soit quand même un peu douché une fois la manette en main. Bon, globalement, j'ai aimé, et je ne nierai pas non plus que ce God of War en impose violemment en termes de mise en scène, de doublages, de finitions (surtout sur la version superior PC que j'ai fait), ni même qu'il propose un gameplay beat them all très fin, technique et jouissif. Non, ce qui m'a plus embêté dans God of War est qu'il s'agit d'un jeu sans âme. Un jeu génial, mais un peu froid et impersonnel dans son génie. J'ai lancé la partie en mode Normal, connaissant la réputation d'exigence de la série, et c'était vraiment beaucoup trop facile : la campagne, tout comme les quêtes secondaires, ne sont qu'un long tutoriel bourré de features optionnelles et variablement polluantes compte tenu de leur inutilité (le loot, les améliorations, en gros toute la dimension RPG totalement facultative et pourtant perversement "obligée" car omniprésente) qui ne sont qu'un amuse bouche vers une quête end-game inversement difficile constituée de boss optionnels où le gameplay décolle enfin (et où on transpire à grosses gouttes). La narration est chouette, mais trop occupée à cocher des cases : le tandem père-fils n'est qu'un duplicata industrialisé de tous les duos de héros de jeux d'action-aventure de son époque (j'ai été plus touché dans le genre par la relation Monkey-Trip de Enslaved, ou Jade-Peyj de BG&E, par celle, très écrite et prévisible, de Kratos-Atreus). Le gameplay d'action-aventure est également souvent frustrant si on le rapporte à ce qu'il promet dans l'introduction, dans le sens où Kratos passe (sans raison autre que le respect du bon vieux cahier des charges) de dieu surpuissant pouvant soulever des montagnes à vulgaire Lara Croft bodybuildé se transformant en pousse-caisses ou monte-échelles, à la faveur notamment de nombreuses énigmes aussi simplistes que relou. Clairement, ça reste de la belle ouvrage, et sans doute que j'aurais du lancer la partie directement en mode Difficile pour ne pas avoir l'impression de m'endormir toutes les trois secondes face à la facilité dérisoire de tous les combats, qui reste le point du jeu qui m'aura le plus déplu. Dans ma "to-redo" en NG+ Difficile pour vraiment profiter de l'aspect BTA, dont l'excellence n'est autrement pas suffisamment exploitée.

The Legend of Zelda: Breath of the Wild
8.7

The Legend of Zelda: Breath of the Wild (2017)

Zeruda no densetsu: Buresu obu za wairudo

Sortie : 3 mars 2017. Action-Aventure

Jeu sur Nintendo Switch, Wii U

Seb C. a mis 7/10.

Annotation :

Histoire de parfaire ma culture, je retente un run après un premier contact en 2017 (20h tout de même) qui m'avait laissé froid. Je crois que le plus gros souci que j'ai avec ce jeu, outre le fait que je ne le trouve pas très joli (avis très personnel, même si le hardware de la Switch est clairement à genoux), est qu'il s'agit d'un jeu d'action/aventure et non pas d'un RPG, alors que tout dans ses mécaniques semble appeler plus de profondeur. En faisant davantage l'effort de me conformer à des mécaniques que je persiste à trouver bien reloues (l'aspect périssable de l'équipement, l'obligation de cuisiner des tas de merdouilles, les énigmes basées sur la physique qui devraient selon moi être interdites par une charte internationale du game design, et globalement la tonalité très enfantine et balisée de la narration), je dois admettre avoir enfin réussi à prendre un certain plaisir. Le monde est immense et réussit relativement bien à renouveler les enjeux de la progression, l'exploration est plutôt satisfaisante une fois qu'on prend le pli, et la totale liberté accordée dans à peu près tous les domaines rend l'expérience parfois fascinante. Je reconnais qu'en termes de game design, l'exploit qu'a réussi Nintendo de maintenir de véritables mécaniques de progression au sein d'un système dépourvu d'évolution du personnage est assez impressionnant. Je trouve quand même que le jeu est bien trop vaste et vide pour son propre bien, outre l'aspect techique pénible quoique honorable pour de la Switch. Bon, ça c'est fait, maintenant que j'ai fait amende honorable, je vais pouvoir me mettre à Elden Ring. Ce qu'il ne faut pas faire, des fois...

Elden Ring
8.9

Elden Ring (2022)

Sortie : 25 février 2022. Action-Aventure, RPG

Jeu sur PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One, Xbox Series X/S, PC

Seb C. a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Globalement, c'est bien un Dark Souls en monde ouvert, avec toutes les qualités (surtout) et les défauts (un peu) des Souls canoniques. Même système de jeu à base de stats à améliorer au fur et à mesure, même gameplay de combat, mêmes bruitages et identité sonore, même narration opaque, mêmes loots étranges que l'on décrypte au petit bonheur la chance. Et, en fait, c'est très bien comme ça. Le jeu me semble légèrement régresser d'un point de vue technique par rapport à DS3, ce qui s'excuse amplement au vu de l'immensité du monde explorable et ne constitue pas un frein, d'autant que le jeu tourne désormais à 60 FPS constants sur PC après la vague de patchs, ce qui me suffit amplement. Elden Ring nous balance des panoramas turbo-poétiques par paquets de douze, des donjons planqués labyrinthiques dans le plus pur esprit de la série, des murs illusoires, des boss bizarres avec ou sans mise en scène dont certains surgissent par surprise, des messages au sol pour la plupart trollesques qui contribuent à aider à décompresser (et parfois sont réellement utiles). Tout ça, dans un écrin artistique d'une absolue pureté, avec un univers immense, tout en reliefs, bourré de recoins à explorer qui, quand ils ne cachent pas des objets bizarres et intrigants, des monstres flippants ou d'énigmatiques mystères dont on ne sait même pas s'ils appellent à être résolus, ébahissent par leur recherche visuelle, à tel point qu'on s'en prend continuellement plein la vue et que les nombreux moments de respiration agissent comme autant d'occasions de profiter d'un paysage à la beauté hypnotique. Au début, j'étais parti pour râler un peu sur une certaine facilité du jeu, ce qui résulte pourtant d'une grande qualité du jeu : sa faculté à laisser le joueur papillonner pour farmer à son rythme et trouver des boss à sa mesure. Mais finalement, j'en suis arrivé à un bon gros mur de difficulté bien hardcore où tous les chemins semblent mener à la mort, et où je sais que même aidé par d'autres joueurs, je vais en chier un maximum et devoir apprendre à recommencer, encore et encore, des boss devenus réellement durs, qui demandent un réel apprentissage dans une ambiance bien oppressante. Elden Ring est un pélerinage, une invitation à l'introspection et au dépassement de soi, le même poème solitaire que ses prédécesseurs, en plus grand, et, le plus important, en pas plus vulgaire.

Vampire Survivors
7.3

Vampire Survivors (2022)

Sortie : 20 octobre 2022. Action, Roguelike/Roguelite

Jeu sur PC, Mac, Xbox One, Xbox Series X/S, iPad, iPhone, Android, Nintendo Switch, PlayStation 4, PlayStation 5

Seb C. a mis 6/10.

