Pour qui sonne le glas, ou la force et la justesse de raconter une guerre sans combat. Juste en racontant les histoires d'espagnols engagés et de combattants des Brigades Internationales. En racontant simplement, ce qu'ils sont ou étaient, ce qu'ils ont fait et regrettent.
Ce que je retiens surtout de ce livre, ce sont les flashbacks racontés, qui sont justes et parfois assez poignants. L'horreur de la guerre est expliquée sans superlatifs, sans envolées lyriques.
Hemingway a le don d'écrire simplement, avec fluidité. Il a le don d'exprimer de profonds sentiments avec le ton du quotidien. On est dans une grotte, on est dans la montagne et les gens boivent du vin et ils s'aiment et ils se détestent et c'est la guerre. C'est simple et pourtant c'est grandiose.
Le livre parle d'amour aussi. Quand l'amour fait face au devoir. Au devoir d'un homme droit confronté à une mission délicate, et qui va devoir engager d'autres humains et apprendre à les connaître malgré lui.
C'est en quelque sorte le versant complémentaire d'"Hommage à la Catalogne" de George Orwell. Avec Pour qui sonne le glas, la guerre d'Espagne est exprimée par le prisme de la guérilla et de la fiction.
Cela n'empêche, que l'on sent l'Espagne, on sent le sang, on sent les plaies ouvertes devant nos yeux.