Quelle fierté quand le 13 février de cette année 2013, j’entamais enfin La Comédie Humaine, que j’avais admiré sans la connaître, pour l’envie qu’Emile Zola en avait, puisqu’il l’a copiée dans sa propre série, et moi-z-également ayant vainement tenté depuis de faire ma propre grande fresque romanesque. Je ne renonce pas encore, un jour, je l’aurai.

On débute donc par le commencement de cette courte histoire, de la Maison du Chat qui pelote.

Je suis désolée, cette note est un peu longue parce que j’ai tenté l’humour, et pis un résumé, pardon.

{ Alerte Résumé – Alerte Résumé }

La Maison du Chat qui pelote, parlons-en donc, qu’est-ce ? Il s’agit d’une de ces vieilles bicoques d’un âge certain abritant un commerce de tissus des plus lucratifs puisque tenu d’une main de fer par Monsieur (et Madame) Guillaume, commerçants jusqu’à la moelle. Son nom est dû à un tableau sur la façade représentant un chat qui tente de faire de la pelote basque. A l’instant suivant celui que l’on aperçoit, si j’ai bien compris, il va se prendre la balle en plein dans le minois, le minou.

Voici qu’il y a dans cette maison les commerçants en chef, des commis dont Joseph Lebas, le plus ancien, et deux jeunes filles Virginie 28 ans et Augustine 18 ans, oui, une jeune fille de 28 ans, bien qu’à cette époque, on meure à peu près vers cet âge-là.

Virginie correspond bien au moule original et est amoureuse de Joseph, le commis orphelin, vous ai-je dit qu’il était orphelin ? Joseph pour son malheur est amoureux d’Augustine, mais la jeune fille est moins bête que son carcan, et très jolie. Si bien qu’un noble peintre, Théodore de Sommervieux, en tombe amoureux quand il l’aperçoit incidemment la nuit à travers les rideaux de la maison. Il est peintre, donc il la peint, et c’est ainsi que Virginie apprend son amour et en tombe amoureuse, oui, il n’en faut pas plus quand on a 18 ans (à notre époque, ça se passe comme ça jusqu’à 8 ans, pas plus, non ?).

Ah, alors, on se dit là : triangle amoureux, suicide, tout ça, un peu commun, mais bon, on est au XIXème siècle, alors, si on peut plus s’amuser… Et bien non ! Vous êtes bien eus !

Non, en fait Titine manœuvre finement, ainsi que son gentil Teddy, et ils se marient en même temps que Jojo et Virginie (oui, Virginie, ça ressemble déjà en soi à un diminutif). Ah, ils se marièrent et eurent donc beaucoup d’enfants. FIN du premier Pretty Woman made in France.

Non, c’est pas fini, c’est même là que ça commence.

Titine et Teddy vivent amoureux et heureux jusqu’à ce qu’elle ait un enfant. Quand elle peut enfin retourner dans le grand monde, Teddy s’aperçoit finalement qu’elle est un peu vulgasse, et surtout un peu teubê.

Elle lui fout trop la honte, du coup, il boude.

Bla bla bla, tout ça pour se justifier de ne plus niquer sa femme
Mais pourquoi il boude l’autre ? Et pourquoi il part tout le temps ? Sans blague ? Titine retourne pleurer auprès de sa sœur. Manque de bol, sa frangine ben elle est devenue comme sa mère en plus jeune et mieux habillée, et Jojo il est tout content avec sa femme, parce que leur amour il est venu lentement et maintenant il est solide.

Bon, alors elle va pleurer dans le giron de sa mère, ben ses parents ils lui disent que son mari c’est trop un salaud et qu’elle devrait divorcer.

Wait, divorcer ? Au XIXème siècle ? Heu, d’accord.

Ah mais ses parents comprennent rien à la vie, trop dèg’, Titine. Elle comprend du coup qu’il faut rien dire à ses parents. L’adolescence à 21 ans, tout se tient.

Et alors ben, elle décide d’aller voir sa rivale, la duchesse de Carigliano. Bizarrement, la dame se prend d’amitié pour Pretty Woman, et lui donne un atout quitte ou double pour récupérer son mari.

Quitte ou double ? A ton avis lecteur ? Ben ouais, peu subtile, elle a foiré son coup puisque Teddy ne trouve qu’à se venger de la duchesse, plus rien à foutre de sa meuf, elle a qu’à mourir de chagrin tiens, la pute.

{ Fin de l’Alerte Résumé – Fin de l’Alerte Résumé }

La morale de cette histoire : il ne faut pas se marier sous le coup de la passion.

La morale principale de cette histoire : en amour, il ne faut pas tenter de péter plus haut que son cul, tôt ou tard, on se retrouve avec une odeur d’œufs pourris en plein dans le nez.

Alors donc, c’est bien beau tout ça, mais est-ce lisible ? Oui, c’est lisible. Sachant qu’il faut s’accrocher à un format où les paragraphes n’existent pas, et où Kindle ne trouve pas où commence l’histoire, déstabilisant. Mais tout de même, merci les e-books gratuits.

Pourquoi ne regrettè-je pas d’avoir lu cette histoire ? De petits passages font tout doucement echo à ma propre vie. Chacun trouve midi à sa porte (aucun cliché ne sera évité), pour moi, cela a été la façon dont Augustine se retrouve amoureuse, et quand elle est triste et incomprise par ses parents. Car j’suis encore un adolescent toujours un peu trop fier.

Et puis on retrouve également le thème de l’innocence qui se brûle les ailes auprès de gens un peu trop brillants et plus très purs, comme dans Les Liaisons Dangereuses de Pierre Choderlos de Laclos, et à moindre échelle dans La Princesse de Clèves de Madame de Lafayette. Comment ai-je lu ce deuxième livre, je me demande encore : toutes ces envolées historiques, je me suis rarement autant ennuyée. Ouais, je suis assez d’accord avec Nicolas Sarkozy là-dessus.

Ah et la dame tellement triste qui meurt prématurément, oui, assurément, comme dans La Princesse de Clèves, les dames sont de bien faible composition, les hommes ne sont même pas en reste ! Madame de Clèves qui succombe à une maladie de langueur ? Après que Monsieur de Clèves est mort de chagrin ? Je ne conçois pas comme les affections et la maladie parfois emportent les hommes-e-s si facilement, une autre époque. Dans Les Hauts de Hurlevent (Emily Brontë), le narrateur reste tout l’hiver à délirer dans son lit car il a attrapé un rhume. On n’imagine pas, hein, c’était le bon temps.

Et sinon, vous pouvez aussi regarder le téléfilm : Contes Et Nouvelles Du XIXème Siècle – La maison du chat qui Pelote
Phae
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le 10 mars 2013

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Phae

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