Alors qu’on s’attendait à un film de complot impliquant une technologie de contrôle mental, Évanouis finit par nous réserver de bonnes surprises en cassant les attentes les plus pessimistes sur le film. Déjà qu’on part avec la mauvaise musique d’ambiance quand on voit les enfants s’enfuir dans la nuit façon Naruto. Pas que Beware of Darkness de George Harrisson soit mauvais niveau paroles, mais la mélodie paraîtra encore un peu trop joyeux pour le thème abordé.

On part ensuite sur un découpage en segments pour un protagoniste, pour apporter une variété de points de vues sur la disparition des enfants. On a tour à tour Justine l’enseignante des enfants kidnappées (accusée d'être une "sorcière" par les parents d'élèves) ; Archer, un des pères des mômes disparus ; Marcus (Benedict Wong), le directeur de l’école primaire en mode « Pas de Vagues » ; Paul, un policier et amant de Justine ; Anthony, un junkie pourchassé par Paul qui retrouve les gosses kidnappés par pur hasard ; et enfin Alex, seul enfant à ne pas avoir été enlevé dans la classe de Justine.

Et le film arrive à faire peur certes grâce à des jumpscares la plupart du temps, mais ces derniers sont tout sauf gratuits et forcés. Ils reposent d’avantage sur un cauchemar pour un certain, en rapport avec le plot twist du film. Du thriller, on passe à quelque chose de plus surnaturel. Bien que ça paraîtra peu imaginatif pour certains (le réalisateur Zach Cregger n’est habitué aux films d’horreur que depuis 2022, avant il faisait des comédies moins bonnes), d’autres trouveront ça plutôt bienvenu.

On s’attendait à un film de complot gouvernemental à l’aide d’une nanotechnologie de contrôle mental façon Call of Duty, où les élèves de Justine auraient été cobayes à son insu ?

Nope ! Le rêve d’Archer où il voit un fusil géant au-dessus d’une maison avec écrit « 217 » dessus était bien un rêve et un faux indice. Alors, un truc créé inconsciemment par Justine contre sa classe turbulente ? Non plus, ses élèves étaient sages (sauf un ou deux) et les relations plutôt bonnes.

Alors … c’est la faute à Alex, seul élève embêté dans la classe de Justine avant les disparitions ? Enfin, on le voit aller chez lui avec ses parents qui ne bougent pas comme s’ils étaient morts. Serait-il secrètement un petit génie ayant accès à des nano-robots qui possèdent les gens ? …

Non, non et toujours non !! L’explication est plus proche de la sorcellerie et aucun des protagonistes précédemment cité n’est responsable de la situation.

On est alors plus proches de Sinister croisé avec une certaine histoire de Roal Dahl, bien que la raison invoquée pour enlever les enfants à leurs parents ne soit pas très explicitée ni mise en œuvre assez vite (il se passe quand même un mois ou deux entre le début et la fin).

Certains spectateurs ont pu être déçus par la fin justement, jugée un peu cartoonesque ou décalée. Mais perso, je l’ai trouvé plutôt hilarante et appropriée même si elle fait un peu Le Jour des Morts-Vivants dans son dénouement.

Il s'avère que la coupable était Gladys, la tante de Alex qui s'est incrusté chez ses parents pour en faire ses esclaves et voler "l'essence" des enfants de la classe de Alex pour guérir d'une maladie incurable (probablement le cancer). Et elle contrôle les gens à l'aide d'objets leur appartenant, ainsi que d'une goutte de sang et d'une branche noire épinée, et peut les inciter à tuer d'autres personnes si elle a un morceau de cheveux de ses cibles. Alex a compris le truc et a pris un cheveu à Gladys et ordonné aux enfants de la déchiqueter, les libérant ainsi de son emprise.

Bref, certains disent que Évanouis est le film d’horreur de l’année. Perso, je ne sais pas mais ça reste une bonne surprise mais si ça n’a pas toujours l’air de savoir ce qu’il veut être ou si certaines choses paraîtront téléphonées (notamment le fait que la police n’arrive pas à retrouver les enfants enlevés alors qu’ils étaient dans la même ville depuis tout ce temps, et que ce sont des gens lambdas qui arrivent à résoudre l’affaire tous seuls).

Activité sur Évanouis