Oh, Martin, Martin, que je vous aime ! Ce midi j'appelle mon libraire (blondinette doit être en vacances je ne la vois plus ! ) pour demander si l'office Volumen est arrivé. Il est là, en cartons devant lui. Je me précipite jusqu'à la librairie et Allmen est là, fraîchement sorti de son cocon. Autant dire que je me jette dessus (et sur quelques autres, les rentrées de printemps sont moins fertiles que celles d'automne mais donnent tout de même de jolis fruits). Je ne sais pas vous, mais moi quand sort un nouveau roman d'un auteur que j'aime, je me précipite dessus et généralement je suis incapable d'attendre d'être rentrée à la maison pour le commencer. Dans le bus, dans un restau, dans un parc, n'importe où je vais me plonger dans les mots et le phrasé connus, dont je sais que je les aime, pour savourer au plus vite mes retrouvailles. Avec Suter, ça ne fait pas très longtemps qu'on s'était quittés. J'avais lu en novembre dernier le Diable de Milan qui m'avait fait frissonner. Pas de peur ici, même si Allmen et les libellules est le premier d'une petite série de polars d'investigation. On y voit la genèse du personnage de Johann Friedrich von Allmen dans une « enquête » qui lui fera trouver par hasard des verres de collection à l'histoire trouble. Il y a de quoi faire naître des vocations !

Suter renoue ici avec l'un de ses thèmes de prédilection, le riche héritier et l'utilisation qu'il fait de son argent. Cependant, son « personnage-type » est très écorné car von Allmen a dilapidé tout l'argent paternel et vit d'expédients, allant de la vente de ses meubles au chapardage dans les boutiques. Cette vie à crédit se déroule toutefois plutôt bien pour lui puisqu'il surfe sur son ancienne réputation de riche pour obtenir des ardoises un peu partout, et fait des « coups » réguliers pour payer lesdites ardoises. Entre temps, une politique de pourboires savamment orchestrée lui permet de rester dans les bonnes grâces des commerçants.

A mon sens, ce n'est pas le meilleur Martin Suter, même si ce personnage principal est particulièrement attachant. Le fait de le faire revenir dans au moins deux autres ouvrages (déjà prévus au catalogue Bourgois) est de bon augure, mais si l'on retrouve les situations de nonsense chères à l'auteur suisse, il manque à mon avis un poil de fantaisie et peut-être de recherche au niveau des caractères. Mais peut-être seront-ils plus fouillés dans la suite de la série ?

En tout cas, et j'ai l'impression de me retrouver en BD, Allmen et les libellules me semble être « un bon premier tome » qui augure bien de la suite et donne envie d'acheter le second, ce qui est déjà pas mal.
Ninaintherain
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le 26 mars 2012

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