Belle conclusion, mauvaise façon

J'arrive un peu après la bataille, car les deux critiques qui me précèdent évoque déjà les points les plus importants. D'abord sur la qualité du texte, que l'on peut juger pauvre, et que moi je trouve passe partout, pas gênante mais pas de quoi s'en extasier non plus.

Et, sur la structure même du récit. Que cela soit dans la façon de conter les évènements ou dans le choix délibérer de n'écrire que cette partie là, je trouve la stratégie au mieux hasardeuse, au pire tout bonnement raté. Celle-ci se situe précisément au pire endroit, à mi-chemin entre le néophyte de magic qui veut lire de la fantasy, et le fan hardcore qui joue régulièrement en suivant le lore ( je fais parti de cette seconde catégorie).

Pour les premiers, ils sont simplement abandonné au milieu du multivers sans aucun matériel pour les aider à se repérer. Le quatrième de couverture qui présentait Teyo comme leur guide attitré, choix simple mais habile ( un jeune et récent planeswalker transporté au milieu du conflit comme le lecteur ) la promesse n'est pas tenu puisque le personnage est noyé dans un récit aux narrateurs multiples. Si on y est habitué en tant que lecteur de fantasy, cela ne change rien au fait que se retrouver à suivre Jace Beleren ou Gideon Jura, n'a pas vraiment d'impact lorsqu'on ne les connait que depuis une trentaine de pages. On y décèle d’ailleurs un certain aveux de faiblesse dans le scénario qui revient dès lors à l'affrontement entre Nicol Bolas et les Sentinelles, entourés d'une myriades de seconds couteaux ( dont des milliers d'anonymes sans visage, parmi eux une dizaine de cité sans nom, et enfin une poignée de star du jeu réduit à des easter egg pour les nerds - merci mais c'est pas satisfaisant). Alors tout va trop vite, et le destin d'un multivers gigantesque et des milliers des planeswalkers qui l'arpentent se règle en un roman, et un temps encore plus record en terme d'action ( pour en être sûr, un narrateur vous le fera remarquer à fin).

Pour les seconds ( donc pour moi ), c'est trop peu, et un brin inintéressant. Soyons clair, si vous lisez les phrases d'accroches qui agrémentent certaines cartes, moyennant un petit effort pour y trouver une chronologie, la dernière extension vous livre tout les faits marquant ayant lieu dans le roman. Du premier assaut de la guerre jusqu'à sa résolution. En prime, vous aurez le luxe de combler les espaces libres par votre propre imagination, avantage que l'on confère normalement aux livres sur le cinéma ou les séries. A contrario, si vous esperiez en apprendre plus sur ces nouveaux walkers apparus dans la dernière extension comme La Vagabonde, ou Davriel, vous serez tristement récompensés par quelques lignes pour la première, et une simple évocation sans substance pour le second. Les anciens comme Huatli, Saheeli ou Ob Nixilis ont le droit à un peu plus d'égard, même si il n'y a pas assez de place pour tout le monde, les autres devant de contenter d'un ou deux paragraphes ( au mieux). Finalement, même en ayant connaissance des tenant et aboutissant, j'aurai préféré avoir droit à un récit bien plus long afin de prendre la pleine mesure des manipulations de Bolas sur Ravnica, et des échecs et déconvenues de ceux ayant tenter de le court-circuiter.

En effet, les évènements passés, puisque ce roman est la conclusion d'un arc narratif s'étendant sur des années, sont résumés ici et là par quelques paragraphes d'expositions. L'incorporation d'un résumé à l'intérieur même d'une histoire demeurant l'une des façons les plus maladroite de distiller les informations aux lecteurs.

Néanmoins, malgré ces points négatifs importants, j'ai trouvé du plaisir à la lecture. Je me suis attaché à Teyo ( nouveau personnage ) et Dack Fayden ( dont je me fichais auparavant ), et tout ce name drop à fait battre mon petit cœur de fan. Pourtant, il faut bien admettre que le travail n'est pas à la hauteur des attentes, le roman ne demeurant ici qu'une extension au jeu pour les amoureux du lore, avant d'être un véritable livre de fantasy se suffisant à lui-même et pouvant être recommander à tous. Dommage.