(4603 Battements)
7.4
(4603 Battements)

Album de Lazuli (2011)

Quand je vous disais qu’il y avait du lourd dans mon pipe-line musical, ce n’était pas juste du bête teasing à deux balles. Parce que oui, pour moi, Lazuli, c’est du lourd ! Il a fallu moins de cinq ans pour que cette formation française devienne un incontournable du rock progressif et ces 4603 battements en sont autant de preuves incontestables.


Déjà, la précédente Réponse incongrue à l’inéluctable avait plutôt frappé fort dans le genre : on sentait que Lazuli avait le potentiel de devenir autre chose qu’un énième clone d’Ange, le grand-père de toutes les formations progressives de l’hexagone. Et puis il y a eu le fracture, le départ de toute la section rythmique du groupe et le doute.


Doute que cet album balaye. On va faire simple : il suffit d’écouter le premier morceau, « Je te laisse ce monde », pour savoir qu’on va avoir droit à du grand Lazuli. Et le morceau suivant, « Le miroir aux alouettes », avec des faux airs de « On nous ment comme on respire », avec son pont moyen-oriental ultra-puissant, ne fait rien pour contredire cette impression.


Et tout l’album est à l’avenant, même s’il faut quand même être honnête et dire qu’entre les deux précédents, « Dans le formol au muséum » qui leur fait suite et le sombre et puissant « Les Malveillantes », l’album commence beaucoup plus fort qu’il ne finit. Les autres morceaux sont tout aussi bien, mais moins puissants, ce qui donne une impression globale de déséquilibre. Mention spéciale à « Festin ultime », qui arrive à parler d’amour et de mort sans sonner comme un émogoth de treize ans.


Rythmé par le tic-tac qui trouve son écho dans la chanson « 15 h 40 » et aux battements de cœur finaux, 4603 battements consacre une alchimie musicale et textuelle, celle d’une voix – Dominique Leonetti, impérial –, de textes superbes et d’une musique qui mêle un rock progressif extraverti, puissant quand nécessaire (mais jamais lourd) teinté d’influences orientales et où s’exprime pleinement l’incroyable sonorité de la Léode de Claude Leonetti.


Hormis le problème d’équilibre précédemment mentionné, il manque peut-être à 4603 battements le grand-œuvre que constituait « La belle noirceur » sur Réponse incongrue à l’inéluctable, mais pris dans son ensemble, c’est tout de même un album qui lui est supérieur – le meilleur de Lazuli à ce jour.


Si vous avez l’occasion de voir ce groupe en concert, n’hésitez pas : déjà qu’ils arrivaient à transcender leurs anciens morceaux, à mon avis, avec cet album, ils vont juste tout casser. En attendez, écoutez-le, achetez-le, parlez-en autour de vous : Lazuli, c’est ce que le rock français devrait être.

SGallay
8
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le 10 mars 2017

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