Je ne vais pas y aller par quatre chemins : je suis de ceux que T. Pratchett emmerde au bout de 2 tomes, et je n'ai jamais pu me plonger dans le GRG. Ennuis sympathique pour le premier, sidéral pour le second.

Alors que je me marre comme rarement à la lecture de la première novella du bouquin de Dufour, auteure que décidément je place de plus en plus haut dans ma galerie de ceucelles qui dureront sans doute moins que le Terrible Pratchouli et Degoule Adam mais dont j'assume adorer le rythme. Découverte dans un tout autre style avec son électrique Goût de l'immortalité, j'avais longtemps hésité à me lancer dans sa veine potache.

Bien m'en a peut-être pris, je la découvre à un moment où sa lecture me laisse parfaitement hilare dans mon grand lit en plumes d'éléphants nains. Humour crypto-intello (en fait : intello mélangé à de la grosse cavalerie), références cachées sous images débiles, contrastes brusques, comique de répétition idiot : une forme de non-sens très français qui me muscle les abdos plus que l'humour absurde, non-sensical des anglo-machins, qui me fait certes gentiment sourire.

Bref, je trouve assez plaisant de se laisser porter par ce truc qui n'est rien d'un chef d'oeuvre ni même d'une oeuvre majeure, mais qui a, pour moi en tout cas, cette vertu de me dérider d'un naturel intello-cryptique, névrotico-paranoïaque, héautontimoroumenien, voire métazoaire. Ce qui explique sans doute que j'aie un humour de merde (*).

La seconde partie change de ton. L'imaginaire plus volontiers gothique me rappelle le Gaiman des nouvelles - inimitable. On y rit moins, une poésie mitée y trace quelques draperies de décadences, modulo quelques flash cyberpunk-geek. Il est certain que l'auteure semble plus à son aise, dans ce mariage d'anti-héroïnes, de fées-putes et d'avatars numérisés de révolutionnaires morts. Sans oublier le Père Noël. Ce n'est pas de la grande intrigue, mais le cocktail marche, je trouve, mieux que les romans de Gaiman - qui feraient d'excellentes nouvelles, en revanche. Tout cela est réjouissant. Je me procure le second volume DQP - ASAP, quoi.


(*) En fait, j'aimerais beaucoup que ceux qui n'ont pas aimé ce livre alors qu'ils aiment Pratchett nous explique pourquoi, si possible sur pièce : en quoi l'humour de Pratchett est-il fin et raffiné, ce que je suis prêt à croire, là où celui de Dufour est tarte à la crème.
Kliban
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le 30 juin 2012

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Kliban

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