A la base le concept paraissait génial. Écrire plusieurs lettres à Cervantès pour lui parler de son Don Quichotte. Mais voilà entre l'intention et le résultat vient s’immiscer comme un gouffre qui ne répond qu'aux lubies idéologiques de l'auteur.
Vous me direz que c'en était là le sel et le jeu tout comme mon retour critique ! Certes mais se laisser aller à l'analyse par une dithyrambe hémiplégique, l'anarchiste fou et misérable comme le mètre étalon de l'humanité, inspire fatigue et lassitude. Ça réjouit le saccageur qui est en nous mais attriste celui qui en espérait un peu plus.
Pour ajouter au ridicule de ma contribution ou pour la justifier, j'avouerais benoîtement que je n'ai pas encore lu Don Quichotte et que par conséquent Rêver debout ne m’est qu'un recueil de commentaires initiatiques qui ne me laissent pas voir en Quichotte celui que j'aimerais découvrir.
Le portrait psychologique qu’en fait Lydie Salvaire mériterait une contre-expertise (bien que je ne conteste pas la pertinence de ses axiomes) par un psychiatre d'un autre bord politique, histoire de rééquilibrer et de pouvoir piocher dans ce qui ferait office de synthèse la substantifique vérité.
Don Quichotte était-il anarchiste ? Difficile à dire dans une époque où tout le monde l'était un peu sans l'être vraiment, difficile de définir ainsi anachroniquement celui qui n'a pas goûté aux joies d'une société salement administrée et codifiée.
Pour conclure, c'était agréable à lire, comme prévu un appel criant à me pencher sur l’œuvre fondatrice de Cervantès, à mon âge ce n'est plus un oubli fortuit mais une faute majeure. Presque un manquement à l'éthique occidentale, un renoncement et une délégitimation à ma culture et ma civilisation.
Samuel d'Halescourt