Une Véritable Fresque Historique !!!

Les Médicis, Maîtres de Florence, est une série historique qui retraçe l'ascension sociale, financière et politique de la plus puissante et certainement l'une des plus célèbres dynasties de la Renaissance : la famille Médicis. Une dynastie dont l'histoire passionnante qui regorge de stratégies financières et politiques, de puissance, d'art, de culture et de foi, qui nourrie encore siècles après siècles le fantasme fascinant d'une réussite humaine, politique et culturelle qui vit encore de nos jours.

En effet, après 7 siècles, l'histoire des Médicis fascine toujours autant et l'héritage culturel, philosophique et artistique qu'ils ont laissés au monde existe encore aujourd'hui et demeure inaltérable à l'égard du temps qui passe. L'histoire des Médicis c'est l'histoire d'une famille très en avance sur son temps et dont le passage sur Terre aura marquée l'histoire : celle avec un grand H.

La série (saison 1) débute avec la mort de Giovanni de Médicis, le patriarche de la famille et l'accession à la tête de la famille de son fils aîné Cosimo (que l'histoire connaîtra comme Côme L'Ancien), qui va investir habilement sa fortune, à travers des transactions géopolitiques fructueuses et un mécénat culturel initiant ainsi l'influence politiques de son nom et de sa famille, qui entrera dans l'histoire.

La saison 2, poursuit le récit : 20 ans plus tard, avec l'accession à la tête de la famille de Lorenzo de Médicis, petit-fils de Cosimo (que l'histoire connaîtra comme Lorenzo Le Magnifique), qui tout en consolidant la fortune familiale va faire preuve d'une stratégie politique et financière sans pareil afin d'assurer la pérennité de la famille au détriment de l'aristocratie florentine qui voit d'un œil malveillants l'influence politique des Médicis sur Florence, les considérant comme illégitimes, conspirations et trahisons vont unir les rivaux des Médicis pour les défaires. Parallèlement à cela Lorenzo se servira également de sa fortune pour réaliser l'un de ses grands rêves : léguer un héritage culturel et artistique au monde en faisant de Florence la Capitale des Arts, en devenant le mécène et le protecteur de nombreux artistes de la Renaissance tel que Michel-Ange, Botticelli, Raphaël, ce qui ne plaira pas à tout le monde.

La saison 3, qui vient clôturer cette série à regret : poursuit le règne de Lorenzo de Médicis qui voit son influence sur Florence atteindre son apogée. Sous le règne des Médicis, Florence devient alors une puissance commerciale et financière sans précédent, brillante au cœur de l'Europe, qui amoindrie l'autorité de la Papauté. Irrité le pape Sixtus IV et d'autres ennemis des Médicis parmi les plus notables déclarent la Guerre à Lorenzo, mais cette guerre qui s'abat sur Florence, ne sera pas seulement armées, elle sera aussi spirituelle. Lorenzo va devoir lutter pour protéger l'œuvre de sa vie : l'influence culturelle et artistique qu'il a initié à Florence et qu'il souhaite léguer au monde, ainsi que l'avenir de sa famille et réaliser sa plus grande ambition : obtenir une paix durable qui unifiera toute la péninsule italienne.

Les Médicis, Maîtres de Florence, est une série historique audacieuse tant sur le fond que la forme, qui se démarque de toutes les séries du genre, par son soucis de préserver une certaine vérité historique, à la manière d'un cours d'histoire, favorisant admirablement l'histoire au divertissement, la série fait alors figure d'exception dans ce paysage télévisé historique dominée par la fiction historique.

