Bonne entrée dans l'univers Gundam, mais saison 2 décevante

Cette série est souvent mentionnée parmi celles que l'on recommande aux non-connaisseurs de la saga Gundam. Effectivement, elle ne se déroule pas dans la ligne temporelle de l'Universal Century et ne requiert donc aucune connaissance préalable. La qualité de son animation est remarquable, les méchas sont bien designés et les scènes de combat réussies. La saison 1 est toutefois largement supérieure à la deuxième, qui gâche un peu la vision d'ensemble que l'on peut avoir de la série.

Saison 1 : 8/10

L'intrigue met un peu de temps à s'installer mais cela permet d'avoir une vue précise et cohérente de l'univers de la série et de ses multiples personnages, tous très bien construits ou presque (Wang Liu Mei est insupportable et presque totalement inutile).

Comme dans la plupart des séries Gundam, le conflit n'est pas manichéen et on ne sait pas exactement quel camp soutenir (la contradiction portée par le message de Celestial Being est d'ailleurs saisie par tous les personnages dès le premier épisode). Il peut être un peu frustrant de constater à quel point les Gundams sont puissants par rapport aux autres méchas : il faudra attendre une dizaine d'épisodes pour qu'ils trouvent des adversaires à leur hauteur.

L'intrigue devient particulièrement prenante à partir du début du dernier tiers de la série. Malheureusement, les éléments qui la rendent alors intéressantes sont trop rapidement résolus, et la saison s'achève par une série un peu longue de combats contre des adversaires déjà vus plusieurs fois, accompagnés d'un gros mobile armor sorti de nulle part et piloté par un antagoniste qu'il est impossible de prendre au sérieux. Cette fin de saison est donc assez décevante.

Saison 2 : 6/10

On sait déjà que l'intrigue sera défaillante lorsque l'on observe "ce qui est fait de Lockon" au début de la saison.

La saison 2 s'intéresse particulièrement à l'évolution psychologique des personnages, et si cela conduit à quelques parcours plutôt réussis comme celui de Tieria ou de Louise, certains sont bien plus décevants : Allelujah devient insignifiant après le premier quart de la série ; Saji, qui avait un énorme potentiel vue la qualité de la narration de sa relation avec Louise dans la saison 1, n'échappera jamais à son côté geignard ; Ali al-saachez ne joue plus de rôle cohérent dans l'intrigue et apparaît aléatoirement tous les 3/4 épisodes.

Ces problèmes viennent parfois du rôle excessivement important que prennent les histoires d'amour dans cette saison 2 (celle impliquant Allelujah est insupportable), au dépit de l'intrigue géo-politique initiale, qui devient à présent (chose heureusement rare dans les séries Gundam) très manichéenne : les gentils de Celestial Being contre les méchants A-Laws et Innovators.

Ces derniers, qui sont pourtant les antagonistes principaux, sont d'ailleurs particulièrement peu crédibles, sont plus ou moins tous interchangeables entre eux (leur chef excepté), et se font battre tellement de fois (sans que cela perturbe le moins du monde leur boss) qu'on ne s'attend pas à ce qu'ils puissent réellement l'emporter.

L'intrigue est assez ennuyeuse ; on assiste à beaucoup trop de scènes de combat qui ne font pas avancer l'histoire et qui en deviennent lassantes. Les A-Laws passent leur temps à avoir de nouveaux méchas qui ne changent à chaque fois presque rien. On a quelques bons passages dans le dernier quart de série et le combat final est très correct. Mais la finale est politiquement très forcée et ne donne pas l'impression de résoudre l'intrigue de manière cohérente.

Finalement, le message philosophico-politique de la série ne se résumera à rien de mieux que : "il faut la paix dans le monde", "mais pour cela il faut être capable de se battre", auquel s'ajoute vers la fin "il faut nous comprendre les uns les autres".