Le 22 juillet 2011 Anders Behring Breivik était à l'origine d'un attentat en Norvège faisant 77 victimes.

Quand le cinéma reprend ce type d'évènement, c'est toujours délicat d'avoir le recul nécessaire.

J'ai trouvé que ce 22 juillet de Paul Greengrass était bien entendu un film dramatique, que toute l'horreur vécue sur cette petite île était dramatique, mais justement le film ne m'a plus bouleversé que cela.

En exemple le même réalisateur a repris les évènements du 11 septembre avec un film bouleversant d'humanité et de terreur où il ne se passe rien, Vol 93.

Ce film est rempli d'atrocité par les regards et les mots que ces hommes et femmes ont vécus.

22 juillet se perd parfois dans la multiplicité des personnages.

Plusieurs histoires, plusieurs étapes.

La première avec l'acte terroriste est la mieux réalisée, elle dégage une horreur totale avec la froideur du tueur.

Cette chasse infernale rappelle "une battle royale" sauf que celle ci est bien réelle.

Une fois le tueur arrêté, on commence à aborder son arrestation, son jugement, et là je trouve que ça manque de puissance.

L'ambivalence du tueur étant quand même assez bien décrite.

Et le procès avec certains témoignages reste poignant.

Enfin et c'est le coté le plus ennuyeux du film, ce voyeurisme vers cette famille avec un jeune homme qui a échappé à la mort, qui est comme un miraculé, mais aussi en sursis;

Cette partie nuit à l'atmosphère du film. Je la trouve trop romancée.

Trop classique, avec ce jeune homme qui souffre après s'en être sortie.

Ce cumul ne sert pas le film, et je pense que l'attentat et le procès avec bien entendu l'analyse des personnages aurait suffit à nous faire souffrir.

Alors oui ce 22 juillet est un film qui bien entendu très prenant et bouleversant par le thème abordé, mais il aurait pu être une sorte d'OVNI avec un meilleur traitement des personnages principaux.

En exemple, le film "Elephant" de Gus Van Sant qui relate le massacre de Columbine. Le traitement du film était sans fioriture et on en sortait totalement meurtri.

Je trouve donc ce 22 juillet un peu trop facile, et pas assez douloureux dans son traitement.

Non je ne suis pas maso, mais la force du cinéma c'est aussi le thème que l'on traitre.

Et si l'on aborde un acte aussi abominable que ce massacre en Norvège, il me parait important de ne pas trop s'égarer dans la narration du film.

Vol 93 était pour cela incroyablement dense, 22 juillet ne l'est pas.

Activité sur Un 22 juillet