Le principal reproche qu’on pourrait adresser à James Luceno, l’auteur de ce « Dark Plagueis » serait le titre de son bouquin. En effet, si le maître de Palpatine, Dark Sidious, est bien un personnage important de l’histoire, il sert surtout de prétexte à raconter la marche vers la suprématie de son apprenti. Ceci étant le personnage est intéressant, et le propos plutôt bien amené. On plonge dans les méandres de l’esprit Sith, des esprits Siths devrais-je dire puisque si l’individualisme forcené, la quête de puissance permanente et la volonté de confrontation sont toujours présentes, il y a malgré tout plus que des nuances dans la façon d’envisager le monde, leur rôle et la manière d’arriver aux buts fixés suivant le personnage que l’on suit.

Depuis la fascination de Tenebrous pour la science dure, aux préoccupations maladives de Plagueis pour la biologie et l’extension de sa vie en passant par le côté manipulateur permanent de Palpatine, ils ont tous en commun un caractère totalement excessif dans leurs penchants. Ils ont effectivement une vision extrêmement binaire de l’univers : forts/faibles, jedi/Sith, maître/apprenti…
Cette quête d’absolu perpétuel, sans prise en compte de l’altérité rencontrée, se manifeste donc dans leur excessivité, ainsi que dans le climax de leur binôme : si l’apprenti survit assez longtemps pour se confronter à son maître, il l’achève et prend sa place. Plagueis tue Tenebrous, Sidious le tue à son tour. Le pauvre Maul n’aura pas le temps d’éprouver une nouvelle fois sa proximité avec la force puisqu’Obi-Wan se débarrasse de lui (sa première tentative s’était révélée infructueuse).

Ceci étant, le déroulé de l’ascension du côté obscur et de ses séides dans un contexte favorable de ras-le-bol de la politique du sénat est bien mieux amené que dans la prélogie, avec plus de finesse que chez le père Lucas et ses gros sabots. Du coup comme l’histoire est intéressante, que l’auteur se permet de ne pas trop insister sur la caractérisation physique de Dark Sidious et ses éléments distinctifs (gros défaut de la majorité des œuvres de l’univers étendu utilisant des personnages issus des 6 films), la lecture se révèle tout à fait agréable et donne de la profondeur à la fois à la vie de Coruscant et au personnage de Palpatine.

Dark Plagueis est donc pour l’instant mon roman Star Wars hors Zahn préféré.
CorwinD
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le 21 janv. 2015

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