Josué
6.4
Josué

livre ()

Que se passait-il quand Jo avait chaud ? Josué !

Cette saison 2 commence sur les chapeaux de roues. Moïse étant mort, on nous introduit directement son successeur, Josué, fils de Noun, personnage très secondaire jusqu'à présent, qui est archivénère niveau génocidage (oui, génocidage) d'autres peuples et civilisations. Même Dieu a fini de déconner : « Quiconque sera rebelle à tes ordres, quiconque n'obéira pas à tout ce que tu lui ordonneras, sera mis à mort. » C'est parfait, on sait qu'il va y avoir de la baston !

Josué commence sobrement par envoyer deux espions à Jéricho, qui font alors la rencontre d'une prostituée, Rahab, qui leur vient en aide, déjà parce qu'elle, tout comme le reste de son peuple, a peur d'eux (j'aime bien suivre des récits quand on est du côté des méchants), mais surtout pour protéger le reste de sa famille… bon par contre, le reste de son peuple peut bien aller se faire foutre (on en a tondu pour moins que ça).

Puis ça commence. Les Israélites commencent à faire des blagues aux Jerricanes (ce n'est pas le gentillet officiel, mais avouez que ça sonne bien) en tournant autour de leur ville et en jouant de la trompette pour qu'au septième jour les fortifications s'écroulent… bon déjà ne me posez pas de question sur comment ça fonctionne, ce n'est pas moi qui aie écrit le livre, et pour en revenir au bouquin justement, là où les Israélites blaguent moins c'est quand ils exterminent absolument tout le monde à l'intérieur de la ville : femmes, enfants et même les animaux y passent. En plus de ça, Josué se permet d'enfoncer la ville bien au fond en maudissant celui qui osera la reconstruire.

Une fois la ville vaincue, ils partagent les gains de la sorte : « Tout l'argent, l'or et les objets de bronze et de fer sont consacrés au Seigneur : ils entreront dans le trésor du Seigneur. » C'est marrant que ça parle d'argent parce que [Ce passage a été supprimé suite à une action de l'équipe de modération SensCritique].


Bon en vrai, il y a quand même quelques règles. Par exemple, il y a un voleur à un moment qui a « prit une part de ce qui avait été frappé d'anathème », du coup, vu que le Seigneur est fâché tout rouge, les Israélites le lapident et le brûlent. Ok c'est très bien, ce n'est pas bien de voler… par contre, une question existentielle m'est venue à l'esprit : on est d'accord pour dire que c'est un peu con de lapider quelqu'un ET de le brûler. Pourquoi pas juste le lapider ou juste le brûler ? Et puis ils font ça dans quel sens ? D'abord, ils le brûlent puis ils lapident les restes ? Ils le lapident puis ils brûlent les restes ? Ils font les deux en même temps ? Vous imaginez vous, on vous lapide et vous brûle en même temps ? Ça doit être désagréable non ?

Et vous, que préférez-vous ? Dans l'objectif de concevoir une critique collaborative et de générer du clic, merci d'y répondre dans ce sondage.


Une fois le premier massacre commis, les Israélites sont en roues libres et décident d'exterminer Aï, ville qui porte incroyablement bien son nom (la légende raconte que, telle une coutume locale, ce sont les derniers mots de chacun de ses habitants), grâce à un brillant stratagème (en vrai Aï signifie « monceau de pierres » en hébreu, en plus d'être interactive, cette critique vous fait apprendre des trucs, vous êtes des veinards !). En effet, Josué ordonne à une partie de ses 30.000 guerriers de se cacher derrière la ville afin que le reste puisse faire diversion : le but étant alors de fuir devant les Aïeux (là encore j'ai inventé le gentillet) afin que ces derniers se mettent à les pourchasser, les soldats cachés pouvant ainsi rentrer et détruire la ville. Si vous trouvez ce stratagème débile et digne d'un enfant de 6 ans, sachez que ça marche et que l'intégralité des hommes de la ville (je suppose que ça inclut vieillards et autres grabataires) se mettent à leur poursuite. Très franchement, autant je suis contre la violence, autant je pense que le fait d'être aussi con justifie un peu le fait de se faire génocider.


Une fois Aï vaincu, on nous tease du lourd pour la suite : les Hittites, les Amorites, les Cananéens, les Perizzites, les Hivvites et les Jébusites se rassemblent dans le but de défoncer Israël. Pourtant, c'est à ce moment-là que le récit fait une pause et nous présente les Gabaonites qui, par peur et à travers un « habile » stratagème qui consiste à faire croire qu'ils viennent loin des terres promises à Israël, arrive à devenir esclaves de ces derniers, et donc d'éviter leur massacre (bon après s'ils avaient été un peu plus malins, ils auraient fait en sorte de mieux négocier leur contrat, esclaves, c'est quand même pas ouf non plus).