Annotation :

J'ai fini par craquer comme apparemment 99,9% de la population mondiale, et effectivement ce petit "idle shooter" est une grosse drogue. Dans la plus pure essence du genre, on se contente des 4 touches fléchées pour déplacer son personnages, tandis que les armes s'utilisent automatiquement et s'améliorent au fil des ennemis vaincus. La courbe de difficulté semble un peu faire n'importe quoi, ce qui est le propre des jeux en accès anticipé, mais pour 2 euros, difficile de se sentir floué. Pas forcément le genre d'expérience vidéoludique dont on ressort grandi, on se sent même un peu sale à y enchaîner les heures, mais c'est toujours moins mauvais pour la santé (et pour le portefeuille) qu'un paquet de clopes.

Syberia 3
5.2

Syberia 3 (2017)

Sortie : 20 avril 2017 (France). Aventure, Réflexion, Point’n’click

Jeu sur PC, Mac, Xbox One, PlayStation 4, Nintendo Switch, Android, iPhone

Seb C. a mis 3/10.

Annotation :

Le jeu ayant eu assez mauvaise presse, je ne peux pas dire que j'aie été surpris en découvrant enfin ce troisième épisode près de 20 ans après avoir fait les deux premiers. Ayant aimé dans ma jeunesse la plupart des jeux d'aventure de Benoît Sokal (les Syberia mais aussi L'Amerzone, L'Ile noyée...), je partais bien disposé à tolérer au jeu ses faiblesses, d'autant que c'est pour moi un passage obligé avant "The World Before" qui semble autrement réussi. Malheureusement, je ne peux que seconder les critiques assassines que le jeu se tape depuis 2017. Le plus gros problème de ce jeu est sa maniabilité véritablement infecte, que ce soit au clavier/souris ou au pad : on passe son temps à se prendre des murs, à aller où on ne veut pas, à chercher son curseur qui disparaît, à tenter plusieurs fois de manipuler un inventaire qui répond mal, à interagir par erreur avec des objets ou des personnages placés derrière des morceaux de décor, j'en passe. La jouabilité est tellement foirée que le seul fait de progresser est pénible et suffirait à lâcher l'affaire. Mais ce n'est pas tout... Visuellement, le jeu est terne, avec une 3D temps réel des années 2000 : les modèles sont anguleux, les animations robotiques, les textures sont pauvres et les effets d'ombre sont affligés d'un scintillement permanent. Là où on voit vraiment l'étendue du je-m'en-foutisme des dévs, c'est dans la présence d'un bouton "pause" qui affiche juste "pause" par-dessus le jeu qui continue à tourner (épique) et dans l'absence nette d'indication de sauvegarde automatique, ce qui fait qu'en l'absence de sauvegarde manuelle, on quitte le jeu sans trop savoir où on reprendra la prochaine fois... mais en sachant, en revanche, qu'on ne pourra zapper aucun dialogue ni cut-scene, fonctionnalité pourtant présente depuis 1832 dans tous les jeux du genre. Un pur sabotage et un gros doigt d'honneur aux fans historiques comme aux nouveaux joueurs, dans lequel surnagent une bonne OST et le chouette travail de la doubleuse de Kate Walker, ce qui est malheureusement loin de suffire. J'ai tenu deux heures.

Flynn: Son of Crimson
6.6

Flynn: Son of Crimson (2021)

Sortie : 15 septembre 2021. Action-Aventure, Plateforme

Jeu sur PC, Mac, Xbox One, PlayStation 4, Nintendo Switch

Seb C. a mis 7/10.

Annotation :

Tenté au hasard de son arrivée dans le Humble Trove, Flynn: Son of Crimson est un platformer indé à la sauce pixel art comme il en tombe presque tous les jours. Sans dire que le jeu se différencie absolument du tout-venant de ce genre surreprésenté, je dois quand même admettre que ça a été une bonne expérience. Le jeu dose très progressivement ses mécaniques, commençant de façon très simple pour pouvoir être pris en main par le plus grand nombre, pour étoffer pas-à-pas son système de jeu de façon intéressante, avec des compétences, combos, des twists de level design... qui enrichissent le gameplay et maintiennent l'envie d'avancer. Artistiquement assez charmant, le jeu se dote de jolis décors colorés mais lisibles, d'animations mignonnes et d'un habillage d'ensemble élégant (carte du monde navigable à la Rayman 1, aspect aventure discret et efficace avec des PNJ avec lesquels parler sans que cela ne vire à la contrainte...). Dans le genre, un titre très sympathique, dont la difficulté progressive et le constant enrichissement en mécaniques plutôt abouties font qu'il est réellement agréable d'avancer et de déverrouiller de nouveaux niveaux ou de nouvelles compétences. Recommandable à moins d'avoir déjà une ludothèque qui déborde de jeux de ce genre.

Hero's Hour
6.5

Hero's Hour (2022)

Sortie : 1 mars 2022. Stratégie tour par tour

Jeu sur PC

Seb C. a mis 5/10.

Annotation :

Hero's Hour est une sorte de relecture indé de Heroes of Might and Magic III (ou plutôt II, vu les graphismes) qui me faisait de l'oeil depuis longtemps. Développé en quasi-solo, le jeu en reprend les mécaniques principales en transformant les combats en sortes de temps réel semi-idle : les unités se tirent la bourre automatiquement, on n'a la main que sur leur placement (relativement inutile) et les sorts (pour le coup assez importants). Malheureusement, l'essai n'est pas vraiment transformé, la faute à une dimension RNG trop prépondérante, à un équilibrage étrange et, surtout, à une interface relativement illisible et des innovations mécaniques obscures. Là où HOMM vise une forme de clarté absolue concernant les mécaniques de recrutement de troupes et de construction de ville, Hero's Hour a tendance à préférer une forme de complexité inutile, tant et si bien que même après plusieurs heures de pratique, pas mal de fonctions aussi basiques que le recrutement et l'achalandement des villes en troupes restent difficilement compréhensibles, et l'interface clairement fouillis n'aide pas. On reste un peu avec le sentiment que le développeur a inutilement cherché à innover sur une formule qui drague pourtant exclusivement le nostalgique, à qui il aurait suffi de proposer quelque chose de beaucoup plus évident et fidèle au game design original des HOMM. L'aspect assez dépouillé de l'ensemble, l'absence de mode campagne et, également, l'impression tenace que l'IA est mystérieusement avantagée en envoyant des convois permanents de héros harceler notre ville en renouvelant leurs troupes beaucoup plus rapidement qu'à leur tour laisse globalement l'impression d'un jeu non seulement pauvre en modes de jeu, inutilement compliqué, mais aussi injustement difficile. Un rendez-vous pas complètement manqué, mais qui risque de laisser sur leur faim les fans de ce genre très particulier ; pour ma part, je ne pense pas m'acharner et retourner tranquillement sur l'excellent mod communautaire de Heroes III "Horn of the Abyss".

