La fille grandit, le père ne fait rien

Je me suis lancé dans ce second tome du troisième cycle de l'Assassin Royal avec beaucoup plus d'appréhensions que le premier. Pourtant, la déception est toujours là. Le problème de cette séquelle n'est donc plus seulement le découpage. Ça me fait mal de le dire, mais je crains que pour le moment, ce troisième cycle me parait bien en deçà des deux précédents.

Tous les éléments prometteurs lancés par le précédent tome ne sont pas exploités. Par exemple, la disparition des messagers intervient au début du tome avec la messagère agonisante, puis on n'en parle plus jusqu'à la fin du tome, au moment où

Les mystères et les interrogations ont toujours fait partie de cette saga, mais pour ce tome, cela s'apparente à une attente interminable. Bien sûr que je suis intéressé par le personnage d'Abeille, mais découvrir toute son enfance et son éducation nous amène à des situations banales, exemptes de toute tension. L'Assassin Royal nous avait habitué à mieux : Où sont les tourments de Fitz, les intrigues de la cour, les rebondissements cruels qui nous montrent combien la vie est injuste ? Ici, la majorité du texte réside en une vie de famille dans un petit domaine perdu.

Une pléthore d'idées intéressantes auraient pu rendre ce tome meilleur. Par exemple, la narration par deux personnes permet d'effectuer une alternance et de particulariser ce troisième cycle, soutenant le rythme. Mais si les chapitres sont plus courts, ils n'en sont pas moins lents pour autant. Plutôt que d'être centrés sur le passé comme pour le précédent tome, on nous montre bien le présent : monotone et sans véritables péripéties.

Dans cette saga, hormis quelques passages, la lenteur ne m'a jamais dérangée, car elle permet d'effectuer de bons développements de personnages. Hélas, ici, ce n'est pas le cas. Évite est sous-exploitée, les intentions d'Umbre demeurent toujours aussi sibyllins et les personnages secondaires sont extrêmement fades et interchangeables. Pour les deux premiers cycles, même les personnages comme Lourd avaient quelque chose d'attachant. Mais là, Allègre, Soigneuse, Persévérance ou FitzVigilant m'ont juste laissé de marbre.

Pour le moment, ce troisième cycle est une véritable déception. Il y a tellement d'autres possibilités que de simplement décrire la vie de famille de Fitz. Je n'ai pas de déplaisir, le style fluide et efficace est toujours présent, mais l'histoire ennuyeuse ne m'a pas aidé à m'immerger pleinement dans le récit.