Je dois reconnaître cependant une bonne chose à Josué. : lorsqu'il apprend que les rois Amorites se sont lancées dans une guerre contre Gabaon, il leur vient en aide. D'ailleurs, Josué et le Seigneur joue en coop pour les vaincre : ce dernier faisant tomber de « grosses pierres » sur ses ennemis tandis que Josué arrêta la course du soleil durant presque tout un jour, ce qui, si vous voulez mon avis, est un pouvoir incroyablement stylé, mais tout de même un peu nul (disons que si l'histoire s'était passée dans le nord de la Scandinavie, ça n'aurait pas eu le même effet).

Là où j'ai vraiment été déçu par contre, c'est la manière dont le récit expédie la mort des rois Amorites, en seulement un peu plus d'une page, le pire étant tout de même les « villes du sud » (Maqqéda, Libna, Lakish, Eglôn, Hébron, Débir…) qui se font exterminer en à peine plus d'une demi-page. On sent que l'auteur voulait un peu abréger les massacres et passer à autre chose, si bien qu'on ne compte même plus le nombre de peuples qu'a exterminé Israël à partir d'un moment. On notera d'ailleurs que les Israélites tuent même les fuyards, ce qui va à l'encontre des conseils des grands stratèges chinois… ce qui explique aussi pourquoi ce sont aujourd'hui eux qui dominent le monde et non les juifs contrairement à ce que pourront vous dire les soraliens de merde.


Et puis c'est à partir de ce moment-là, après seulement une dizaine de pages sur les 24 du livre, que le récit perd grandement en intérêt. En effet, on nous refait encore le coup des longues explications de quel territoire appartient désormais à Israël, quelle tribu obtient quel territoire, les villes de refuges… Josué aurait mieux fait de dessiner une carte plutôt que de nous les casser avec ça.

Par contre, j'ai beaucoup apprécié le fait qu'il fasse littéralement des « lots » et des « tirages au sort » pour les tribus restantes… un peu déçu qu'on ne mentionne pas l'organisation de la tombola par contre.

Et puis voilà. Après 13 pages d'un ennui profond durant lesquelles les tribus d'Israël se partagent des terres qui ne leur appartiennent pas, le Seigneur leur propose le choix suivant : le servir, lui, avec intégrité et loyauté, avec une extermination à la clé si on lui obéit mal, car, grande nouvelle, « c'est un Dieu à la passion jalouse » (sans déconner ?!) ; ou les dieux de leurs pères… autant vu les menaces, je pencherais plutôt pour la seconde solution, autant je pense que c'est un coup à se faire massacrer dans la semaine.

Le livre se conclu sur la mort de Josué, qui meurt un peu trop rapidement à mon goût, et sur un teasing autour de Phinéas, un prêtre et héros probable du prochain épisode.


Ce premier épisode de la saison 2 de l'Ancien Testament est donc un épisode en demi-teinte. Autant j'ai trouvé extrêmement cathartique les massacres commis par Israël, autant on nous refait le coup du partage des territoires et autres explications détaillés dont tout le monde se branle… à croire que les showrunners n'ont pas pris en compte les erreurs de la première saison.


Terminons tout de même cette critique sur une note plus sérieuse. Certes, ce qui est écrit dans ce livre est abject pour le lecteur d'aujourd'hui… mais il faut tout de même nuancer le tout, remettre ces écrits dans leur contexte. Aujourd'hui, à part pour quelques orthodoxes (qui pour le coup sont un véritable problème), les écrits dont il est question ici ont été étudiés, replacés dans leur contexte, critiqués, que ce soit par ceux se revendiquant d'une religion abrahamique ou non.

L'autre truc à savoir, c'est qu'une écrasante majorité de ce qu'on peut y lire relève de la pure fiction :

  • les historiens s'accordent pour dire que les cités conquises étaient soit déjà insignifiantes à l'époque de leur conquête (Jéricho), soit n'ont pas été détruites au même moment (les cités Cananéennes) ;
  • les Israélites sont probablement plus des cananéens que des migrants venus d'Égypte ;
  • ce qui est écrit dans le Livre de Josué s'inspire des conquêtes du roi Josias, au VIIᵉ siècle av. JC, ainsi que des textes assyriens du VIIIᵉ siècle, ce qui, par corolaire, implique que le livre dont il est question ici ne relate pas des faits s'étant déroulés lors du second millénaire av. JC comme ç'a pu l'être cru par le passé.

Bref, tout ça pour dire qu'il faut être un sacré cas (pour rester poli) pour profiter de ce texte pour insulter les croyants d'aujourd'hui. Après, rien ne vous empêche de faire ce que je fais et de vous moquer de ce qui est écrit à l'intérieur. Vu ce qui est écrit, pratiquement personne ne vous en tiendra rigueur de toute façon.

MacCAM
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le 2 avr. 2023

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