Je marque lambda car j'aime lire, j'adore la SF mais je n'ai aucune connaissance en physique/astrophysique/sciences etc.

C'est donc en tant que lecteur curieux mais complètement étranger au genre de hard SF que j'ai sauté le pas pour ce "Vision Aveugle" au plot très intéressant.


Tout d'abord je ne peux que féliciter l'auteur pour la montagne de travail accompli dans le domaine, en effet on sent que Peter Watts donne tout ce qu'il a afin de maintenir son récit dans une optique réaliste... Trop en fait pour quelqu'un comme moi qui n'a aucune connaissance dans le domaine ! Les 200 premières pages se veulent trop explicatives, pour au final ne pas raconter grand chose au niveau de l'histoire, ce qui enlève de la fluidité au récit. C'est bourré de termes complexes à toutes les sauces et surtout à toutes les phrases ! On suit, mais à moins d'ouvrir une encyclopédie toutes les 30 secondes, il faudra faire l'impasse sur la plupart des termes employés. C'est pour cela que je pense que le roman s'adresse surtout à des personnes passionnées dans le domaine, qui se feront une joie de retrouver une vision réaliste scientique de l'espace afin de nourrir l'immersion que Watts propose.

Le personnage principal Siri Keeton, synthétiste (en gros Mentaliste spécialisé dans le domaine d'interprétation du langage non verbal) reste pour moi le point noir du récit. Je m'explique :

Nous sommes constamment dans des flash-back du héros nous racontant son passé et spécialement la relation qu'il a entretenu dans son passé, brisant encore plus le rythme de l'histoire d'ailleurs. Hélas, le personnage et d'une froideur et d'un pessimisme à toute épreuve, je n'ai ressenti absolument aucune empathie pour ce personnage, ni pour son histoire.


Là où les choses deviennent intéressantes c'est dans les personnages secondaires, bien plus réussis à l'image de Jukka Saristi, vampire commandant du Thésée (le vaisseau) au potentiel intellectuel largement supérieur à l'être humain et d'un charisme inébranlable. Watts réecrit avec brio et intelligence le mythe du vampire dans son roman, et nous propose une version ô combien réjouissante et mature des créatures de la nuit. A des années lumières de Twilight et consorts.

Susan James (surnommé le Gang en raison de ses multiples personnalités) est un personnage extrêmement intéressant également.

Malheureusement tout ce petit monde est très mal présenté à mon goût, le récit manque de clarté et c'est au bout d'un long moment qu'on en vient à se rappeler qui est qui, la faute à une introduction qui se veut trop scientifique et qui omet de présenter correctement ses personnages (et de le développer aussi) et notamment toutes les personnalités du Gang.


Le récit dans sa 2eme partie se veut un peu plus conventionnelle et plus agréable pour un lecteur dans ma position. Vision Aveugle regorge d'excellentes idées, de bons passages, de personnages très intéressants malheureusement sous-exploités à mon sens au profit d'un héros antipathique et sans grand intérêt, qui de plus est n'exploite par forcément tous les talents de la capacité de synthétiste.

Il en reste un très bon roman pour ceux qui aiment le genre ou ceux qui veulent s'y essayer. J'ai été plutôt sévère dans ma critique, au point de rabaisser ma note à 5 après quelques jours après avoir digéré ma lecture. J'ai apprécié lire Vision Aveugle ainsi que d'avoir essayé un Hard SF, mais je n'y reviendrai pas. Mais cela bien sûr n'engage que moi, et comme précisé dans le titre, ne représente que l'avis d'un lecteur non-scientique.



eljulo
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le 9 sept. 2022

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eljulo

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