Final Fantasy XV
6.5

Final Fantasy XV (2016)

Fainaru Fantajī Fifutīn

Sortie : 29 novembre 2016. Action, RPG

Jeu sur PlayStation 4, Xbox One, PC, Streaming

Seb C. a mis 5/10.

Annotation :

Allez, un p'tit JRPG, ça fait longtemps, on sait jamais, sur un malentendu ça pourrait... Wow, wow, qu'est-ce que c'est que ce boys band habillé tout en noir ? Pourquoi on me dit d'aller demander à des tenanciers de stations-service des contrats de chasse ? Pourquoi je roule en bagnole sur des routes désertes où les rares véhicules qui circulent ont des moteurs totalement silencieux ? Pourquoi la bouffe est mieux modélisée que les personnages ? Pourquoi, alors que le père du héros vient de mourir, mes potes geignent pour aller dormir à l'hôtel à 18h ? Pourquoi me montre-t-on une guerre alors tout ce que je peux faire c'est nourrir un chat sur un ponton en allant lui pêcher un poisson ? Pourquoi me propose-t-on d'améliorer une arme qui fait 43 de dégâts alors que j'ai déjà la même qui en fait 178 ? Pourquoi je dois aspirer ces cristaux dont la limite est fixée à 99 ? Pourquoi le message dit "Un Final Fantasy pour les nouveaux venus" alors que l'interface dégueule dès la troisième minute de messages de tutos et de menus incompréhensibles ? Pourquoi il y a de jolis espaces naturels mais à la première occasion le jeu me demande de me farcir des espèces de zones industrielles désaffectées dégueulasses ? Pourquoi le jeu me demande d'appuyer sur le bouton de garde alors que je suis déjà à terre ? Pourquoi le jeu crashe toutes les 10 putain de minutes ? Pourquoi il y a des cinématiques bizarres qui me donnent l'impression de prendre une série TV en marche sans rien comprendre ? Pour ce dernier point, j'ai la réponse, FF15 a été conçu pour être consommé en parallèle d'autres médias, dont un film (rien ne l'indique en jeu, j'ai dû aller chercher sur internet). Pour le reste, et malgré certains points sympathiques comme l'originalité de l'aspect "road trip", les combats en temps réel dynamiques, et des doublages français étonnamment bien interprétés, FF15 m'a très vite rappelé pourquoi je ne jouais plus beaucoup aux RPG japonais. C'est bien dommage, car il y a quelque chose dans ce jeu qui m'attire nettement plus que FF13, ne serait-ce que dans l'originalité de l'enrobage façon Jack Kerouac emo-gothique assez rigolo.

Amped 3
5.9

Amped 3 (2005)

Sortie : 2 décembre 2005 (France). Sport

Jeu sur Xbox 360

Seb C. a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

La sortie de Shredders m'a donné envie de rebrancher ma Xbox 360 pour retoucher à Amped 3, très sous-estimé jeu de glisse dont le tort principal a été de ne pas être une simulation comme ses deux prédécesseurs, en se vautrant dans l'arcade bien débile à la SSX. 17 ans après (!), je continue de trouver que le jeu est bourré de qualités, au point de rester l'un de mes titres du genre préférés, et j'ai de nouveau halluciné sur l'aspect scénario et narration. Amped 3 nous demande de libérer nos alliés d'un développeur véreux de jeux vidéo, qui tient en otage ses employés dans un zeppelin au-dessus de la montagne pour leur faire faire un "mélange de RPG, de FPS et de golf". La progression propose de nombreuses cinématiques réalisées sous forme de fausses pubs, d'imitations manga, de stop motion en pâte à modeler, de parodies de jeux rétro, de clips de rap, le tout dans une VF à l'humour très travaillé qui continue de me faire rire comme un idiot. Amped 3 doit être le seul jeu de snow existant à pouvoir se targuer d'avoir son scénario en point fort, et rien que pour ça, je ne peux toujours pas m'en défaire après toutes ces années.

Narita Boy
6.2

Narita Boy (2021)

Sortie : 30 mars 2021. Action-Aventure

Jeu sur PC, Mac, Linux, Nintendo Switch, PlayStation 4, Xbox One

Seb C. a mis 4/10.

Annotation :

Dans la famille des jeux rétro synthwaves clignant de l'oeil aux geeks des années 80, je demande un énième représentant : Narita Boy, un étrange mélange entre Tron, Eric Chahi et Dave Gilbert. On y incarne un adolescent aspiré dans son ordinateur, qui se retrouve à devoir, en quelque sorte, sauver ses composants (personnifiés par des avatars pixellisés) d'une mort certaine. Sur le papier, ça a l'air super bien. En pratique, je suis resté désespérément hermétique. Tout d'abord, il faut aimer lire, beaucoup. Dès la première minute de jeu, Narita Boy nous envoie d'invraisemblables pavés de texte dans une VF imposée à la limite du ridicule, qui semble constamment hésiter entre pastiche et sérieux et bourre son lexique de termes incompréhensibles, dont des tas de noms propres inutiles. Ce ne sont pas les premiers, mais les développeurs échouent à comprendre un élément de base lorsqu'on développe un jeu-hommage aux années 80 : accorder au joueur le contrôle immédiat de son personnage, et non lui retirer systématiquement les commandes pour des dialogues, des cut-scenes, des écrans de tuto toutes les 3 secondes. Personnellement, je trouve ça insupportable, et ici aggravé donc par le fait qu'on ne puisse pas jouer dans une autre langue que le français, phénomène malheureusement assez courant dans les jeux indés qui imposent une traduction pourrie tout en sachant qu'elle a été réalisée à l'économie. Le reste du jeu semble être une sorte de platformer/action à la Flashback, avec malheureusement des contrôles flottants et des séquences d'action qui tirent inutilement en longueur, sans réel plaisir dans la prise en main. On a également différentes jauges, pouvoirs... qui sont assénés avec la même finesse que les dialogues et introduits avec des pavés de tutos désespérants. Malgré une direction artistique assez jolie (parfaitement mise en valeur par une magnifique séquence d'intro) il y a des chances que, si vous avez déjà joué à ce genre de jeu, il vous sorte rapidement par le nez. Le fait d'y retrouver toutes les maladresses les plus récurrentes (maniabilité flottante, rythme insaisissable, contrôle inconstant du personnage, priorité laissée à un scénario mal écrit...), comme si les développeurs n'avaient pas vraiment l'intention de s'adresser à un public mais faisaient plutôt une private joke, a achevé de me rendre l'expérience antipathique.

