Laurence a quatre enfants et un mari aimant. Elle est docteur en informatique et récemment promue directrice de la production. Cette carrière, elle l’a accomplie avec constance, mais sans envie réelle.


Sa volonté tue, c’était l’écriture. Mais ce contournement de sa vocation ne constitue pas le cœur de ses combats. Il est simplement le fruit de son affirmation mutilée.


Laurence craque. En elle, enfouies depuis tant d’années, une honte corrosive, et une culpabilité omniprésente.


Laurence n’a pas eu une enfance ordinaire. Elle n’a jamais connu l’insouciance. Aujourd’hui encore, elle ne sait pas poser de limites aux exigences de son entourage. Elle croit que sa valeur est dans l’appréciation de l’autre. En elle, l’idée qu’elle ne vaut que par ses efforts pour plaire.


Laurence a subi, comme ses frères, une maltraitance verbale et physique. Laurence a subi, en plus de ses frères, l’indicible.


Cet indicible concernerait aujourd’hui quatre millions de français. L’inceste.


Laurence a gardé pour elle ces offenses. Laurence a caché sans les panser, ses plaies.


Suicidés, ses deux frères. Savaient-ils ? Etait-elle indirectement l’objet de leur rejet de cette vie ?


Et je renaîtrai de mes cendres, est un récit autobiographique bien rythmé, coloré, malgré le sujet austère de la souffrance.


Laurence aura à lutter contre ce sentiment de honte et de culpabilité. Elle aura à affronter la maladie. Elle aura à apprendre à goûter chaque jour, chaque heure, chaque souffle.


Dans ses luttes, elle est accompagnée par un mari entier et dévoué.


Laurence Finet a un réel talent pour l’écriture. On l’accompagne dans chacune de ses batailles. On se surprend à s’interroger sur la nature de la nécessité du pardon. La question n’est plus de savoir si on doit pardonner, mais si on le peut.


Laurence doit pardonner, pas par faiblesse, mais pour se libérer de ses servitudes : « Et puis un jour, je comprendrai le vrai sens du pardon. Non pas celui que l’on prononce du bout des lèvres pendant que le cœur lutte contre la colère. Non, l’envie tout simplement de couper le lien qui m’attache à ceux qui m’ont fait du mal. » (p. 388)


Apprenant à se libérer de sa culpabilité de s’affirmer comme auteur de sa vie, en posant ses propres frontières, en sachant dire non sans renier son nom, Laurence Finet renaît.


Laurence écrit. Laurence s’écrit.

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le 19 févr. 2016

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