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Les pleurs du mâle
je m’enferme souvent dans ces toilettes où la lumière s’allume automatiquement et colore ma peau du même jaune que ces types au foie défectueux dehors ces hommes que j’appelle collègues se...
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le 25 avr. 2013
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Les pleurs du mâle
je m’enferme souvent dans ces toilettes
où la lumière s’allume automatiquement
et colore ma peau du même jaune
que ces types au foie défectueux
dehors ces hommes
que j’appelle collègues
se détestent tous
et tirent des chariots
et soulèvent des caisses
comme des automates
ils se parlent
de leurs peines
et font semblant de se comprendre
pour supporter cette comédie
j’ai parfois envie de les tuer pour ça
et de me tuer
pour ne plus en faire partie
alors je m’enferme ici
tel un mort posant sa pêche
dans un cercueil
froid et humide
et je lis quelques poèmes de Charles
pour fuir quelques instant
la poésie était pour lui un échappatoire
alors je l’imagine souvent comme un enfant
jouant dans une cour de récréation
peuplée clochards de femmes de chevaux de bouteilles
de Jane
de ses vieux démons
et moi sur mon chiotte en train de le regarder jouer
je l’accompagne pendant un
deux
trois poèmes
puis la lumière automatique s’éteint
alors je tire la chasse
et je retourne travailler
où la lumière s’allume automatiquement
et colore ma peau du même jaune
que ces types au foie défectueux
dehors ces hommes
que j’appelle collègues
se détestent tous
et tirent des chariots
et soulèvent des caisses
comme des automates
ils se parlent
de leurs peines
et font semblant de se comprendre
pour supporter cette comédie
j’ai parfois envie de les tuer pour ça
et de me tuer
pour ne plus en faire partie
alors je m’enferme ici
tel un mort posant sa pêche
dans un cercueil
froid et humide
et je lis quelques poèmes de Charles
pour fuir quelques instant
la poésie était pour lui un échappatoire
alors je l’imagine souvent comme un enfant
jouant dans une cour de récréation
peuplée clochards de femmes de chevaux de bouteilles
de Jane
de ses vieux démons
et moi sur mon chiotte en train de le regarder jouer
je l’accompagne pendant un
deux
trois poèmes
puis la lumière automatique s’éteint
alors je tire la chasse
et je retourne travailler
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le 25 avr. 2013
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