Immortals: Fenyx Rising
6.5

Immortals: Fenyx Rising (2020)

Sortie : 3 décembre 2020. Action-Aventure

Jeu sur PC, PlayStation 4, Xbox One, Nintendo Switch, PlayStation 5, Xbox Series X/S, Streaming, Streaming

Seb C. a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Stupeur et tremblements : je me suis amusé sur un open-world Ubisoft ! Evacuons tout de suite le sujet qui fâche : oui, ce jeu est une repompe de Zelda BOTW. C'est vil, c'est sale, ça transpire à tout instant la copie et ce n'est pas le jeu qui va me réconcilier avec l'ancien artisan breton qui m'a donné les meilleurs jeux de mon enfance. Maintenant, tout bien considéré, j'ai quand même beaucoup plus envie de défendre ce jeu pour son éloignement des standards habituels Ubi, pour son attachement à faire évoluer une formule qui sentait bien trop le rance (quasiment tous les open world de leur catalogue, en fait) et en faire quelque chose de plus mûr, de plus tourné vers l'intelligence du game design que vers le remplissage neuneu de quêtes identiques et sans charme. Et du charme, le jeu en a ! Immortals: Fenyx Rising est mignon comme tout, ses couleurs sont chatoyantes, l'univers est incroyablement choupi, bien loin du sérieux martial auquel nous a habitué l'éditeur ces dernières années. Mais surtout, le jeu est donc amusant, et m'a vraiment pris au dépourvu à ce niveau. Le monde est ultra-touffu, on ne fait pas un pas sans tomber sur un point d'intérêt, dont beaucoup consistent en des sortes d'énigmes environnementales ou physiques plutôt gentillettes, mais souvent bien conçues et gracieusement intégrées à l'univers (accompagnées bien évidemment d'une tonne de combats relativement simplistes mais pas désagréables). Jouer à ce jeu donne l'impression de farfouiller dans un grand coffre à jouets chez mamie : c'est un peu désuet, un peu fourre-tout, les Playmobil côtoient des pièces de Lego orphelines et des figurines patinées, mais bon sang, qu'est-ce que ça fait plaisir d'y fouiner à la recherche de son petit bonheur. On a enfin l'impression d'un jeu Ubi conçu par des game designers et non des commerciaux... Il reste évidemment plein de petits problèmes, en tête desquels un apparent manque d'identité qui reste toujours gênant sur le long terme, et un humour niais BIEN LOURD, mais l'effort global de game design est tel que je ne peux saluer l'effort. A tester pour les curieux : même un adulte pourra oublier l'aspect très enfantin du titre pour y trouver une proposition de monde ouvert plutôt rafraîchissante, emballée dans un écrin technique étonnamment convaincant sur PC. Une petite reco de principe pour encourager le geste.

Mass Effect: Legendary Edition
8.6

Mass Effect: Legendary Edition (2021)

Sortie : 14 mai 2021. RPG, Action

Compilation sur PC, PlayStation 4, Xbox One, PlayStation 5, Xbox Series X/S

Seb C. a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Individuellement, je mets 8 à chaque Mass Effect, et je ne sais pas si j'arriverai au bout de cette trilogie remastérisée, j'ai pour l'instant juste passé quelques heures sur le premier (j'aimerais bien faire la trilogie complète, mais le reste de mon backlog risque de tirer la tronche). C'est donc un 9 de principe pour cette compilation, qui propose "simplement" la meilleure saga de RPG de la génération PS360 dans un seul pack avec des ajouts que j'ai trouvés étonnamment pertinents. C'est le premier Mass Effect qui demandait le plus gros travail de ravalement, et de ce point de vue, le contrat est amplement rempli : support manette sur PC (enfin !), éclairages très nettement affinés donnant un nouveau charme aux environnements, gestion optimum des résolutions supérieures au 1080P d'origine, petits ajouts qui prouvent qu'il y a eu du travail par ailleurs (mode photo en caméra libre assez propre notamment). Evidemment, le jeu accuse un peu son âge, et certaines mécaniques fastidieuses du jeu original sont restées telles quelles, mais dans l'ensemble, ça passe très bien et même un joueur découvrant la trilogie en 2022 ne devrait pas être rebuté, à moins d'être vraiment très exigeant sur la technique. J'ai également apprécié la façon dont les 3 jeux ont été reliés entre eux, surtout grâce à un nouveau système de succès qui ajoute des récompenses pour ceux qui font la trilogie entière sous certaines conditions. Sachant que cette compilation remastérisée inclut tous les DLC de chaque jeu (sauf 1 ou 2 de toute façon pas bien folichons), cette Legendary Edition, avec ses centaines d'heures de jeu de rôle/TPS de grande qualité, est une véritable affaire que je recommanderais aux anciens comme aux nouveaux, en ramenant à une époque pas si lointaine ou Bioware était encore le roi du genre. C'est presque triste, mais même aujourd'hui, il n'y a pas mieux sur le marché.

Cliff Empire
6.7

Cliff Empire (2018)

Sortie : 26 avril 2018. Simulation, Stratégie temps réel, City-builder

Jeu sur PC

Seb C. a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Petit retour sur ce city-builder indé, un de mes jeux réguliers depuis des années. Développé par une personne seule, Cliff Empire propose une gestion entre Anno et Sim City sur de toutes petites cartes où l'optimisation de l'espace est le défi numéro un. Le jeu prend en compte énormément de paramètres, autant qu'un AAA du genre, mais condense le tout sur des zones de jeu réduites qui transforment les parties en casse-têtes mathématiques délicieusement stimulants. J'ai beau connaître désormais par cœur les (nombreuses) mécaniques qui président à l'atteinte et au maintien d'une ville prospère, le nombre de paramètres à prendre en compte, la cohérence qu'ils tissent entre eux, l'attention nécessaire à chaque pan de l'économie, de la santé, de la production... demandent toujours beaucoup d'attention tout en laissant le loisir d'observer sa petite ville se développer de manière très esthétique. Le jeu a ses petites errances d'ergonomie, ses légers déséquilibres, et son plus gros défaut reste pour moi qu'il se repose trop en fin de partie sur le commerce entre les différentes villes, obligeant le joueur à optimiser à mort les imports/exports entre ses propres quartiers : en l'absence de commerce extérieur, l'exercice peut rapidement devenir très délicat et 99% du temps, une défaite sera imputable à un déséquilibre commercial entre les 2 ou 3 régions que l'on doit gérer simultanément sur la même carte, ce qui donne lieu à des situations légèrement absurdes. Mais, d'un autre côté, cet aspect fait encore plus ressortir l'aspect gestion ultra exigeant, à la limite du puzzle-game bien velu. Au vu du tarif pratiqué (10€ hors promo, autant dire gratos vu la richesse proposée), c'est un petit tour de force, et sans doute le meilleur rapport qualité-prix dans le genre.