Scénaristiquement, la série est cohérente, le récit se veut rythmé, ne souhaitant pas traîner en longueur et préférant se concentrer sur les plus célèbres membres de ce début de la dynastie Médicis : Côme L'Ancien dit Cosimo et son petit fils Lorenzo Le Magnifique, comptant parmi les personnalités les plus remarquables de leur temps. Le récit à recours à des ellipses temporelles, qui peuvent, de prime abord être gênantes, dans la compréhension du récit, car ce dernier peut apparaître comme haché, tant l'enchaînement narratif passant d'une génération de cette famille à la suivante s'effectue de manière franche, nette et quelque peu brutale, car en effet, 20 ans s'écoulent entre la première et la deuxième saison. Néanmoins ces coupures temporelles interviennent opportunément pour nourrir le rythme du récit, permettant ainsi de marquer les profondes différences sociétales qui caractérisent les deux époques narrées, en insistant notamment sur l'évolution du statut social, financier et politique de la famille Médicis d'une génération à l'autre, des flashback sont également utilisés pour connaître le passé de la famille et son ascension sociale : du statut de simples marchands de laine à celui de banquiers richissimes et de puissants politiques.

Le récit se déroule ainsi sous nos yeux, telle une véritable fresque Historique, de manière fluide et pédagogique, à la manière d'un documentaire romancé, il permet de saisir le charisme et l'importance de ces personnages historiques et de reconnaître la valeur de ce qu'ils ont apportés à leur époque, de ce qu'ils ont laissés à la postérité, mais aussi de nous permettre de comprendre la complexité de la géopolitique italienne de la Renaissance, un pays divisé en une multitude de Cités-États, (la République de Florence, celle de Venise, le Duché de Milan, le Royaume de Naple et au centre les États Pontificaux dirigés par le Pape entre autres), indépendantes les unes des autres, qui, rivales ou alliées, s'affrontent à grands renforts de conflits armés ou de stratégies politiques insidieuses pour accroître leur puissance commerciale, financière et territoriale. Cette partie d'échec en sommes, où s'affrontent des pouvoirs économiques, spirituels et militaires qui mettent en évidence les grands enjeux de l'époque est parfaitement retranscrite à l'écran :  la place de l'homme dans le monde, l'émergence d'une classe bourgeoise marchande, les conflits entre noblesse de droit divin et nouvelle bourgeoisie marchande qui revendiquent le pouvoir, l'importance de la famille, de la foi, remise en cause de la légitimité suprême de l'église, de l’ascension de l'art et du savoir, tant de questions qui rendent cette époque de l'Histoire avec un grand H qu'est la Renaissance, si passionnante.

Cette fresque historique met en scène non seulement les plus éminents membres de ce début de la célèbre dynastie Médicis sur 3 générations comme Giovanni, le fondateur et patriarche de la famille, Cosimo et Lorenzo, son fils et petit fils, banquiers, mécènes et hommes politiques avisés ainsi que leurs épouses et descendants mais aussi d'autres grandes personnalités de l'époque qui gravitent autour d'eux tel que de grands Artistes comme Sandro Botticelli, Michel Ange, Donatello, Filippo Brunellesci ainsi les Papes Eugène IV, Paul II, Sixte IV et Innocent XIII, et les alliés ou ennemis des Médicis comme le duc de Milan Galeazzo Sforza, le Clan Pazzi, le Clan Albizzi ou encore le moine prédicateur Girolamo Savonarole.

La série met un point d'honneur à nous rendre ce voyage au cœur de l'âge d'or de la Renaissance Italienne dès plus captivant, bien que romancée, celle-ci nous livre un récit concit et cohérent des grands événements de l'époque, en respectant leur chronologie.

La myriade de personnages historiques est enrichie par quelques personnages fictifs certes mais très bien écrit qui mettent en relief la grandeur de leurs homologues historiques réels comme Hugo (le Comptable des Médicis), Marco-Bello (l'homme de main de Cosimo) ou encore Bernardo (le Clerc de Lorenzo).

Côté technique, cette série n'à pas rougir de sa performance et n’à rien à envier aux grosses productions américaines.

