Bien entendu ce livre est long et (parfois) prétentieux. Mais il est aussi humble et extrêmement bien écrit. On ne sait pas trop de quelle époque, ni de quel style l'auteur, 19 ans seulement, veut se rapprocher. Comme le dit la 4e de couverture, cet homme semble avoir mille ans, avoir traversé les époques et les années sans ne jamais s'approrprier le monde qui l'entoure, s'y sentir en vie.

L'histoire de ce livre est celle d'un homme qui nait dans les années 60, meurt dans les années 2000. Un homme perché, penché dans et vers ses souvenirs. Un homme qui cherche désespérement à vivre le bonheur sans jamais le trouver. Quelqu'un qui ne sent pas vivre jusqu'au moment de ne plus vivre.
Les souvenirs, il tente toujours de les raccrocher, de les attraper, de les revivre mentalement et de nous les faire vivre. Comme si écrire était la possibilité de garder vivants les instants de grace vécus.

L'homme, dont on ne saura jamais le prénom, habite de villes en villes et égrène ses souvenirs, ses désirs et ses rencontres, au fil des pages. On capte une conscience qui remet en cause, toujours, les temps passés, les temps présents et la vie. Une conscience qui parle de la vie avec une force assez déconcertante parfois.

Certes le style de Marien Defalvard a surement besoin de s'alléger, le récit est parfois sinuant de prétention, parce que quelque part autiobiographique. Mais, par moment on atteint la perfection des mots et des phrases, d'une réflexion qui parle vraiment, d'une pensée qui parait juste vraie et intelligente. Ce sont des moments suspendus dans le roman, où l'on suit le parcours d'un homme sans âge, sans visage et sans nom comme suspendu entre deux mondes, deux temps, deux espaces et surtout au delà de l'humain parfois, perdu dans une conscience qui ne supporte pas toujours le commun, une conscience qui s'envole et qui sait parler d'elle mieux que quiquonque. Une belle introspection en somme avec des tournures littéraires merveilleuses et une auto-dérision souvent drôle, j'ai beaucoup sourit en lisant le roman... En espérant, de tout coeur, que Marien Defalvard ne s'arrête pas là !

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le 2 juin 2012

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eloch

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