The Elder Scrolls V: Skyrim
8

The Elder Scrolls V: Skyrim (2011)

Sortie : 11 novembre 2011. RPG, Action-Aventure

Jeu sur PC, Xbox 360, PlayStation 3, Nintendo Switch, PlayStation 5, Xbox Series X/S, PlayStation 4, Xbox One

Seb C. a mis 6/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Une envie de RPG fantasy m'a donné l'occasion de tester Skyrim avec le pack "The Phoenix Flavour", compilation grassouillette de 824 mods visant davantage à proposer une amélioration massive fidèle à l'expérience originale qu'à revoir le gameplay, ici globalement inchangé malgré quelques tweaks intéressants. J'aurais aimé y retrouver certains mods que j'ai apprécié par le passé, comme les mécaniques de survie ou les contraintes de voyage rapide ici absentes, mais globalement, cette collection permet de redécouvrir le jeu sous un nouveau jour assez flatteur, avec des graphismes sensiblement améliorés et un niveau de difficulté un peu plus stimulant, entre autres améliorations plus ou moins évidentes. Une agréable manière de revenir sur un RPG qui garde pour atout majeur, en 2022, son univers très immersif et son côté sandbox plein de possibilités. L'installation avec Wabbajack est également très pratique et facile, à condition de récupérer un abonnement premium à Nexus Mods.

Project Zero : La Prêtresse des eaux noires
6.8

Project Zero : La Prêtresse des eaux noires (2014)

Zero: Nuregarasu no Miko

Sortie : 30 octobre 2015 (France). Action-Aventure, Survival horror

Jeu sur Wii U, Nintendo Switch, PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One, Xbox Series X/S, PC

Seb C. a mis 6/10.

Annotation :

Project Zero était l'une des meilleures licences de survival horror des années 2000. Je garde un souvenir ému des deux premiers épisodes sur Xbox, à une époque où le genre était dominé par les Japonais (Silent Hill, Forbidden Siren) et n'hésitait pas à foutre réellement la trouille tout en proposant des mécaniques de gameplay exigeantes, loin de ce que l'on nous ressert aujourd'hui. S'inspirant largement du cinéma fantastique nippon à la Nakata, Miike ou Kurosawa, le tout premier jeu a su imposer un concept original (les ennemis sont des fantômes qu'il faut vaincre en les prenant en photo aux bons moments) et une ambiance poisseuse très fidèles à ses modèles cinématographiques. Au fil des années, la série est devenue une exclusivité Nintendo, profitant de l'engouement autour du motion gaming tout en s'asagissant un peu histoire de ne pas faire fuir le large public de ces consoles. Pour son arrivée sur PC, Koei Tecmo a choisi de porter le dernier épisode en date, sans doute autant pour ne pas trop faire ressentir le poids des années à ceux qui découvriraient la série, que pour rentabiliser une version qui, on peut s'en douter, n'a pas dû connaître le succès escompté eu égard à son support de sortie, la Wii U... Ce choix est à double tranchant : le jeu n'a effectivement pas trop vieilli techniquement (même s'il reste assez old school), avec surtout des personnages très détaillés et expressifs, mais en contrepartie, il propose sans doute une expérience moins radicale que les premiers épisodes. Les développeurs ont choisi d'insister sur le côté ludique de l'expérience, en multipliant les combats, devenus par ailleurs très longs et assez faciles. La tension en prend un coup, sans compter que les décors sont éhontément recyclés en imposant bien trop d'allers-retours gratuits. En y ajoutant les nombreuses aides à l'orientation, le côté très "couloir" du level design et un scénario-prétexte dont l'intérêt diminue au fil de la progression, j'ai eu davantage l'impression de jouer à un Pokémon Snap à thématique J-Horror qu'un véritable survival horror comme pouvaient l'être les premiers épisodes. Le core gameplay et la direction artistique restent vraiment chouettes, avec une ambiance sonore et visuelle cinématographique très réussie, mais j'ai regretté le manque de radicalité de l'expérience comparée aux premiers épisodes. Correct si on découvre la série, mais un peu dommage.

The Stanley Parable: Ultra Deluxe
7.8

The Stanley Parable: Ultra Deluxe (2022)

Sortie : 27 avril 2022. Aventure, Inclassable

Jeu sur PC, PlayStation 4, Xbox One, Nintendo Switch, PlayStation 5, Xbox Series X/S

Seb C. a mis 7/10.

Annotation :

Je considère Davey Wreden comme l’un des game designers les plus inspirants de notre époque, et j’ai encore un souvenir émerveillé de The Stanley Parable bien sûr, qui a bientôt 10 ans, et plus encore de son petit frère The Beginner’s Guide, qui en a 7. Deux walking simulators en apparence simplistes, qui avaient prouvé être de passionnantes mise en abyme de la création de jeu vidéo, voire de la création de manière générale, en proposant au joueur de se mettre dans la tête d’un concepteur de façon imagée, ouvertement comique pour The Stanley Parable, plus émotionnelle et cérébrale pour The Beginner’s Guide. Cette version « Ultra Deluxe » de TSP est une sorte de mouture étendue et refondue sous Unity, proposant plus d’embranchements et de blagues dans l’exacte veine de l’original mais en plus long. Pour résumer pour ceux qui ont fait l’original, il y a donc un contenu indépendant auquel on accède par une zone clairement indiquée, ainsi que quelques modifications du contenu de base. Par rapport au jeu de 2013, c’est également techniquement plus propre. En tant que gros fan de TSP, j’ai apprécié redécouvrir le jeu tout en profitant des nouveautés, dont la plupart sont astucieuses et prolongent l’expérience de façon cohérente ; par contre, j’ai été un peu déçu par leur aspect redondant et leur léger manque d’audace, surtout si on les compare au feu d’artifice de créativité que Wreden avait offert avec The Beginner’s Guide. L’humour et la réflexion théorique sont plaisants, mais ne volent pas très haut, et, concernant le nouveau contenu, arrivent rapidement à un point de redite pas très agréable, quand les blagues commencent à patiner et à se répéter en boucle de façon trop ostentatoire. Au final, tout dépend du public que l’on est : les fans de la première heure se réjouiront sans doute de retrouver ce walking simulator comico-intello en regrettant un manque de prise de risque et peuvent soustraire un point, tandis que ceux qui découvrent se retrouvent clairement avec une version définitive immanquable d’un jeu qui gagne toujours à être connu, et peuvent en ajouter un. De mon côté, je pense que le prix promo demandé pour un joueur de l’original est déjà un peu élevé. Choisis ton camp, camarade.

Danganronpa V3: Killing Harmony
8

Danganronpa V3: Killing Harmony (2017)

New Danganronpa V3: Minna no Koroshiai Shin Gakki

Sortie : 29 septembre 2017 (France). Visual Novel

Jeu sur PlayStation 4, PS Vita, PC, Nintendo Switch, iPad, iPhone, Android, Xbox One

Seb C. a mis 6/10.

