Avant de se lancer dans la lecture de cet ouvrage je ne pourrai que conseiller aux lecteurs de relire ses classiques de la littérature grecque ou au pire de s'armer de Google lors des derniers chapitres révélateurs.

Malpertuis, c'est un roman de Jean Ray. L'idée qui transporte ce livre est géniale. Une histoire de fantôme? oui, mais pas des fantômes classiques... si on peut d'ailleurs vraiment parler de fantômes. Les révélations sont vraiment trépidantes. Les personnages sont originaux, et je pense que lorsque j'aurai envie de le relire je m'abreuverai d'un zeste de culture grecque afin d'y déceler toutes les subtilités.

Néanmoins, avant d'arriver aux révélations qui font de ce livre un grand livre, je me suis un peu ennuyé. En fait, le personnage principal n'est pas vraiment un héro; il est simplement observateur. Et il observe une série d'évenènements qui ont lieu devant lui mais sur lesquels il ne peut agir; il n'y a donc pas vraiment de conflit. A vrai dire il ne comprend même pas ce qu'il se passe ( et nous non plus, il faudra attendre les révélations qui se feront d'ailleurs sans lui).

Donc en gros il s'agit d'une succession de 'scènes d'horreur'. J'ai mis des guillemets car je n'ai pas vraiment frissoné en lisant ces passages. Je pense que c'est dû au manque de précision dans les descriptions, ou alors, dans des cas contraires, de surplus de détails qui rend le tout ambigu. Bref je n'arrivais jamais à bien me représenter l'horreur, c'était vague.

Donc, pour résumer: pas assez de conflits (on est dans l'observation) et en plus les descriptions n'ont pas suscité l'effroi chez moi. Enfin l'impression lors de ces chapitres d'horreur, que l'auteur aurait pu en mettre plus ou moins sans ne rien choquer à la compréhension. Il est vrai que certains personnages ne semblent pas trèsutile à l'histoire, même après les révélations. Heureusement la fin justifie les moyens, mais il peut s'avérer frustrant de devoir attendre 200 pages pour comprendre quelque chose.

Lors des premiers chapitres, l'histoire m'a rappelé celle de 'the cat and the canari' (pièce de 1922 adaptée en 1927 au cinéma); une famille hérite d'une maison hantée. Le parallèle m'était inévitable durant la lecture, préférant toujours le film. Puis, heureusement, Jean Ray prend une toute autre direction.

La plume de Jean Ray ne m'a donc pas entièrement convaincu. On sent l'auteur rempli d'idées et ayant une culture et un amour vastes des oeuvres grecques, mais dans le traitement, j'ai trouvé ses ellipses parfois un peu brutales et mal préparées; de même, comme je l'ai dit plus haut, ses descriptions sont souvent vague et empêcheront certains, comme moi, de s'immerger totalement dans l'histoire.

Bref, un récit à l'idée géniale, mais au traitement juste convenable. Si l'ennuie guette le lecteur à plusieurs reprises, la fin heureusement permet de pardonner. A lire.
Fatpooper
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le 23 mars 2012

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