Sensuel, halluciné, somptueux

J'ai découvert le cycle de Tanith Lee dans l'édition désormais introuvable, chez Press Pocket - que par miracle, j'ai conservée.

Lecture hallucinée, roborative parfois, mais envoûtante toujours. L'œuvre se présente comme une série de contes à l'imagination débridée, au cœur desquels Ajrarn, Prince des Démons, va et se transforme, peu à peu, au fil des millénaires et de sa fréquentation des hommes - jouets adorés.

Je ne suis pas certain qu'on puisse lire cela d'une traite - sauf, comme aux 1001 nuits dont l'écriture de Tanith Lee emprunte au style, à se laisser capturer par le jeu des Puissances (Folie, Mal, Mort, et l' invisible amour...). L'imagination parfois déroute par son ampleur. Certains contes sont des réussites absolues. D'autres prennent leur temps pour aller à leur conclusion. Tous s'entretissent dans le grand décours de l'œuvre, la folie de son inventivité, la cruauté de ses inventions, la sensualité toujours de ses mises en scènes, la suggestivité des images et paysages, la lumière de l'ensemble.

Pour une critique plus détaillée, je me permets de renvoyer au bel article qu'on trouvera là : http://nevertwhere.blogspot.com/2010/02/le-dit-de-la-terre-plate-tanith-lee.html.

La republication chez Mnemos est fort bienvenue - je ne sais pas si elle a donné lieu à retraduction. Le premier tome regroupe
- Le maître des ténèbres (1978)
- Le maître de la mort (1979)
- Le maître des illusions (1981).
Le second conclura sur
- La maîtresse des délires (1986)
- Les Sortilèges de la nuit (1987).