Annotation :

Comme ses prédécesseurs, ce troisième épisode « canonique » nous propose d’incarner l’un des lycéens forcés à participer à une tuerie de masse où il s’agit, après chaque meurtre, de démasquer le véritable coupable sous peine de game over, à travers une alternance de phases de dialogue, d’enquête et de « tribunal » où il faut avancer les bons arguments pour dévoiler le meurtrier. Comme toujours dans la série, les configurations des différents crimes sont assez tirées par les cheveux et demandent une bonne dose de réflexion pour déceler le vrai du faux. Par rapport au deuxième épisode que j’avais trouvé trop verbeux et trop obsédé par le « plot twist » au détriment de la cohérence d’ensemble, Danganronpa V3 fait un effort pour se hisser au niveau de la cohérence et de la simplicité du premier jeu : pendant la première moitié du jeu, le rythme se montre maîtrisé et l’équilibre entre dialogue et enquête, appréciable. Les scénaristes se font évidemment un malin plaisir à foutre du retournement de situation à tous les étages, mais évitent la plupart du temps de franchir la limite de l’absurde comme cela m’avait semblé trop souvent être le cas sur Danganronpa 2. Malheureusement, ce troisième épisode est trop long (40 heures en avançant à un bon rythme) et cède dans sa deuxième moitié au même craquage de slip que son prédécesseur direct, avec des meurtres bourrés de révélations improbables et perpétrés dans des configurations tellement spécifiques qu’elle perdent tout ancrage dans la réalité, ce qui donne l’impression de suivre un scénario de plus en plus fumé qui tient plus du shônen pour ado trop imaginatif que du véritable jeu de détective. Globalement, la formule fonctionne toujours, et j’ai même trouvé le jeu plus réussi et plus cohérent que le 2, mais on perd quand même de vue, encore une fois, le côté essentiel et mécaniquement impeccable du premier jeu. Restent un casting de lycéens tarés assez attachant et bien sûr l’ambiance caractéristique de la série, avec un humour « weeb adulte » assez noir et cru, bourré d’allusions sexuelles plus ou moins malsaines qui continue de faire mouche ; ainsi que, pour la première fois, une VF d'assez bonne facture (même si pas sans coquilles) qui se vautre avec soin dans une vulgarité aussi crasse que drôle. Etrangement, j'ai même trouvé beaucoup plus impactant de lire les innombrables grossièretés du jeu en langue française.

Little Nightmares II
7.6

Little Nightmares II (2021)

Sortie : 11 février 2021. Aventure, Plateforme, Réflexion

Jeu sur PlayStation 4, Nintendo Switch, Xbox One, PC, PlayStation 5, Xbox Series X/S

Seb C. a mis 5/10.

Annotation :

Pour cette suite au puzzle platformer horrifique inspiré des jeux Playdead (Limbo, Inside), Tarsier s'adjoint les services de Supermassive, les développeurs d'Until Dawn que j'ai été bien surpris de retrouver au générique. Cela allait annoncer du lourd... Ou pas. J'ai trouvé que Little Nightmares II faisait tout moins bien que son prédécesseur : l'ambiance est moins lourde, le gameplay moins organique, il y a beaucoup de séquences en mode "ventre mou" (couloirs trop longs, scènes sans animation, niveaux mal remplis...) qui donne la sensation que le jeu n'a pas été terminé. Sensation malheureusement accentuée par un nombre important de petits ou gros bugs, de phases de gameplay mal introduites et mal réglées, et d'une gestion de la profondeur nettement plus problématique que le premier jeu où on est plus souvent qu'à son tour conduit à mal apprécier les distances. L'atmosphère reste plutôt pas mal, toujours dans ce style "cauchemar d'enfant" assez convaincant, mais reste curieusement aseptisée et souffre d'une mise en scène en retrait, avec moins de moments marquants que son prédécesseur et un fort aspect de redite en plus. Je passe rapidement sur l'édition "Deluxe" qui rajoute un DLC d'une durée de moins d'une minute, ainsi que l'existence d'une Enhanced Edition qui a la même tronche et crashe toutes les 10 minutes... Bref, Little Nightmares II est un jeu correct, mais clairement pas au niveau du premier, et a l'air d'avoir souffert d'une gestation compliquée qui se ressent durement manette en main.

Rayman Redemption
7.9

Rayman Redemption (2020)

Sortie : 19 juin 2020. Plateforme

Fangame sur PC

Seb C. a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Œuvre d'un seul développeur, Rayman Redemption est une réinvention du tout premier Rayman de 1995, celui qui reste à mes yeux le meilleur d'une série pourtant déjà excellente. Basé sur la version PC, ce fangame ambitieux reprend le gameplay, les niveaux, tous les sprites d'origine, pour en proposer une relecture plus moderne, en profitant au passage pour gommer les rares défauts du jeu, notamment en termes de pics de difficulté. En résulte une pure expérience pour quiconque a connu et apprécié le Rayman des débuts : le level design est astucieux et enrichi, les capacités sont intelligemment tweakées (la course est disponible dès le début, l'hélicoptère est désormais infini, de nouveaux pouvoirs sont déblocables), il y a des collectibles spéciaux ultra-planqués qui demandent de remettre en marche ses réflexes de pro-gamer de Rayman 1, plus de niveaux, des succès, une boutique pour acheter des améliorations et des skins... Les nouveautés sont ultra-complètes, allant de l'essentiel au cosmétique, et, plus important, elles sont bien implémentées et cohérentes par rapport au game design. La philosophie du jeu est inchangée, c'est toujours un platformer 2D avec pas mal d'exploration, ici mise en avant par davantage encore de "triggers" planqués (une caractéristique essentielle de l'original) qui déclenchent l'apparition de plates-formes ailleurs dans les niveaux. La progression est très naturelle, les niveaux sont bien construits et bien revus tout en restant suffisamment fidèle aux originaux, les nouveautés s'intègrent harmonieusement à l'ensemble. Esthétiquement, le jeu n'a pas été modifié d'un poil : les graphismes, les sons, les musiques, les écrans de chargement sont fidèlement repris, et on les retrouve toujours aussi charmants et colorés malgré le passage des années. Seules quelques musiques supplémentaires semblent de trop, mais c'est chipoter tant ce boulot dantesque est un véritable appel du pied à la nostalgie, en proposant de plus un adoucissement de la difficulté (et une prise en main impeccable du pad) qui le rend accessible au plus grand nombre. Un véritable indispensable pour les fans du Rayman primordial et un titre à découvrir pour ceux qui voudraient parfaire leur culture tout en profitant d'une philosophie de game design plus contemporaine.