Commençons par le casting, les différents personnages historiques tissés dans cette fresque historique reprennent vie car ils sont incarnés avec talent et charisme par des acteurs et actrices au sommet de leur art dont certains grands noms comme Richard Madden (Cosimo De Médicis - Côme L'Ancien), Dustin Hoffman (Giovanni De Médicis) ou encore Sean Bean (Jacopo Di Pazzi) et d'autres moins connus mais tout aussi performant comme le jeune Daniel Sharman (Lorenzo De Médicis dit Le Magnifique) déjà aperçu dans la série fantastique Teen Wolf, un acteur prometteur dans le métier s'il en est, Raoul Bova (Pape Sixte IV), (Contessina Di Bardi) ou encore Sarah Parish (Lucrezia De Médicis).

Poursuivons avec la photographie, cette série bénéficie d'un esthétisme époustouflant qu'il convient de saluer dont l’authenticité ne peut être remise en question, car elle tournée en décors naturels liés à cet environnement réel même dans lequel se situe le récit et l'histoire : l'Italie et plus particulièrement la ville de Florence, ce qui est suffisamment rare dans l'industrie du cinéma pour être souligné et apprécié.

Des décors naturels, comme les plus beaux paysages de la campagne Toscane ou encore les plus beaux monuments historiques d'Italie notamment ceux de la ville de Florence comme le Palazzo Vecchio, la Basilique San Lorenzo, La Cathédrale Santa Maria del Fiore et bien d'autres sont utilisés pour reconstituer le cadre historique dans lequel le récit historique de cette série reprend vie.

Un décor naturel, digne d'une carte postale, qui nous prouve que l'Italie à su préserver son patrimoine historique, j'en veux pour preuve la magnifique reconstitution du Florence de la Renaissance faite à partir de prise de vue en milieu réel, puis dépouillée de toute sa laideur moderne par traitement informatique. Une reconstitution aussi esthétique qu’authentique, loin de ces bouillies numériques et artificielles utilisées au demeurant pour reconstituer un cadre historique, au résultat si crédible et sublime visuellement, que l’ont se demanderais presque, si les réalisateurs n’ont pas voyager dans le temps pour réaliser les prise de vue et faire revivre les grandes heures du passé !!

Venons-en maintenant à une autre singularité authentique de cette série : sa bande originale qui est époustouflante et c'est peut de le dire ! Composée par le talentueux Paolo Buonvino, qui nous offre ici une œuvre musicale aux notes classiques, numériques, parfois religieuses, poétiques et déterminées, sublimée par la voix suave, puissante et Rock N Roll de la chanteuse SKIN pour les thèmes principaux, si justement nommés " Renaissance" et " Révolution's Bones" qui vous envoûtent littéralement et rendent dignement hommage à cette période glorieuse de renouveau qu'est la renaissance italienne.

En conclusion, les Médicis maîtres de Florence est une série historique de qualité, qui mérite d’être vue, que l’on soit amateur ou non de ce genre de série. Car elle saura vous charmer par ses qualités techniques hors du commun, les grandes productions d’Hollywood n’ont qu’à bien se tenir et son casting à la performance charismatique, en vous ouvrant les portes du passé Fascinant de la célèbre dynastie Médicis au cœur de la plus fascinante des époques historiques : la renaissance.

Et pour le mot de la fin je ne dirais qu’une chose, mon seul regret concernant cette série c’est sa durée. Alors qu’elle aurait pu encore exploiter la fascinante histoire de la dynastie Médicis qui ne s’éteindra que plusieurs siècles plus tard, la série prend fin au bout de 3 générations sur 3 saisons. Alors à tort ou à raison, je pense qu’elle aurait pu s’étendre sur plusieurs autres générations de la dynastie Médicis où le réalisateur aurais pu créer une série dérivée sur le même principe, centrée notamment sur les deux célèbre papes que cette dynastie a donné à Rome et les deux grandes Reines qu’elle a donné à la France, jusqu’à son extinction.

Dommage de tronqué à ce point le scénario d’une série lorsqu’on a un matériel de base et des personnages historiques aussi fascinants pour une dynastie aussi légendaire mais les voies du dieu de la création télévisuelle sont impénétrables, alors je me ferai une raison et je savourerai les 30 épisodes uniques que possède la série.