Le Dîner
6.5
Le Dîner

livre de Herman Koch (2009)

Dans la famille Lohman, je demande le frère aîné : Serge, politicien arriviste, un peu rustre, un peu couard, vraiment beauf. Sa femme Babette, plus vraiment amoureuse, mais peu encline à le quitter après 18 ans de mariage , alors qu'il est sur le point d'être élu premier ministre des Pays Bas. Le couple a deux fils, l'un biologique, Rick, et l'autre adoptif, Beau, sorte de caution morale, signe ostentatoire de générosité.

Je demande ensuite le frère cadet, Paul, ex-professeur d'histoire, accroché à des rêves de famille heureuse, celle qu'il forme avec sa femme Claire et leur fils unique Michel. Paul a une conception du bonheur un peu décalée, carrément cynique, basée sur les non-dits, les c'est pas si grave, et les ça ira mieux demain, mais il y tient beaucoup, aussi est-il prêt à s'en prendre physiquement à quiconque tenterait de ralentir sa progression sur la route de la félicité.



C'est Paul qui raconte ce dîner avec sa femme, son frère et sa belle-soeur, au cours duquel ils doivent parler des mesures à prendre pour couvrir ou non la dernière bêtise d'adolescents, ou l'acte inhumain et d'une violence rare -tout dépend du point de vue!- de leurs enfants. Chaque plat est prétexte à des digressions révélant peu à peu la réelle personnalité des protagonistes. Chaque digression renforce à la fois le dégoût et l'attachement que l'on est forcé de ressentir pour ces gens paumés, prêts à tout, et surtout au pire, pour protéger leurs fils.

On aimerait quitter ce restaurant en courant, fuir l'atmosphère oppressante, le gérant condescendant, les serveuses maladroites, les voyeurs des autres tables, le patron louche... fuir et se réfugier dans le Café Ordinaire tout proche.

Mais on reste là avec eux, à regarder le diner se dérouler, les plats arriver et apporter leurs lots de petits mensonges et de grandes horreurs.

Au final on reste avec cette question " Et moi, jusqu'où serais-je capable d'aller, que serais-je capable de dissimuler pour le bien de mon enfant?"
Louloulalu
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le 8 mai 2012

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