Cyberpunk 2077
7.4

Cyberpunk 2077 (2020)

Sortie : 10 décembre 2020. Action, RPG, FPS

Jeu sur PC, PlayStation 4, Xbox One, Streaming, PlayStation 5, Xbox Series X/S, Navigateur

Seb C. a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Soyons clair : Cyberpunk 2077 n’est pas un RPG, mais un jeu d’ « action-aventure » (c’est marqué sur la boîte, je ne sais pas ce qu’il faut de plus). C’est un point important pour bien profiter du jeu, de même que le jouer dans sa version désormais patchée (1.5) et sur un PC solide pour profiter de sa technique de pointe. Ces trois conditions comprises et acceptées, je passe ma foi un très, très bon moment. La première grande réussite du jeu, c’est de proposer un GTA-like dans un univers unique, loin des habituelles villes américaines des jeux Rockstar : Night City est somptueusement modélisée, propose des ambiances variées et crédibles, on ressent vraiment la ville, sa personnalité, son caractère à la fois délabré, vivant, dystopique. Le choix de la vue à la première personne, et avec celui-ci, le fait de rester en contrôle de son personnage pendant les cinématiques, rend l’expérience intensément cinématographique, où l’aspect « rôliste » passe surtout par la transmission du sentiment d’être acteur de l’histoire du jeu. Laquelle est l’autre point fort du titre, en s’écrivant avec une plume bien plus exigeante que la moyenne du genre, où chaque personnage a sa propre backstory, où tout est fait pour nous expliquer que l’univers existait avant nous et continuera de vivre après notre passage. Les rencontres sont fortes, les PNJ puissamment incarnés, chaque conversation est faite comme un petit film avec une motion-capture à la pointe et un doublage (y compris français) incroyablement soigné. J’ai toujours eu du mal avec les jeux CD Projekt qui souffrent en général d’une narration en champs/contrechamps lourdauds, mais ici, l’artillerie lourde de mise en scène, couplée à une écriture romanesque prenante, rend l’expérience souvent fascinante. Reste le gameplay, pas sans intérêt, qui propose une sorte de mélange entre du GTA-like et du Deus Ex, le level design et les missions proposant de multiples approches sur lesquelles les compétences n’ont un impact que limité, mais quand même suffisamment satisfaisant pour rendre la dimension RP consistante à défaut d’être poussée. Et, punaise, que le jeu est beau. Cyberpunk 2077 déçoit si on le prend comme un RPG pur, mais en tant que jeu d’action-aventure en monde ouvert, il éclate la concurrence : j’étais venu pour le gameplay, je suis resté pour l’histoire, les personnages et l’univers. Toujours loin d’être parfait, parfois longuet, avec de petits soucis de rythme, ça reste un jeu qui m’a bien cueilli.

Tormented Souls
7.3

Tormented Souls (2021)

Sortie : 27 août 2021. Action-Aventure, Survival horror

Jeu sur PC, Nintendo Switch, Xbox One, PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox Series X/S

Seb C. a mis 7/10.

Annotation :

En cette période de disette de survival horrors, il est toujours bon de se tourner vers les indés. Tormented Souls s'inscrit dans la lignée du récent Song of Horror, autre bonne surprise réalisée par une petite équipe : même amour manifeste du genre, même niveau de finition étonnamment élevé, mêmes inspirations bien digérées. Tormented Souls reprend la formule Resident Evil à la lettre en proposant un beau travail sur la caméra, qui se déplace sur des axes précalculés, ainsi que sur les décors, de splendides intérieurs cossus finement détaillés et éclairés, où chaque salle, chaque couloir possède son propre trait distinctif. Concrètement, le jeu est structuré en une unique bâtisse aux innombrables pièces que l'on déverrouille progressivement, à coups d'énigmes à résoudre, d'allers-retours, de déverrouillages de portes... Du classique, porté ici par un travail maniaque sur un level design tentaculaire qui m'avait déjà filé le tournis à même pas la moitié de la progression. J'ai assez vite craqué et ai sorti la soluce, car le jeu demande un sens de l'orientation en béton accompagné d'une excellente capacité de mémorisation pour se rappeler les différents obstacles laissés de côté, que l'on revient vaincre avec les outils que l'on glane progressivement. Le niveau de difficulté est très élevé, notamment à cause de la rareté des munitions pour les armes (indispensables pour bolosser des monstres très résistants et agressifs) et un nombre faramineux d'énigmes qui doivent constituer 75% du temps de jeu, dans la plus pure essence du survival horror des années 90 et peut-être même en encore plus dur (ou alors c'est moi qui me suis ramolli). Tormented Souls, non content d'être vraiment inquiétant grâce à ses superbes ambiances visuelles et sonores, envoie un challenge global que je placerais quelque part entre "à l'ancienne" et "total masocore" selon vos affinités avec le genre, tout en proposant une indéniable qualité de conception et de production, presque à la hauteur du remake de RE2 par Capcom. Seuls certains points pèchent : il faut accepter un character design moche et des dialogues ridicules portés par de très mauvais acteurs amateurs, ce qui a le don de sortir du jeu, surtout lors des cinématiques. Mais ça reste un titre assez recommandable.

Turnip Boy Commits Tax Evasion
6.6

Turnip Boy Commits Tax Evasion (2021)

Sortie : 22 avril 2021. Action, Aventure, RPG

Jeu sur PC, Mac, Linux, Nintendo Switch, Xbox One, Xbox Series X/S, iPad, iPhone, Android

Seb C. a mis 6/10.

Annotation :

Topé dans un Humble Monthly, Turnip Boy est un petit Zelda-like indépendant très court (3h) mais impeccablement réalisé et tout aussi bien rythmé, dans lequel on incarne un navet devant réaliser diverses missions pour les habitants de son espèce de village-potager. Le titre vient du fait que l'on se retrouve à larbiner pour le maire en raison d'impôts impayés, et l'on croise régulièrement des références au fait que les autres habitants sont financièrement dans la dèche, beaucoup essayant de s'arracher des bouts de terrain hors de prix ou se lamentant sur leur impossibilité à accéder à la propriété. Notre héros est également étrangement muet, se voit affublé d'espèces de cernes qui lui donnent un air au bord du burn-out plutôt fendard, et l'un des objectifs du titre consiste à trouver un maximum de factures dans le décor pour les déchirer une à une... L'humour est sympa et bien dans l'air du temps, mais sert cependant uniquement de toile de fond à un gameplay autrement très classique, à base de pouvoirs à déverrouiller, de petits puzzles et de boss mignons. Le jeu bénéficie d'une jouabilité impeccable et d'une ambiance décontractée rigolote, et se voit pourvu d'une version française juste parfaite (chose très rare dans le genre) qui part dans ses propres délires, avec des références culturelles parfois bien de chez nous qui m'ont fait plus d'une fois esquisser un sourire. A son tarif normal (13 €), ça fait cher l'heure de jeu, mais dans un bundle ou en soldes, ce Turnip Boy vaut le coup pour un après-midi de détente sans prise de tête.

Remothered: Tormented Fathers
5.9

Remothered: Tormented Fathers (2018)

Sortie : 30 janvier 2018 (France). Aventure, Survival horror

Jeu sur Nintendo Switch, PlayStation 4, Xbox One, PC, Wii U

Seb C. a mis 3/10.

