Ingénieux mais maladroit

Je n'ai regardé que 3 saisons mais l'envie me prend d'écrire quelques lignes sur ce que j'ai déjà pu regarder. Les trois premières saisons sont tellement différentes et évolutives les unes des autres qu'il faudrait presque rédiger trois papiers indépendants.

Il est difficile d'apprécier cette série sans penser à Kaamelott, oeuvre d'Alexandre Astier, frère du réalisateur et scénariste d'Hero Corp : Simon Astier. Vous allez me dire que ça n'a rien à voir, qu'il ne faut pas les comparer et je vous appuierai totalement dans cette voie. Toutefois, on y pense : l'idée est la même, c'est à dire une bande de bras cassés autour d'un héros pas trop débile qui ont un destin héroïque mais qui n'y parviennent pas (ou par hasard).

Bien que la saison 1 soit assez maladroite en terme d'esthétique, de montage et d'effets spéciaux, j'ai ressenti l'envie de continuer l'histoire. C'est vrai on se fait embarquer, on s'attache à certains personnages, bien que le maître d'arme de Kaamelott dans le rôle du Supervilain "The Lord" ne m'a absolument pas convaincue ... Finalement j'ai bien fait d'y croire ! L'intrigue se tisse, les plans sont plus travaillés et on passe sur du travail plus professionnel. Peut-être ont-ils eu tout simplement d'avantage de moyens ?

Malgré une évolution méliorative de la série au fil des saisons, je ne peux que déplorer le manque de parti pris. En effet, j'ai ressenti dès le 1e épisode la volonté de Simon Astier de remplir plusieurs objectifs : l'humour, l'action par le côté Comics, l'aventure, le côté sombre propre à John (le personnage principal), sans parler de l'apparition de pseudo-zombies dans la saison 3 qui a suscité chez moi un grand "ooooooh mais c'est pas possiiiiiible...".

Et oui, j'étais perdue. Et encore, je n'aborde pas le sujet de Jennifer, la copine de John, sinon je vais me fâcher. Mais où veut-on nous emmener ? C'est le bordel ! On explore d'un épisode à l'autre des dizaines d'états qui font d'Hero Corp une sorte de méli-mélo des différentes tendances cinématographiques. Est-ce par manque de cohérence du projet initial ? Est-ce par une vraie volonté de mélanger différents genres ?

En définitive, je suis assez perplexe. J'enchaîne les épisodes par curiosité mais je suis à la fois déçue d'un rendu aussi brouillon. Mais qui sait ... peut être la saison 4 me donnera-t-elle tord ?