En 1993, Bruce SPRINGSTEEN reçoit un appel téléphonique du réalisateur Jonathan DEMME (Le Silence des agneaux), qui est en train de tourner Philadelphia, première production hollywoodienne traitant du sida. À la demande du cinéaste, le Boss compose la chanson Streets of Philadelphia qui sera utilisée dans le générique de début.

Les paroles expriment avec une grande justesse la désespérance et la solitude ressenties par le personnage principal (Tom HANKS) face à une maladie qui le conduit inexorablement à l’échéance finale.

Simple et dépouillée, la musique colle au film et porte littéralement les images qu’elle illustre. Elle commence par un beat généré par une boîte à rythmes, puis les nappes d’un synthétiseur envahissent l’espace d’une sonorité planante et majestueuse, bientôt accompagnées d’une basse épurée. C’est principalement avec ces trois instruments que le songwriter construit sa chanson.

Sa voix, quant à elle, est superbe : on perçoit dans l’interprétation de SPRINGSTEEN le désenchantement et la dignité requise pour le long-métrage.

« Streets of Philadelphia s’est hissée dans le Top 10 (du Billboard US) grâce au film et parce que c’était un sujet auquel était confrontée l’Amérique de cette époque-là » note le Boss. Son morceau, en effet, a connu un immense succès aux États-Unis (avec 4 Grammy Awards et l’Oscar de la meilleure chanson originale pour un film, notamment), mais surtout en Europe (N°1 des hit-parades en France et en Allemagne / N°2 au Royaume-Uni).

Le succès de cette magnifique et émouvante ballade a fini par éclipser la musique composée par Howard SHORE (qui se rattrapera avec celle du Seigneur des anneaux).

PS : À noter que Neil YOUNG a également écrit et interprété une chanson pour le film, intitulée Philadelphia (tout simplement).

Activité sur Streets of Philadelphia