“Mon nom est celui d'une pomme…”

Si on s'en tient au côté fictionnel, je n'aurais pas grand-chose à reprocher à cette mini-série : Laffite est (comme toujours) excellent, le personnage présenté est fascinant et certaines scènes, particulièrement celle entre Tapie et le procureur lors du dernier épisode, sont des petits bijoux d'écriture et de mise en scène.

Cela dit, reste le côté « biopic » de la série… et là, j'ai beaucoup de mal. Certes, la série ne se vend pas totalement comme un biopic, chaque épisode débutant avec le message suivant :

Cette série est librement inspirée de faits réels.

On reconnaîtra dans le parcours du héros des faits connus du public. Au-delà, le rôle joué par l'entourage, les situations de vie privée et les dialogues sont fictionnels.

Et c'est justement là où j'ai beaucoup de mal : d'un côté ce n'est pas un biopic, mais de l'autre ça reprend des noms et des événements ayant réellement existé. Tout peut facilement être identifié.

On se retrouve donc face à une série qui joue sur deux tableaux, qui se permet de prendre d'énormes libertés avec la réalité tout en se montrant très complaisante avec le personnage qu'elle dépeint, le faisant passer pour la victime dans de nombreux cas. Dans le cas d'un récit fictionnel, pourquoi avoir repris le nom de Tapie du coup ? Pourquoi ne pas avoir créé un nouveau personnage, inspiré de Tapie pourquoi pas, mais qui aurait permis aux créatifs d'assumer complètement les libertés qu'ils ont prises et, pourquoi pas encore une fois, pouvoir aller encore plus loin ? Pourquoi dire au revoir au Tapie qui rachetait des entreprises en difficulté pour les dépecer juste après, pour, juste après, dire bonjour à un Tapie qui n'existe pas et qui se bat pour sauver le maximum d'employés à travers ses rachats ?

Tristan Séguéla étant le fils de Jacques Séguéla (ouf non ?!), grand ami de Bernard Tapie, difficile de ne pas y voir là une série, un produit même, conçu pour redorer le blason d'un homme qui, à juste titre, a été vivement critiqué, et condamné à de multiples reprises par la justice.

Je serais tenté de dire que la série est à l'image du bonhomme : intrigante, mais bourrée de mensonges. Une bonne série pour son côté dramatique, mais mauvaise pour son côté historique.

En tout cas, en plus de ne pas nous ennuyer à travers ses sept épisodes, force est de constater qu'elle ne laissera personne indifférent.