C'est une forme d'immortalité
Elle est les ténèbres, deuxième partie est le 9ème volume des fameuses annales de la compagnie noire. Autant le premier volume m'avait totalement déçu, pour la première fois depuis le début de la série, par son statisme frustrant, autant celui-ci m'a rappelé pourquoi j'apprécie les annales. L'histoire reprend où elle s'était arrêté au tome 8, Ombrelongue est affaiblit mais tient toujours Belvédère, Toubib et Madame ont tous les deux une partie de la compagnie noire et tienne le siège de Dejagore, Volesprit complote, Le Prabrindrah Drah essaye de tenir tête militairement à la compagnie noire. Tout est en place pour continuer à développer les intrigues politico-militaires habituelles, les luttes de pouvoirs internes à la compagnie noire et surtout pour savoir si oui ou non la compagnie atteindra le Kathovar.
On revient donc aux basiques, même si Murgen, l'annaliste nous raconte toujours ses rêves et ses voyages astraux, il y a du mouvement et beaucoup d'action (nettement plus que dans le volume précédent). Les relations entre les personnages sont bien décrites la profondeur de personnages comme le Capitaine ou Madame est intéressante car ces personnages ont évolué d'une manière impressionnante depuis le tome 1.
Les rêves de Murgen qui, dans le tome précèdent, étaient assez horripilant sont ici plus clair, mais la présence du descriptif de ses rêves donne un aspect mystique à l'histoire qu'il n'y avait pas dans les autres cycles. La scène où le capitaine critique la manière qu'a Murgen de rédiger ses annales ne manque pas d'autodérision. Le style est rugueux et incisif même s'il est plus introspectif qu'a l'époque où Toubib écrivait les annales. A noter que les chamailleries entre Gobelin et Qu'un-œil se font rares dans ce volume pour notre plus grand désespoir mais les retrouvailles en seront que plus intenses.
Le seul défaut du livre reste le rôle de Volesprit, véritable Némésis de la compagnie noire, elle est peu présente dans ce volume et pourtant elle finit par jouer encore une fois un rôle clef. J'aurais voulu que son personnage soit plus développé dans ce volume, tout comme pour l'origine d'Ombrelongue. Mais peut-être que dans le prochain volume tout ceci sera rattrapé et éclaircit.
Incisives et rugueuses, le 9eme volume montre bien que « les annales de la dernière compagnie franche de Khatovar » restent un moment de plaisir pour tout amateur de Dark Fantasy.