Annotation :

Voilà le premier chapitre d'une série de jeux d'horreur épisodique développée principalement par une seule personne, le Chris Darril donnant son nom au studio de développement. Sur le papier, Tormented Fathers promet beaucoup, avec un style littéraire au premier abord assez réussi : grand manoir gothique à explorer, scénario complexe avec beaucoup de journaux à étudier, héroïne d'âge mûr un peu gauche qu'on sent vulnérable, etc. Tout semble indiquer qu'on se lance dans une expérience assez posée, dans un style plus proche d'un jeu d'aventure classique et avec une atmosphère assez singulière. J'ai d'ailleurs passé les premières minutes de jeu sous le charme, avec une belle cinématique d'introduction qui pose une vraie patte, notamment en termes de character design et de doublage (ce qui a été un vrai bol d'air frais à la sortie de Tormented Souls, autre jeu d'horreur indé pas vraiment gâté de ce point de vue), mais aussi en termes de scénario, en distillant un voile de mystère qui invite à être percé. Et puis boum, au bout de trente minutes, le jeu dévoile son gameplay... un vulgaire jeu du chat et de la souris entre notre héroïne et l'occupant des lieux, un petit vieux à poil sous son tablier. Cette mécanique de jeu principale commet la triple erreur d'être à la fois obscure, frustrante et répétitive, ce qui aboutit à une absence totale de fun (et d'angoisse) : le vieux passe son temps à se téléporter n'importe où, la spatialisation sonore aux fraises empêche de savoir où il se trouve, la maniabilité est très rigide en imposant le ciblage très précis des objets et autres cachettes pile au milieu de l'écran sans réticule pour s'aider... La progression et les énigmes manquent de logique compte tenu de l'objectif de se barrer du manoir, on avance sans trop comprendre, le fait d'être sans cesse interrompu par le vioque m'a rendu fou au bout de 15 minutes et la plupart du temps de jeu semble passée à faire des allers-retours entre des cachettes en espérant que le vioque s'en aille (ce qu'il met des plombes à faire). Je dis "semble", car j'ai tenu péniblement 1h en tout, avant d'aller vérifier sur Youtube que tout le jeu était bien ainsi, ce qui est apparemment le cas. Malgré l'aspect artistique étonnamment clean et mature, c'est donc pour moi un titre bien parti mais qui se sabote tout seul, et dont le créateur a d'ailleurs récemment sorti le deuxième épisode sous une pluie de critiques acerbes. Un énorme potentiel gâché.

Encased
6.2

Encased (2021)

Encased: A Sci-Fi Post-Apocalyptic RPG

Sortie : 7 septembre 2021. RPG

Jeu sur PC, Mac, Linux, Xbox One, PlayStation 4

Seb C. a mis 6/10.

Annotation :

Encased est un petit CRPG à l'isométrique indé, issu de la vague de crowdfunding des années 2010, qui était passé sous mon radar, entre autres parce qu'il est de dimensions beaucoup plus modestes que les mastodontes de la "trinité Kickstarter" (PoE, D:OS, W2). C'est un jeu étrange, qui fait beaucoup de choses bien, voire très bien (surtout compte tenu de son équipe réduite) : le système de jeu est à la fois riche et clair, la narration est efficace sans être verbeuse, la liberté d'action et de choix est totalement raccord avec les exigences du genre, et même les graphismes sont assez séduisants, dans un style post-apo coloré plutôt inspiré, lisible et propre. Dans ses premières heures, Encased fait penser à Underrail en plus joli, ce qui est sans doute l'un des plus beaux compliments qu'un RPG puisse recevoir. C'est intéressant, plutôt imaginatif, solide d'un point de vue mécanique, et l'ensemble se prend très facilement en main, notamment grâce aux menus et à l'interface qui m'ont offert une petite masterclass d'élégance et d'ergonomie. Malheureusement, le titre a aussi souffert d'une gestation compliquée, avec une période d'accès anticipé qui aura soulevé beaucoup de mécontentement, avec plein de défauts dont on trouve les traces aujourd'hui encore. Le quest design est souvent très imprécis, les objectifs peu clairs, et la narration s'autorise des ellipses bien foireuses qui font qu'on ne comprend absolument rien à certains événements clés : difficile de comprendre, par exemple, pourquoi le jeu choisit de passer sous silence un bond de deux ans dans le futur à un certain stade de la progression, ou pourquoi les arrivées dans certains lieux semblent si peu naturelles. On sent qu'Encased a été terminé à la hâte, et c'est terriblement dommage parce que les bases sont là, et solides. Même la traduction française, qui m'a souvent donné des sueurs froides sur ce genre de projet, est ici plutôt bonne. Un titre à tenter en soldes, et en étant préparé à potentiellement décrocher après quelques heures à cause d'un aspect clairement "pas fini" qui m'a fait enrager vu le potentiel.

A Short Hike
7.8

A Short Hike (2019)

Sortie : 30 juillet 2019. Aventure

Jeu sur PC, Mac, Linux, Nintendo Switch, PlayStation 4, Xbox One, PlayStation 5, Xbox Series X/S

Seb C. a mis 7/10.

Annotation :

A Short Hike est un petit jeu indépendant dans lequel on incarne une petite pingouine en vacances sur une île, qui se met en tête de gravir la montagne locale dans le but d'avoir du réseau pour passer un appel. Seul hic, ça demande d'avoir de la force et il va donc lui (nous) falloir récupérer des collectibles en explorant et en réalisant des petites missions pour les habitants de l'île. Le concept est inoffensif mais ça fonctionne parfaitement, entre l'île très vallonnée qui donne envie d'être explorée, les contrôles immédiats, les dialogues bref et amusants, et les différentes activités (chasse au trésor, jeu de ballon, course de hors-bord, et bien sûr le fait de planer tranquillement vers la rive quand on a grimpé). C'est mignon, c'est frais, ça dure deux heures maximum et pourtant, même après avoir accompli notre mission, on revient sur l'île pour fouiner dans tous les coins à la recherche de ce qu'on aurait raté. Adorable, littéralement.

Doom Eternal
8.1

Doom Eternal (2020)

Sortie : 20 mars 2020. Action, FPS

Jeu sur PC, PlayStation 4, Xbox One, Nintendo Switch, Streaming, PlayStation 5, Xbox Series X/S

Seb C. a mis 6/10.

Annotation :

Loin de moi l'idée de nier les excellentes sensations de shoot, la rapidité enivrante de l'action et la beauté des graphismes, qui forment ensemble un tout à la fois élégant, brutal et jouissif. Mais l'attrait d'un Fast FPS, et d'un Doom en particulier, réside pour moi dans le côté essentiel et dégraissé de l'expérience. Or, Doom Eternal, quoique meilleur sur le papier que la plupart de ses concurrents (y compris du Doom 2016 que j'ai adoré), est étrangement bouffi de mécaniques secondaires : plates-formes, puzzles, améliorations d'armes, écrans de codex et de tutos par dizaines. Pendant la première heure de jeu, j'ai été interrompu presque toutes les deux minutes par des écrans de texte massifs, des icônes incompréhensibles, des cinématiques obscures, des indicateurs de défi qui m'ont donné la nausée et l'impression tenace de jouer à un jeu qui voulait trop en faire au détriment de la cohérence de l'expérience. Je cherche dans le genre une action sans prise de tête, sans élément parasite, ce que proposait son prédécesseur et plein d'autres jeux indé du genre (l'an dernier, Elderborn par exemple). Du coup, cette nouvelle formule un peu artificiellement bouffie m'a rapidement lassé : c'est cliché, mais le mieux est parfois l'ennemi du bien, et Doom Eternal est un parfait représentant de cette expression.

Seb C.

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